L'arrachèrent du sein et des bras paternels. Mes jours moins agités coulaient dans l'innocence. godnie De son fatal hymen je cultivais les fruits censeret Vaines précautions! Cruelle destinée ! Par mon époux lui-même à Trézène amenée, Ce n'est plus une ardeur dans mes veines cachée : Et dérober au jour une flamme si noire:hocker in th TOUT LE CHŒUR, chante Tout l'univers est plein de sa magnificence. UNE VOIX, seule En vain l'injuste violence Au peuple qui le loue imposerait silence: " Son nom ne périra jamais. Le jour annonce au jour sa gloire et sa puissance. Tout l'univers est plein de sa magnificence. TOUT LE CHŒUR, répète Tout l'univers est plein de sa magnificence: IO 15 20 5 12 Il commande au soleil d'animer la nature, Est le plus riche don qu'il ait fait aux humains. UNE AUTRE O mont de Sinaï, conserve la mémoire Dans un nuage épais le Seigneur enfermé Venait-il renverser l'ordre des éléments? Sur ses antiques fondements UNE AUTRE ४ 12 с 25 30 Il venait révéler aux enfants des Hébreux Ordonner de l'aimer d'une amour éternelle.F TOUT LE CHOEUR O divine, ô charmante loi! O justice! ô bonté suprême! Que de raisons, quelle douceur extrême UNE VOIX, seule D'un joug cruel il sauva nos aïeux, Pour tant de biens, il commande qu'on l'aime. LE CHOEUR O justice! ô bonté suprême! Desen LA MÊME VOIX passage fut to me say Des mers pour eux il entr'ouvrit les eaux, Il nous donne ses lois, il se donne lui-même. LE CHOEUR O divine, ô charmante loi! па Vous qui ne connaissez qu'une crainte servile, Et si pénible de l'aimer ? L'esclave craint le tyran qui l'outrage; Vous voulez que ce Dieu vous comble de bienfaits, voulse TOUT LE CHŒUR (7 O divine, ô charmante loi! voir une ittaque comme L buses O justice! ô bonté suprême! 15 し - Act I, scene 4 20 5 JACQUES-BENIGNE BOSSUET Dijon, 1627-1704, Paris Bossuet came of a family of provincial magistrates. He began his studies at the Jesuit college of his native town, Dijon. In 1642 he went to Paris and took up theology and philosophy at the college of Navarre. He was already conspicuous for the force of his eloquence. He became doctor of theology and priest in 1652, and then began exercising his great power as an orator, in Metz, a town in which the Reform was deeply rooted. In 1659 he returned to Paris, where he preached for the next ten years with almost unprecedented success. The bishopric of Condom was given to him in 1669. The following year he was appointed tutor to the Dauphin. He thereupon resigned his bishopric, and for ten years devoted his efforts to his new charge, writing for the use of his royal pupil the "Discours sur l'histoire universelle"; the "Politique tirée de l'Écriture Sainte"; and the "Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même." The Dauphin's education was ended in 1681, and Bossuet was then appointed to the bishopric of Meaux. The remaining years of his life were spent in active service in the church. Meanwhile, as the champion of orthodoxy, he was prominent in the controversies against Protestantism (" Histoire des variations des églises protestantes," 1688) and Quietism. He had been elected to the Academy in 1671, and, even before that date, had pronounced some of the funeral orations for which he won such fame, and of which the best are on Henrietta, Queen of England (1669); on Henrietta of England, duchesse d'Orléans (1670); on Maria Theresa of Austria, queen of France (1683); on Anne de Gonzague (1685); on Michel le Tellier (1686); on the prince de Condé (1687). He died in 1704. SUR L'AMBITION SECOND POINT La fortune, trompeuse en toute autre chose, est du moins sincère en ceci, qu'elle ne nous cache pas ses tromperies; au contraire, elle les étale dans le plus grand jour, et, outre ses légèretés ordinaires, elle se plaît de temps en temps d'étonner le monde par des coups d'une 5 surprise terrible, comme pour rappeler toute sa force en la mémoire des hommes, et de peur qu'ils n'oublient jamais ses inconstances, sa malignité, ses bizarreries. C'est ce qui m'a fait souvent penser que toutes les complaisances de la fortune ne sont pas des faveurs, mais des trahisons; qu'elle ne nous donne que pour avoir prise sur nous, et que les biens que nous recevons de sa main ne sont pas tant des présents qu'elle nous fait que des gages que nous lui donnons pour être éternellement ses captifs, assujettis aux retours fâcheux de sa 5 dure et malicieuse puissance. Cette vérité, établie sur tant d'expériences convaincantes, devrait détromper les ambitieux de tous les biens de la terre; et c'est au contraire ce qui les engage. Car au lieu d'aller à un bien solide et éternel sur lequel le hasard ne domine pas, et de mépriser par cette 10 vue la fortune toujours changeante, la persuasion de son inconstance fait qu'on se donne tout à fait à elle, pour trouver des appuis contre elle-même. Car écoutez parler ce politique habile et entendu : la fortune l'a élevé bien haut, et dans cette élévation, il se moque des petits esprits qui donnent tout au dehors,1 et qui se repaissent de titres et 15 d'une belle montre de grandeur. Pour lui, il appuie sa famille sur des fondements plus certains, sur des charges considérables, sur des richesses immenses, qui soutiendront éternellement la fortune de sa maison. Il pense s'être affermi contre toute sorte d'attaques: aveugle et malavisé ! Comme si ces soutiens magnifiques qu'il cherche contre 20 la puissance de la fortune n'étaient pas encore de sa dépendance! C'est trop parler de la fortune dans la chaire de vérité. Écoute, homme sage, homme prévoyant, qui étends si loin aux siècles futurs les précautions de ta prudence; c'est Dieu même qui te va parler, et qui va confondre tes vaines pensées par la bouche de son prophète 25 Ézéchiel. «< Assur, dit ce saint prophète, s'est élevé comme un grand arbre, comme les cèdres du Liban; le ciel l'a nourri de sa rosée, la terre l'a engraissé de sa substance2; » - les puissances l'ont comblé [de] leurs bienfaits et il suçait de son côté le sang du peuple. « C'est pourquoi il s'est élevé, superbe en sa hauteur, beau en sa ver- 30 dure, étendu en ses branches, fertile en ses rejetons: les oiseaux faisaient leurs nids sur ses branches; » — les familles de ses domestiques, les peuples se mettaient à couvert sous son ombre; un grand nombre de créatures, et les grands et les petits, étaient attachés à sa fortune. « Ni les cèdres ni les pins »>, c'est à dire les plus grands 35 de la cour, -ne l'égalaient pas : Abietes non adaequaverunt summitatem ejus. aemulata sunt eum omnia ligna voluptatis quae erant in ... 1 "sacrifice everything for appearances." 2 See Ezekiel xxxi for this and the following quotations, |