Inédits et belles pages de l'abbé de Choisy ...

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Émile-Paul frères, 1922 - France - 316 pages
 

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Popular passages

Page 276 - Charost, qui était alors capitaine des gardes du corps en quartier, lui ôta de dessus la tête son chapeau et son bouquet de plumes, et lui donna le sien ; mais, le voyant un moment après un peu incertain de ce qu'il avait à faire, il lui dit à l'oreille : « Il est tiré, sire, il le faut boire. » Le roi le crut, demeura dans la tranchée, et lui en sut tant de gré que, dès le même soir, il rappela à la Cour le marquis de Charost, qui était exilé je ne sais où.
Page 275 - Mémoires les plus secrets, et qu'ils y travaillent depuis quinze ans. Je ne m'attache donc qu'aux particularités de la vie du Roi : je tâcherai de le suivre dans ses conseils avec ses ministres, dans ses cabinets avec ses amis , où , dépouillant le faste de la royauté , il est plus aimable et n'est peut-être pas moins grand qu'à la tête de ses armées. Je ne le perdrai point de vue dans ses jeux, dans ses plaisirs, dans ses exercices les plus communs, et...
Page 34 - Je n'aime dans l'histoire que les anecdotes, et parmi les anecdotes je préfère celles où j'imagine trouver une peinture vraie des mœurs et des caractères à une époque donnée.
Page 285 - Villeroi lui ayant présenté plusieurs fois des dépêches à signer, dans le temps qu'il allait jouer à la paume : « Signez , mon père, lui dit-il, signez pour moi. — Eh bien , mon maître , reprit Villeroi , puisque vous me le commandez, je signerai.
Page 289 - Votre Majesté songe-t-elle bien à ce qu'elle me dit? Le plus grand roi du monde, couvert de gloire, épouser la veuve Scarron ! Voulezvous vous déshonorer?
Page 292 - ... Monsieur fit mine d'en vouloir frapper le roi. La reine, avertie, vint faire fouetter Monsieur; et l'éclat que cela fit détermina l'évêque de Valence à aller trouver le Cardinal. « Monseigneur, lui dit-il, j'ai songé à ce que Votre Éminence m'a fait l'honneur de me faire proposer : je craignois que Monsieur ne fût qu'un joli prince; mais je vois qu'il ya en lui de quoi faire un homme, et de tout mon cœur j'entrerai à son service. » Ce marché fut conclu ; et dès que l'on fit la...
Page 220 - M. l'Ambassadeur auprès du trône, afin qu'il pût monter dessus, quand tout d'un coup, après avoir fait sa harangue, il a pris sa résolution; s'est avancé fièrement vers le trône, en tenant la coupe d'or où était la lettre, et a présenté la lettre au Roi sans hausser le coude, comme si le Roi avait été aussi bas que lui. M. Constance, qui rampait à terre derrière nous, criait à l'ambassadeur, Haussez, haussez, mais il n'en a rien fait, et le bon Roi a été obligé de se baisser à...
Page 283 - Je veux gouverner par moi-même, assister réglément au conseil, entretenir les ministres les uns après les autres, et je suis résolu de n'y pas manquer un seul jour. Je ne veux point de premier ministre, mais je me servirai de ceux qui ont des charges pour agir sous moi, selon leurs fonctions...
Page 275 - On le verra dans la tranchée de Lille attirer par son courage cette belle parole d'un soldat, qui, le voyant exposé aux coups de mousquet, et un page de la grande écurie tué derrière lui, le prit rudement par le bras en lui disant : « Otezvous, est-ce là votre place? » Il est vrai que son courage pensa se laisser aller aux continuelles instances de ses courtisans empressés et flatteurs. Le vieux Charost, qui était alors capitaine des gardes du corps en quartier, lui ôta de dessus la tête...
Page 286 - Guise lui] dit qu'elle ne pourrait pas désobéir à la reine, qui lui avait fait dire d'y aller. Elle y alla. La fête dura jusqu'à six heures du matin. Elle revint chez elle; mais à peine fut-elle couchée, qu'elle vit entrer dans sa chambre M. de Guise, suivi d'un seul maître d'hôtel qui portait un bouillon. Il ferma la porte, s'approcha du lit et lui dit d'un ton sévère : « Madame , vous ne voulûtes pas faire hier au soir ce que je souhaitais, vous le ferez présentement ; les divertissements...

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