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de force qu'il en faut pour produire de nouveaux rayons dans l'Ether voifin, mais qui ne font point déterminées à un certain nombre de vibrations; de forte que chaque impreffion dont elles font frappées les comprime, & qu'elles renvoyent autant d'impreffions qu'elles en reçoivent. Les Corps de cette nature doivent nous paroitre blancs, & nous le paroiffent. Enfin la dernière forte de Corps eft celle dont les particules font élaftiques, mais déterminées à un certain nombre de vibrations qui conviennent à leur tenfion. Ces particules peu. vent-être comparées à des cordes tenduës, qui ne peuvent être mifes en mouvement que par un fon uniforme, ou confone. De même elles ne font des vibrations, que lorfqu'elles font frappées par des rayons qui font formés par un pareil nombre de vibrations. Les Corps de cette espèce font colorés d'une cou. leur qui répond au nombre des vibrations que rendent les particules légères & infenfibles de leur furface. emple, un Corps rouge paroit rouge, parceque les particules de fa furface font difpofées de manière qu'elles achèvent autant de vibrations dans une feconde,

Par ex

qu'il en faut pour caufer la fenfation du rouge; de même qu'une corde eft du ton de G. re fol, ou de C. fol ut, lorfqu'elle eft capable de rendre autant de vibrations dans une feconde, qu'il en faut pour former ce ton, & qu'elle ne peut jamais en former un autre; ne pouvant, tant qu'elle demeure dans la même tenfion, recevoir que la quantité de vibrations que demande le ton pour lequel elle eft montée. Cela fuffiroit, pour ainfi dire, pour montrer toute l'harmonie des couleurs; mais j'en parlerai cependant dans la fuite beaucoup plus ample

ment.

LA

S. V.

Des Corps opaques.

A différence entre les Corps opaques & les Corps lumineux confifte en ce que nous voyons les Corps opaques par les rayons qui viennent de leur furface, & qui y font pouffés par le mouvement vibratoire des plus petites particules; mais ce mouvement y eft produit par une force étrangère, c'est-àdire, par des rayons d'autres Corps qui

y tombent; au lieu que dans les Corps lumineux, le mouvement vibratoire qui caufe les rayons eft produit en eux-mêmes par leur propre force, & que leurs moindres particules fe trouvent dans un mouvement vibratoire & continuel qui eft caufé & confervé par une force inté rieure.

CES rayons d'un Corps lumineux font plus forts que ceux qui viennent d'un Corps opaque; parce que le mouvement produit par une force intérieure eft beaucoup plus vif que celui qui refulte du choc des rayons.

S. VI.

Des Corps lumineux qui n'ont point de chaleur.

C

EST dans la différence de la force

du mouvement vibratoire des ra

yons qu'il faut chercher la raifon pourquoi certains Corps lumineux ne bru lent point. Le Soleil & la flamme, où ce mouvement eft impétueux, mettent toutes les moindres particules, de quelque reffort qu'elles foient, en vibration; d'où refultent des rayons compofés de toutes

les

les couleurs qui ont une force très grande. Mais la clarté des Corps opaques, lorfqu'ils font illuminés, ne peut produire aucune chaleur, parce que, quoi qu'un mouvement inteftin, tel qu'eft celui des particules qui compofent la furface des Corps opaques, foit capable de produire

un

mouvement vibratoire, tel que la production de la Lumière le demande cependant ce mouvement n'eft point auffi grand qu'il le faut pour caufer une chaleur fenfible: ainfi il produit la Lumière, & ne donne point de chaleur. C'est ce que nous voyons dans les Vers luifans, dans le bois pouri, & dans d'autres Corps qui luifent fans bruler; & c'eft la raifon pourquoi les rayons de la Lune ne peuvent jamais produire la moindre chaleur, même avec le fecours des verres & des miroirs ardens.

S. VII.

De la refraction de la Lumière.

A refraction de la Lumière a été exL pliquée différemment par les plus grands Philofophes; & ce qu'ils ont dit à ce fujet ne paroit guère vraisemblable. C'EST une règle générale, & dont S5

tous

tous les Philofophes conviennent, qu'un Corps qui paffe obliquement d'un milieu dans un autre, quand il atteint la furface d'un milieu qui refifte plus que celui dont il vient, comme il arrive lorf qu'une bale paffe de l'air dans l'eau, elle s'éloigne de la ligne perpendiculaire qui coupe les deux milieux, & c'eft une réfraction. Quand au contraire un Corps atteint un milieu qui refifte moins; il s'approche de la ligne perpendiculaire aux deux milieux, & c'eft une refraction, Ainfi, fi l'on veut tuer un Poiffon dans l'eau d'un coup de fufil, il faut vifer un peu plus bas: la refraction fera monter la bale, & l'éloignera de la ligne paral lelle. Mais fi un Homme dans l'eau vouloit vifer à un Oifeau dans l'air, il faudroit qu'il vifat plus haut: la refraction fera baiffer la bale, & la porterà dans le corps de l'Oifeau. La raifon de cette refraction, c'eft qu'un Corps qui paffe o bliquement d'un milieu dans un autre a deux directions, une parallelle à la furface du milieu dans lequel il paffe, l'autre perpendiculaire. Quand il atteint la furface du milieu qui refifte plus que celui d'où il vient, il trouve plus de refiftance à la direction perpendicu laire, qu'à la parallelle. Cet excès de re

fiftance

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