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favorables à la production des denrées spéciales, dont le mélange aux céréales est indispensable pour assurer aux petits fermiers les moyens de prospérité dont ils ont besoin. Si, dans le centre et dans l'ouest de la France de grands fermiers venus d'autres provinces introduisent la grande culture et réalisent des profits plus considérables que les métayers, rien n'est plus simple. Tandis que les métayers sont pauvres et ignorants, les hommes qui les supplantent possèdent les qualités et les ressources qui leur manquent, et obtiennent par des dépenses interdites à leurs devanciers des résultats précieux. C'est ainsi que les cultures changent de face. Mais il arrivera un jour qu'avec la richesse agricole croitront les populations, et que le centre comptera un plus grand nombre d'habitants et des habitants plus aisés. Des produits autres que la viande et le froment seront alors plus demandés, et de petites cultures trouveront des moyens de prospérité qu'elles n'ont pas aujourd'hui. La densité et l'aisance des populations, en influant sur l'espèce des consommations, réagissent sur les formes de l'exploitation, et à mesure que les sociétés avancent, leur organisation rurale se modifie. C'est, en un mot, la supériorité des profits qui détermine les transformations successives de l'agriculture.

Ajoutons pour terminer que M. Blanqui a donné lecture de quelques pages de M. Dunoyer, qui doivent précéder un ouvrage important que cet honorable académicien doit prochainement publier sous ce titre : De la liberté du travail, ou simple exposé des conditions dans lesquelles les forces humaines s'exercent avec le plus de puissance. Cet ouvrage n'a, suivant l'auteur, qu'un objet unique et très-simple, celui de rechercher expérimentalement dans quelles conditions, suivant quelles lois, sous l'influence de quelles causes les hommes parviennent à se servir avec le plus de liberté, c'est-à-dire avec le plus de puissance de ces forces, de ces facultés naturelles dont la mise en action constitue le travail humain. Le Journal des Économistes reviendra bientôt sur cette importante publication.

Différentes nominations ont complété le personnel de l'Académie. Dans la section de morale, M. Guerry a remplacé M. Ordinaire, le révérend père Girard a remplacé M. de Fellemberg; dans la section de législation, MM. Warnkoenig et comte Sclopis ont remplacé MM. Hugo et comte Berlier; dans celle d'histoire, M. Prescott a remplacé M. de Navarète. G. S.

BULLETIN.

BANQUE DE FRANCE.

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· Compte rendu, AU NOM DU CONSeil général de la Banque, PAR M. D'ARGOUT, GOUVERNEUR. Les opérations de la Banque de France ont été un peu moins importantes en 1844 qu'elles ne l'avaient été en 1843, et cette année ellemême avait été moins favorable que les précédentes. Les escomptes ont été moins productifs; aussi le dividende réparti aux actionnaires, qui avait été de 156 fr. en 1842, de 122 fr. en 1843, s'est-il trouvé réduit à 107 fr. pour 1844, ce qui est toutefois un fort bon produit pour des actions émises dans l'origine à 1,000 francs. Si l'escompte a été moins fructueux pour la Banque, il ne faut pas en conclure que les affaires commerciales ont été moins actives pendant l'année; seulement les capitaux ayant afflué de toute part à Paris pour trouver à se placer dans les emprunts ou dans

les entreprises de chemins de fer, et leurs propriétaires ayant cherché à les utiliser en attendant, l'escompte est devenu facile pour toute bonne valeur. Le Trésor a réduit successivement l'intérêt sur les fonds qui lui ont été versés contre la délivrance de ses bons à un an; il n'a plus donné que 2 et demi pour 100. On conçoit dès lors que le taux fixe de 4 pour 100 demandé par la Banque de France ait été regardé comme trop élevé, puisqu'on trouvait à escompter ailleurs à meilleur marché.

Au nom des censeurs, M. Odier, ainsi qu'on le verra par un passage de son rapport, inséré à la suite de celui de M. d'Argout, a cru toutefois devoir combattre l'idée d'une réduction dans le taux de l'intérêt. Il a insisté sur les inconvénients qu'il y aurait à relever ensuite pendant des instants de crise l'escompte qui aurait été abaissé en temps de prospérité. Il invoque à l'appui de cette opinion les avantages constatés par une expérience de quarante ans. Mais on pourrait lui répondre que là n'est pas la question, et que sans songer à établir le système d'oscillation suivi par la Banque d'Angleterre par exemple, il se pourrait qu'après une période de vingt ans, le loyer de tous les capitaux ait véritablement diminué, et que dans ce cas il pourrait être sage pour la Banque et utile pour le commerce en général que l'on réduisit le taux fixe de l'escompté sans arrière-pensée de le relever plus tard.

Malgré une légère augmentation dans la circulation moyenne des billets, tant à Paris que dans les départements, il est évident que la Banque de France est loin de rendre encore tous les services désirables pour les transactions ordinaires du commerce. Les payements ne peuvent se faire encore chez nous qu'au moyen du déplacement gênant d'une lourde monnaie d'argent, et nous employons ainsi un capital métallique hors de toute proportion avec ce qui serait nécessaire si l'usage des billets de Banque et des virements de parties se généralisait davantage.

Il faut toutefois rendre justice aux directeurs de la Banque de France, voilà plus d'un an qu'ils demandent l'autorisation d'émettre à Paris des billets de 250 francs sans pouvoir obtenir de réponse du ministre des finances. Une semblable émission serait d'une utilité qui n'est contestée par personne, et l'on voudrait même pour les usages courants des billets de 100 francs, comme ceux qui circulent si facilement en Angleterre. Il est bon sans doute d'être prudent; mais la prudence poussée à l'excès conduit à l'immobilité et devient de la pusillanimité.

Voici le rapport de M. d'Argout:

« Comme nous vous l'avons annoncé lors de votre dernière réunion, la masse générale des opérations de la Banque et de ses succursales a diminué de 136 millions pendant l'exercice de 1843 comparativement aux résultats de l'année précédente; aussi les dividendes avaient-ils baissé de 136 à 122 fr., c'est-à-dire de 14 fr. par action.

« En 1844, les opérations de la Banque et de ses comptoirs se sont relevées de 1 milliard 82 millions à 1 milliard 130 millions; l'augmentation a donc été de 48 millions. Cependant les dividendes ont fléchi de nouveau; ils sont descendus de 122 fr. à 107 fr., soit de 15 fr. par action. D'où vient cette apparente contradiction? Elle résulte de la rèduction de la moyenne des échéances et de la différence des réescomptes d'un exercice sur l'autre. Vous savez d'ailleurs que les opérations des comptoirs donnent un produit net moins considérable que les transactions qui s'accomplissent à la Banque centrale. Or, dans le cours de l'exercice dernier, les escomptes des succursales se sont accrus de 78 millions, tandis que les opérations de l'établissement principal ont diminué d'une . somme de 30 millions. Si l'on s'attache exclusivement à la quotité des dividendes, on sera peut-être tenté de considérer les résultats de 1814 comme médiocres; ce serait une erreur, car les dividendes de 107 fr. et au-dessus ont été fort rares, et ce n'est qu'après quarante années d'existence que la Banque, dans ses transactions avec le commerce, est arrivée au chiffre d'un milliard.

« Au fait, l'année qui vient de finir a été paisible et même prospère; elle n'a été troublée par aucun embarras commercial sérieux. Le numéraire s'est porté vers Paris avec une abondance extraordinaire; une multitude de transactions ont été soldees au

comptant; les revirements opérés à la Banque ont augmenté de près de 1 milliard; des capitaux qui attendaient un placement définitif, soit dans l'emprunt, soit dans des entreprises industrielles, ont été momentanément consacrés à l'escompte. La baisse de nos bénéfices semble donc résulter, non de la stagnation des affaires, non d'une perturbation dans la production ou dans la consommation des marchandises, mais d'un ensemble de circonstances favorables au commerce. Toutefois notre mission est bien plutôt de raconter les faits que de les expliquer.

« L'année 1845 sera-t-elle plus profitable à la Banque? Il est permis de l'espérer. En effet, vers la fin de l'exercice dernier, des besoins d'argent ont commencé à se manifester. Les escomptes se sont ranimés, et le chiffre du portefeuille a grossi. En avril 1844, ĉe portefeuille était descendu à 66 millions; en septembre, il flottait entre 85 et 90 millions; en décembre, il s'est élevé à 130 millions. En ajoutant le portefeuille des comptoirs, montant à environ 50 millions, on aura un total de 180 millions, somme réputée considérable, même dans les meilleures années.

« Les opérations de la Banque centrale se résument ainsi qu'il suit :

« L'escompte du papier payable à Paris et dans les départements a diminué. Il en est de même de l'escompte des traites de coupes de bois et des prêts sur effets publics à échéances déterminées et indéterminées.

Ces diminutions réunies s'élèvent à la somme de . . .

« D'un autre côté, l'escompte des bons du Trésor et des bons de la Monnaie et les avances faites sur dépôts de lingots ont augmenté de . . . «En définitive, les opérations de l'établissement central, ainsi que nous le disions tout à l'heure, ont fléchi de. . . . .

42,157,000 fr.

11,996,000

30,161,000 fr.

« Des différences en plus ou en moins se sont manifestées dans chacune de ces opérations. « 1o L'escompte du papier payable à Paris a baissé de 760 millions 130,000 fr. à 738 millions 412,800 fr., soit de 21 millions 718,000 fr. Les causes probables de cette baisse viennent d'être indiquées.

« 2o L'escompte du papier payable dans les villes où la Banque possède des comptoirs a fléchi de 11 millions 423,000 fr. à 10 millions 960,000 fr.: nous avons le droit de nous en étonner, puisque l'accroissement du nombre des comptoirs devrait donner à ces opérations une plus grande extension.

« 3o Les avances sur rentes et sur les actions des canaux sont tombées de 38 millions å 19, c'est-à-dire de moitié. Depuis plusieurs années, ces avances ne cessent de décroître. L'abaissement du taux des reports explique cette progression descendante.

« 4° Les escomptes des traites de coupes de bois, toujours renfermés dans d'assez étroites limites, ont diminué de 2 millions 200,000 fr. à 1 million 400,000 fr., ou, en d'autres termes, d'environ un tiers.

« 5o Les escomptes des bons du Trésor ont haussé de 1 million 970,000 fr. à 2 millions 396,000 fr. L'augmentation est insignifiante. Ces opérations deviennent en quelque sorte accidentelles. La Banque ne prend ces valeurs qu'au taux ordinaire de ses escomptes, et le Trésor les négocie à un intérêt moins élevé.

« 6o C'est pour ne rien omettre que nous mentionnerons l'escompte des bons de la Monnaie. Ils se sont bornés à 553,000 fr. En certaines années, ces opérations se sont élevées jusqu'à 50 et même jusqu'à 60 millions; aujourd'hui elles échappent à la Banque. «<7° Les avances sur lingots ont augmenté de 25 millions à 36, mais le bénéfice n'a varié que de 33,000 à 52,000 fr. Depuis l'année 1820, la Banque ne perçoit qu'un intérêt de 1 pour 100 sur ces avances, afin d'attirer les métaux précieux à Paris.

« Passons à l'examen des mouvements mensuels des escomptes. En 1843, leur marche avait été décroissante, ear de janvier à novembre le montant de ces escomptes s'était abaissé de 79 millions à 52. Le contraire a eu lieu en 1844, car de février au dernier mois de l'année, les escomptes se sont relevés de 38 millions à 94; aussi les opérations du second semestre surpassent-elles de beaucoup celles du premier.

« Quant à la moyenne du portefeuille, elle a diminué de 113 millions à 88; la différence en moins au détriment du dernier exercice a été par conséquent de 25 millions. Cependant le nombre des effets admis à l'escompte s'est notablement accru; 668,619 effets avaient été admis à l'escompte en 1843; l'an dernier, ces admissions sont montées à 696,115 effets.

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« La moyenne des échéances a baissé d'une manière très-marquéc. De 1843 à 1814, cette moyenne s'est réduite de cinquante et un jours à quarante-quatre.

« Les difficultés que présentent certaines parties du service croissent d'année en année. Cette observation s'applique surtout aux escomptes et aux encaissements du milieu et de la fin de chaque mois. Autrefois les escomptes du 14 s'élevaient habituellement à 3 millions et ceux du 30 à 5 ou 6 millions; à partir de 1836 ils ont pris un essor extraordinaire. « Ainsi, le 30 décembre 1842, la Banque a escompté 13,409 effets montant à. « Le 29 décembre 1843, elle a escompté 18,521 effets montant à. . . . « Et enfin le 30 décembre dernier, 17,721 effets montant à. . . . . . . a Sous le rapport des sommes ce dernier escompte est le plus fort que la Banque ait jamais effectué.

17,459,000 fr. 19,051,665 20,449,191

« Les encaissements opérés dans les jours de grande échéance augmentent dans une proportion encore plus forte.

« Le 31 octobre 1843, la Banque a eu à recevoir dans 19,519 domiciles 44,856 effets formant la somme de 39 millions 616,000 fr.

« Le 30 novembre 1844, elle a encaissé, dans 20,952 domiciles, 49,670 effets montant à 45 millions 392,000 fr.

<< En quinze années les encaissements ont à peu près triplé. D'après ce fait, on peut juger des efforts auxquels les agents des recettes se trouvent aujourd'hui condamnés. L'augmentation du nombre de ces agents est devenue indispensable, mais il faut d'abord agrandir le local qui est consacré à leur service. La valeur moyenne des effets au comptant s'est relevée de 1,215 fr. à 1,286 fr. Leur nombre s'est accru de 727,694 à 798,452, et leur valeur totale est montée de 884 millions à 1 milliard 27 millions. Jamais jusqu'à présent l'encaissement de ces effets n'était arrivé à la somme d'un milliard.

« Le maximum et le minimum des comptes courants divers offrent une hausse modique: le maximum s'est élevé de 55 millions à 60, et le minimum de 34 millions à 37. « D'un autre côté le maximum et le minimum des comptes courants avec le Trésor présentent des diminutions: le maximum a baissé de 150 millions à 140, et le minimum est descendu de 94 millions à 86.

« La circulation des billets, les réserves en numéraire et le mouvement général des caisses ont éprouvé des augmentations diverses, qui presque toutes sont considérables. Relativement à la circulation des billets, le maximum a haussé de 217 millions à 271; le minimum s'est relevé de 216 millions à 233; et la moyenne est montée de 230 à 248 millions. A aucune époque la moyenne de la circulation n'avait surpassé 235 millions. Sous ce rapport, l'année 1844 est celle qui présente le chiffre le plus fort. Il est vrai que l'usage des billets émis par la Banque de France semble gagner du terrain dans certains départements. « Quant aux réserves en espèces, leur moyenne s'est accrue, en 1844, de 226 à 256 millions, c'est-à-dire de 30 millions. Le maximum a été de 279 millions; il n'a été dépassé que deux fois depuis la création de la Banque; le minimum offre le chiffre de 234 millions. L'année 1838 est la seule qui ait donné un minimum supérieur à cette somme; encore la différence n'est-elle que d'un million.

« Les mouvements des espèces, des billets et des virements des trois dernières années sont consignés dans un état spécial. En 1844, le mouvement des espèces a augmenté de 37 millions 124,000 fr.; celui des billets, de 353 millions 339,000 fr; et celui des virements, de 850 millions 926,000 fr. Le total général des mouvements des caisses est parvenu à la somme de 11 milliards 239 millions. La différence en plus, en faveur de 1844, a été de 1 milliard 241 millions. Ce chiffre de 11 milliards ne s'est encore produit qu'une seule fois à la Banque.

« A la fin du dernier exercice le solde créditeur des effets en souffrance montait à.....

«Il a été recouvré dans le courant de 1844, sur d'anciennes créances.

87,168 fr. 62 c. 70,226 14

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« Mais il a été passé 20,000 fr. au compte de profits et pertes le 25 juin 1844, et 79,000 fr. le 25 décembre de la même année. De plus, le renouvellement de quelques inscriptions aux hypothèques a coûté 1,637 fr. 65 c.; il faut donc déduire de ce total. . .

« Le nouveau solde créditeur se réduit aujourd'hui à.

100,637 65

56,757 11

« Les mutations opérées dans les actions ont peu varié dans le cours des deux exercices. En 1843, 2,897 actions avaient changé de mains par suite de décès. En 1844, la même cause a amené le transfert de 2,833 actions. 8,497 actions avaient été vendues dans l'exercice précédent; 9,780 actions ont été aliénées dans l'exercice dernier. La différence en plus n'est que de 1,219 actions. Quelques capitalistes, au moment de la dépression des cours, ayant concentré entre leurs mains une plus grande quantité d'actions, il en résulte que la Banque compte cette année 170 actionnaires de moins; mais pendant les années antérieures leur nombre s'était notablement accru.

« Les dépenses de 1844 présentent la somme de. . . .

« Il fant déduire le droit de timbre, de patentes et les dépenses accidentelles....

Reste pour les dépenses ordinaires de l'année.

« Les dépenses ordinaires de 1813 avaient été de.

« La diminution est de.

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1,163,657 fr. 43 c.

174,500 D

989,157 48

997,151 >>>

7,996 52

« Nous devons rendre témoignage au zèle et à l'activité que tous les employés n'ont cessé de montrer; quoique leur tâche soit quelquefois bien rude, ils ont toujours su faire face à toutes les exigences du service.

Si tous les comptoirs ne répondent pas également à notre attente, la masse générale de leurs opérations offre du moins un progrès satisfaisant.

à..

<< En 1843, les opérations réunies de toutes les succursales s'étaient élevées

«En 1844, elles sont montées à.

<< L'augmentation a été de....

243 millions. 321

78 millions.

« Elle équivaut à 30 pour 100 du montant des opérations de l'année précédente. Les escomptes du comptoir nouvellement établi à Mulhouse sont compris dans ce chiffre. « Cet accroissement des opérations des comptoirs coïncide avec une réduction dans les transactions réalisées par la Banque centrale. Ces deux faits, non-seulement ne sont point inconciliables, mais ils paraissent dériver l'un de l'autre.

« Avant la création des comptoirs, le papier sur Paris, souscrit en province, arrivait à la Banque par l'intermédiaire de présentateurs domiciliés dans la capitale. Il est probable, il est même certain qu'une partie de ce papier va maintenant grossir le portefeuille des succursales, d'où il suit, non que les escomptes diminuent, mais seulement qu'ils se déplacent.

« Il est d'ailleurs possible que les circonstances exceptionnelles qui ont amoindri en 1844 la masse générale des escomptes opérés à Paris, aient agi avec moins de force en province et surtout dans les départements éloignés du centre.

« Encore quelques mots sur ce chiffre de 321 millions. Il mérite votre attention sous un autre point de vue. Si nous examinons le montant annuel des transactions consom mées avec le commerce, tant par la Banque centrale que par ses anciens correspondants et par les succursales que nous possédions autrefois à Lyon, à Rouen et à Lille, nous reconnaitrons que, depuis le commencement de ce siècle, il est arrivé, non pas une fois, mais à neuf époques différentes, que la masse générale des opérations de la Banque est demeurée inférieure à la somme de 321 millions. Ce fait s'est produit sous le Consulat, sous l'Empire, sous la Restauration, et même postérieurement à la révolution de Juillet. Aujourd'hui nos comptoirs font à eux seuls de plus grandes affaires que la Banque tout entière n'en réalisait à ces mêmes époques. Telle est notre situation; elle donne la mesure des progrès qui signalent actuellement la marche du commerce et de l'industrie.

« L'an dernier, je vous ai communiqué un état offrant la classification des comptoirs selon l'importance des opérations qu'ils avaient accomplies pendant l'exercice 1843. Les

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