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GEORGE DANDIN

OU

LE MARI CONFONDU.

COMÉDIE.

ACTE I.

:

SCÈNE PREMIÈRE.

GEORGE DANDIN.

Ah! qu'une femme Demoiselle est une étrange affaire, et que mon mariage est une leçon bien parlante à tous les paysans qui veulent s'élever au-dessus de leur condition, et s'allier, comme j'ai fait, à la maison d'un gentilhomme! La noblesse de soi est bonne c'est une chose considérable assurément; mais elle est accompagnée de tant de mauvaises circonstances, qu'il est trèsbon de ne s'y point frotter. Je suis devenu là-dessus savant à mes dépens, et connois le style des nobles lors qu'ils nous font, nous autres, entrer dans leur famille. L'alliance qu'ils font est petite avec nos personnes. C'est notre bien seul qu'ils épousent, et j'aurois bien mieux fait, tout riche que je suis, de m'allier en bonne et franche paysannerie, que de prendre une femme qui se tient au dessus de moi, s'offense de porter mon nom, et pense qu'avec tout mon bien je n'ai pas assez acheté la qualité de son mari. George Dandin, George Dandin, vous avez fait une sottise

la plus grande du monde. Ma maison m'est effroyable maintenant, et je n'y rentre point sans y trouver quelque chagrin.

SCÈNE II.

GEORGE DANDIN, LUBIN.

GEORGE DANDIN, voyant sortir Lubin de chez lui.

Que diantre ce drôle-là vient-il faire chez moi?

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J'ai peur qu'il n'aille dire qu'il m'a vu sortir de là-dedans.

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LUBIN.

Non, je n'y suis venu que pour voir la fête de demain.

GEORGE DANDIN.

Hé! dites-moi un peu, s'il vous plaît, vous venez de là-dedans?

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