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celui-ci occupait les fonctions de lieutenant et maître des Eaux et Forêts du bailliage de Cotentin, ou mieux, lieutenant général du Maître des Eaux et Forêts au bailliage du Cotentin. (1) En 1593, il est dit et qualifié écuyer, sieur de Sainte-Barbe, conseiller, juge assesseur en la vicomté de Carentan. (2).

Charles Brouault vivait encore en 1606. A la date du 13 mars, il vendit, tant pour lui que pour demoiselle Jeanne Mignon, sa femme, deux pièces de terre sises à Montmartin-en-Graignes, au trans de Cappes et tenues de la seigneurie de Montmartin, en la partie de l'Abbesse-du-Trésor, sous le fief Nicole Soudey. (3).

La famille Brouault portait : « Coupé d'azur et d'argent, à la bande de gueules brochant sur le tout, accompagnée de • deux étoiles, l'une d'or, en chef, et l'autre de gueules, en ⚫ pointe. » D

Chamillard prononça son maintien en 1666.

Un Etienne Brouault, bourgeois de Carentan, vivait en 1490. (4)

BROSSEY-SAINCT-GRAVIER. P.

Le même que Brossay-Saint-Gravey, autrement dit Brossay-Sainct-Vincent, qui se nommait Christophe du Mats. (5)

CAIRON. P.

Il se peut que Cairon ou Cayron soit le même que Gilles de Cayron, écuyer, qui avait épousé une fille de Jacques de Montereul, d'Airel. Ce personnage était en procès, en 1534, avec

(1) Sentence de 1575. — Arch. départementales de la Manche. Série H, no 2074.

(2) Arch. de la Manche. (3) Arch. de la Manche.

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- Famille de Montmorency.

(4) Hist. de Carentan, par M. de Pontaumont, p. 133.

(5) Siège de Domfront, par un Bibliophile normand, p. 209, en note.

les religieux du prieuré de Saint-Fromond au sujet d'une rente de 9 boisseaux de froment grévant des terres sises à Airel et lui appartenant. (1) Le rapprochement de son nom d'avec celui du sieur de Montereul, maréchal du camp des séditieux, autoriserait assez cette identification.

Quoiqu'il en soit, Cairon ou de Cayron, simple soldat de Montgommery, se serait illustré d'après la France Protestante, par sa belle défense le Saint-Lo contre les Bretons du duc d'Étampes unis aux troupes de Matignon qui, en septembre 1562, tentèrent inutilement, pendant plusieurs jours, de s'emparer de cette ville. Il aurait été secondé par son camarade Cantereyne ainsi que par un gentilhomme du pays nommé Laubrie, et par un conseiller au Présidal, appelé Le Pray. (2)

Toustain de Billy, qui parle de la prise de Saint-Lo par l'armée catholique, (3) rapporte des témoignages presque contemporains qui présentent les faits sous un jour assez différent de la précédente version et rélèguent au second plan le héros de la France Protestante. Ils disent qu'au moment de l'attaque, • Cantrainne était, dans cette ville, capitaine des Huguenots, • qui y étaient maîtres sous le seigneur de Montgommery, ▾ et plus loin que a les capitaines Miette-Groucy et Cantrainne

faisaient, en cette ville et aux environs, toutes sortes d'ou<trages et de violences aux prêtres et aux catholiques. » Or là où sont deux capitaines, un simple soldat obéit et ne dirige pas la résistance; il n'est pas leur camarade.

Notons ici que le sieur Laubrie de la France Protestante est le même que le capitaine Miette-Groucy, dont la famille fut autorisée plus tard à prendre le nom de la terre de l'Osberie, sise à la Chapelle-Enjuger. Disons encore que Jean Miette

(1) Arch. de la Manche. Prieuré de Saint-Fromond. Liasse Tenement Le Bracheur.

(2) La France Protestante, 2e édition. T. III. Col. 955.

(3) Histoire de Saint-Lo, par Toustain de Billy, imprimée, pages 81 et suivantes.

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avait une singulière façon de maintenir l'ordre dans Saint-Lo, si l'on s'en rapporte à un des témoins du temps, lequel s'exprime en ces termes : « se souvient le parlant que le capitaine Groucy, après avoir fait abattre les images du dedans de l'église et du portail de Notre-Dame fut, avec ses soldats, ⚫ abattre la grande croix de la Vaucelle et pillèrent la maison ⚫ et voulurent tuer Lucas du Chemin, écuyer, sieur du Féron. » Ce sectaire mettait déjà en pratique le fameux principe révolutionnaire Faire de l'ordre avec le désordre.

:

LE SIEUR DE CARTOT. R.

François Le Geay, sieur de Cartot, était capitaine et gouverneur de Valognes. Il fut nommé à ce poste, en 1562, par Jacques de Matignon, en remplacement du sieur de la Guette. (1) Le 31 mai, il présida à la montre des bourgeois armés ordonnée par ce lieutenant général du Roi; et, comme il prévoyait des troubles qu'eût accrus l'arrivée de perturbateurs venant des campagnes circonvoisines, il ferma à ceux-ci l'entrée du faubourg au moyen de barricades.

François Le Geay conserva la capitainerie de Valognes, puisqu'en 1574, Montgommery le fit sommer d'avoir à lui livrer le château. La sommation ayant été repoussée, de Cartot et ses compagnons soutinrent bravement les attaques furieuses et réitérées du comte, qui dut se replier vers Carentan.

Ce fut lui qui, aux ventes ecclésiastiques de 1570, avait acheté, au prix de 1,445 livres tournois, le vieil manoir l'Evesque ainsi qu'il se contient en maisons, cour et jardins... con⚫tenant environ quatre vergées et cinq perches, outre le petit jardin de devant le tout situé à Valognes. (2)

(1) Histoire du Protestantisme en Normandie, p. 90.

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(2) Toustain de Billy Histoire ecclésiastique de Coutances manuscrite, p. 890.

LES DEUX FRÈRES DE CHANTELLOU, SIEURS DE FIERVILLE, EN LA PARTIE DE BAS. P.

A la fin du XVIe siècle, on ne comptait pas moins de huit. familles du nom de Chantelou; mais de Roissy, qui les énu. mère, n'attribue à aucun de leurs membres le titre de sieurs de Fierville. Il en est de même de Chamillard dans sa recherche de noblesse de 1666.

Doit-on considérer comme l'un des Chanteloup de 1574 noble homme Charles de Chanteloup, sieur de Donmry (7) qui vivait en 1580 et qui avait épousé damoiselle Catherine de Briroy, veuve en premières noces de Michel de Loucelles, sieur de Mauny?

La chose ne serait pas impossible, car, d'après le « conseil de noble et discrepte personne Me Nicolas de Briroy, SIEUR DE FIERVILLE, prebstre,» il transigea avec noble homme Jacques de Loucelles, fils de Michel et beau-fils de la demoiselle de Briroy, sur la liquidation du douaire que celle-ci avait droit de prélever sur les biens de son premier mari. (1) Me Nicolas de Briroy était évidemment proche parent de Catherine de Briroy et son titre de sieur de Fierville pouvait être porté par Charles de Chantelou, son allié.

DU CHASTEL, DIT MARIGNY. P.

Jacques du Chastel, écuyer, était sieur de Marigny, en Sainte-Opportune de Lessay. (2) Il eut pour fils Nicolas du Chastel, sieur du Buisson ou Bisson, fief sis à Mobec et à Sainte-Opportune, (3) et François qui, en 1599, était curé de cette dernière paroisse. (4)

(1) Acte du 28 juillet 1580 devant les tabellions de Saint-Lo. (2) Archives de la Manche.- Série H, no 970 — Abbaye de Blanchelande.

(3) Commune de Lessay, canton de Lessay, arrondissement de Coutances.

(4) Archives de la Manche.

Série H, nos 970 et 971.

Le 27 mars 1560, avant Pâques (1560), Jacques du Châtel rendait aveu à la seigneurie de Chantelou, appartenant à honorable homme Pierre du Tertre, d'une pièce de terre sise à Sainte-Opportune de Lessay, au manoir de Marigny, une maison et masures étant dessus le tout, faisant buts et côtés le chemin de Lessay à la Haye-du-Puits et la vo du moulin de l'avouant.

En 1568, il acheta le fief du Buisson que son fils Nicolas vendit, en 1595, à l'abbaye de Blanchelande.

Roissy trouva nobles à Lessay, Gilles du Chastel, sieur d'In greville (12 décembre 1598) et Guillaume, fils Jacques, frère aîné de Gilles, (13 mars 1599) dont le père commun fut Guillaume. Les du Châtel devaient encore, en 1706, des rentes à la seigneurie de Chantelou, en la verge de Montgardon.

L'écu de cette famille portait « un château d'or en champ de gueules, comme les du Chastel, de Hébécrevon.

LE SEIGNEUR DE CHIFFREVAST R.

En 1574, Guillaume d'Anneville était seigneur de Chiffrevast, (1) fief noble que possédait sa famille dès 1498. En effet, Robert d'Anneville s'intitulait seigneur de Sifrevast, le 16 juillet de cette même année, lorsqu'il signa, comme témoin, la cession des seigneuries de la Hogue-Saint-Vaast, nommées Courcy et Anneville-en-Saire, consentie au profit de l'évêque de Coutances Geoffroy Herbert, par haute et puissante dame Jeanne de France, comtesse de Roussillon et dame de Valognes.(2) Chiffrevast resta dans cette maison jusqu'en 1793.(3)

(1) Attestation du 12 mars 1587, délivrée à Richard Le Berseur, seigneur de Saint-Marcouf. Archives du château de Fontenay.

Histoire des guerres de Religion dans la Manche par Delalande, page 75. Chiffrevast est situé dans le commune de Tamerville, canton et arrondissement de Valognes.

(2) Toustain de Billy.

Coutances, T. 2, p. 361.

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(3) Annuaire de la Manche de 1867. Notes historiques, etc., page 58.

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