Qu'on en faisait jadis le partage des dieux! Elle vous cherchera : son sexe en use ainsi. Certain couple d'amis, en un bourg établi, Vous savez que nul n'est prophète En son pays cherchons notre aventure ailleurs. contentez-vous, suivez votre humeur inquiète : L'ambitieux, ou, si l'on veut, l'avare, En un Il arriva le lendemain lieu que devait la déesse bizarre Fréquenter sur tout autre ; et ce lieu, c'est la cour. Bref, se trouvant à tout, et n'arrivant à rien. La Fortune pourtant habite ces demeures ; Je ne puis heberger cette capricieuse? On me l'avait bien dit, que des gens de ce lieu Celui-ci, pendant son voyage, Tourna les yeux vers son village Plus d'une fois, essuyant les dangers Des pirates, des vents, du calme et des rochers, Ministres de la Mort: avec beaucoup de peines On s'en va la chercher en des rives lointaines, La trouvant assez tôt sans quitter la maison. L'homme arrive au Mogol: on lui dit qu'au Japon La Fortune pour lors distribuait ses grâces. Il y court. Les mers étaient lasses De le porter; et tout le fruit Qu'il tira de ses longs voyages, Ce fut cette leçon que donnent les sauvages : Demeure en ton pays, par la nature instruit. Ce qui lui fit conclure en somme Revient en son pays, voit de loin ses pénates, Il ne sait que par ouï-dire Ce que c'est que la cour, la mer, et ton empire, Fortune, qui nous fais passer devant les yeux Des dignités, des biens que jusqu'au bout du monde Et contre la Fortune ayant pris ce conseil, De son ami plongé dans un profond sommeil. FABLE XIII. LES DEUX COQS. DEUX coqs vivaient en paix : une poule survint, Amour, tu perdis Troie! et c'est de toi Où du sang que vint des dieux même on vit le Xanthe teint! Long-temps entre nos coqs le combat se maintint. Le bruit s'en répandit par tout le voisinage: La gent qui porte crête au spectacle accourut; Plus d'une Hélène au beau plumage Fut le prix du vainqueur. Le vaincu disparut : Il alla se cacher au fond de sa retraite, Pleura sa gloire et ses amours; Ses amours qu'un rival, tout fier de sa défaite, S'armait d'une jalouse rage. Il n'en eut pas besoin. Son vainqueur sur les toits S'alla percher, et chanter sa victoire. Adieu les amours et la gloire; Tout cet orgueil périt sous l'ongle du vautour. Son rival autour de la poule Car il eut des femmes en foule. La Fortune se plaît à faire de ces coups: wwwwwww www FABLE XIV. L'INGRATITUDE ET L'INJUSTICE DES HOMMES ENVERS LA FORTUNE. Un trafiquant sur mer, par bonheur, s'enrichit. |