Théatre de P. Corneille: avec des commentaires, et autres morceaux intéressans, Volume 5

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1774 - French drama - 636 pages
 

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Popular passages

Page 328 - Je n'appelle plus Rome un enclos de murailles Que ses proscriptions comblent de funérailles; Ces murs, dont le destin fut autrefois si beau, N'en sont que la prison , ou plutôt le tombeau : Mais , pour revivre ailleurs dans sa première force , Avec les faux Romains elle a fait. plein divorce; Et comme autour de moi j'ai tous ses vrais appuis, Rome n'est plus dans Rome , elle est toute où je suis.
Page 300 - Je n'ose m'éblouir d'un peu de nom fameux... Le mot de peu ne convient point à un nom : un peu de gloire, un peu de renommée, de réputation , de puissance , se dit dans toutes les langues, et un peu de nom dans aucune. Il ya une grammaire commune à toutes les nations, qui ne permet pas que les adverbes de quantité se joignent à des choses qui n'ont pas de quantité. On peut avoir plus ou moins de gloire ou de puissance; mais non pas plus ou moins de nom. V.
Page 292 - L'amour de la vertu n'a jamais d'yeux pour l'âge : Le mérite a toujours des charmes éclatants; Et quiconque peut tout est aimable en tout temps.
Page 75 - C'est la faute des Dieux, et non pas des mortels. De toute la vertu sur la terre épandue, Tout le prix à ces Dieux, toute la gloire est due ; Ils agissent en nous quand nous pensons agir; Alors qu'on délibère on ne fait qu'obéir; Et notre volonté n'aime, hait, cherche, évite, Que suivant que d'en haut leur bras la précipite.
Page 6 - Je sens le même feu, je sens la même audace, Qui fit plaindre le Cid, qui fit combattre Horace; Et je me trouve encor la main qui crayonna L'âme du grand Pompée et l'esprit de Cinna.
Page 55 - Impitoyable soif de gloire. Dont l'aveugle et noble transport Me fait précipiter ma mort Pour faire vivre ma mémoire; Arrête pour quelques moments Les impétueux sentiments De cette Inexorable envie, Et souffre qu'en ce triste et favorable Jour, Avant que te donner ma vie , Je donne un soupir à l'Amour*.
Page 75 - D'un tel aveuglement daignez me dispenser. Le ciel, juste à punir, juste à récompenser, Pour rendre aux actions leur peine ou leur salaire, Doit nous offrir son aide, et puis nous laisser faire. N'enfonçons toutefois ni votre œil ni le mien Dans ce profond abîme où nous ne voyons rien...
Page 268 - Que le lecteur applique cette remarque à tous les vers qui lui feront de la peine , qu'il tourne le vers en profe , qu'il voie fi les paroles de cette profe font précifes, fi le fens eft clair, s'il eft vrai , s'il n'ya rien de trop , ni de trop peu...
Page 323 - Est-ce être tout Romain qu'être chef d'une guerre Qui veut tenir aux fers les maîtres de la terre ? Ce nom, sans vous et lui, nous serait encor dû ; C'est par lui, c'est par vous, que nous l'avons perdu.
Page 3 - NE verse point de pleurs sur cette sépulture, Passant : ce lit funèbre est un lit précieux, Où gît d'un corps tout pur la cendre toute pure ; Mais le zèle du cœur vit encore en ces lieux. Avant que de payer le droit...

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