Collection des mémoires sur l'art dramatique: Mémoires de Goldoni

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Bandonin frères, 1822
 

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Page 46 - Je vais traduire enentier cette scène qui me faisait dépiter moimême pendant que je la composais. BERNARDIN. Qui est-ce qui vient? qui est-ce qui me demande? FULGENCE. Bonjour, monsieur Bernardin. BERNARDIN. Bonjour, mon cher ami; comment vous portez-vous?- il ya long-temps que je n'ai eu le plaisir de vous voir. FULGENCE. Grâce au ciel je me porte assez bien , autant qu'il est permis de se bien porter à mon âge; il faut souffrir les incommodités inséparables de la vieillesse. BERNARDIN....
Page 174 - L'auteur était fâché contre M. Fréron et contre moi; il voulait faire éclater son courroux, il voulait le faire tomber sur l'un ou sur l'autre, et me donna la préférence. Il fit imprimer un Discours sur la poésie dramatique, dans lequel il me traite un peu durement. « Charles Goldoni, dit-il, a écrit en italien une comédie, ou plutôt une farce en trois actes »... Et dans un autre endroit : « Charles Goldoni a composé une soixantaine de farces ...» On voit bien que M. Diderot, d'après...
Page 264 - Saint-Gervais , et on reconnaît partout le goût et la gaîté nationale. Paris est beau , ses environs sont délicieux, ses habitans sont aimables ; cependant il ya du monde qui ne s'y plaît pas. On dit que, pour en jouir, il faut beaucoup de dépense : cela est faux ; personne n'a moins d'argent que moi, et j'en jouis, je m'amuse et je suis content. Il ya des plaisirs pour tous les états: bornez vos désirs, mesurez vos forces, vous serez bien ici , ou vous serez mal partout.
Page 159 - Charles en italien , était un homme estimable par ses mœurs , célèbre dans l'emploi d'Arlequin , et jouissait d'une réputation qui le mettait au pair de Dominique et de Thomassin en France, et de Sacchi en Italie. La nature l'avait doué de grâces inimitables ; sa figure , ses gestes, ses mouvements , prévenaient en sa faveur ; son jeu et son talent le faisaient admirer sur la scène autant qu'il était aimé dans la société. •Carlin...
Page 245 - J'entre un instant après; je vois l'auteur ft Emile copiant de la musique; j'en étais prévenu , et je frémissais en silence. Il me reçoit d'une manière franche, amicale; il se lève et me dit, tenant un cahier à la main : Voyez si personne copie de la musique comme moi : je défie qu'une partition sorte de la presse aussi belle et aussi exacte qu'elle sort de chez moi.
Page 316 - ... c'était pour la plus grande satisfaction du public que l'on allait travailler. Mais ce public ne s'y fiait pas ; on regrettait cette superbe allée , qui rassemblait dans les beaux jours un monde infini, où les beautés de Paris faisaient parade de leurs attraits, où les jeunes gens couraient des risques , et rencontraient des fortunes ; où les hommes sensés s'amusaient quelquefois aux dépens des étourdis. Chaque arbre qui tombait faisait une sensation douloureuse dans l'âme des spectateurs....
Page 245 - II y est, et il n'y est pas», dit cette femme, que je crois tout au plus sa gouvernante, et elle me demande mon nom. Je me nomme. « Monsieur, dit-elle, on vous attendait et je vais vous annoncer à mon mari.
Page 175 - Je tâchai de m'introduire dans des maisons où il allait habituellement; je n'eus jamais le bonheur de le rencontrer. Enfin ^ ennuyé d'attendre, je forçai sa porte. J'entre un jour chez M. Diderot , escorté par M. Duni, qui était du nombre de ses amis ; nous sommes annoncés, nous sommes reçus...
Page 175 - M. Diderot s'efforce en vain de cacher l'embarras dans lequel mon introducteur l'avait jeté. Il ne peut pas cependant se refuser à la politesse et aux égards de la société. On parle de choses et d'autres ; la conversation tombe sur les ouvrages dramatiques. M. Diderot a la bonne foi de me dire que...
Page 183 - Mais ce savant musicien allemand n'avait fait qu'effleurer le goût récent de la musique italienne, et il était réservé à M. Piccini et à M. Sacchini de perfectionner cette réforme , que les Français semblent tous les jours goûter davantage. Je me suis étendu dans cette petite digression sans m'en apercevoir.

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