La botanique de J.J. Rousseau, contenant tout ce qu'il a écrit sur cette science ; l'Exposition de la méthode botanique de M. de Jussieu ; La manière de former les herbiers, par M. Haüy

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Chez F. Louis, 1802 - Botany - 322 pages
 

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Page 254 - Je ciel , je me laissais aller dériver lentement au gré de l'eau , quelquefois pendant plusieurs heures , plongé dans mille rêveries confuses , mais délicieuses, et qui, sans avoir aucun objet bien déterminé ni constant , ne laissaient pas d'être à mon gré cent fois préférables à tout ce que j'avais trouvé de plus doux dans ce qu'on appelle les plaisirs de la vie.
Page 256 - Quand le soir approchait je descendais des cimes de l'île et j'allais volontiers m'asseoir au bord du lac, sur la grève, dans quelque asile caché ; là le bruit des vagues et l'agitation de l'eau fixant mes sens et chassant de mon âme toute autre agitation la plongeaient dans une rêverie délicieuse où la nuit me surprenait souvent sans que je m'en fusse aperçu.
Page 263 - En rêvant que j'y suis, ne fais-je pas la même chose? Je fais même plus: à l'attrait d'une rêverie abstraite et monotone, je joins des images charmantes qui la vivifient.
Page 248 - Les rives du lac de Bienne sont plus sauvages et plus romantiques que celles du lac de Genève, parce que les rochers et les bois y bordent l'eau de plus près; mais elles ne sont pas moins riantes.
Page 259 - De quoi jouit-on dans une pareille situation? De rien d'extérieur à soi, de rien sinon de soi-même et de sa propre existence ; tant que cet état dure, on se suffit à soi-même, comme Dieu.
Page 249 - C'est ainsi que la substance du faible est toujours employée au profit du puissant. Il n'ya dans l'île qu'une seule maison, mais grande, agréable et commode, qui appartient à l'hôpital de Berne, ainsi que l'île, et où loge un receveur avec sa famille et ses domestiques. Il y entretient une nombreuse basse-cour, une volière, et des réservoirs pour le poisson.
Page 276 - Là des carrières, des gouffres, des forges, des fourneaux, un appareil d'enclumes, de marteaux, de fumée et de feu , succèdent aux douces images des travaux champêtres. Les visages hâves des malheureux qui languissent dans les infectes vapeurs des mines, de noirs forgerons, de hideux cyclopes, sont le spectacle que l'appareil des mines substitue au sein de la terre, à celui de la verdure et des fleurs, du ciel azuré, des bergers amoureux, et des laboureurs robustes, sur sa surface.
Page 250 - Dans les pressentiments qui m'inquiétaient, j'aurais voulu qu'on m'eût fait de cet asile une prison perpétuelle, qu'on m'y eût confiné pour toute ma vie, et qu'en m'ôtant toute puissance et tout...
Page 262 - ... j'assimilais à mes fictions tous ces aimables objets jet me trouvant enfin ramené par degrés à moi-même et à ce qui m'entourait , je ne pouvais marquer le point de séparation des fictions aux réalités...
Page 257 - De temps à autre naissait quelque faible et courte réflexion sur l'instabilité des choses de ce monde, dont la surface des eaux m'offrait l'image; mais bientôt ces impressions légères s'effaçaient dans l'uniformité du mouvement continu qui me berçait...

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