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prenant soin de le retirer dès que la chaleur devenait trop vive; chaque soir enfin elle le rentrait soigneusement de peur que la fraîcheur de la nuit ne lui devînt funeste. Un soir, cependant, qu'elle avait beaucoup joué avec ses compagnes, elle oublia de rentrer l'arbuste chéri. Une gelée survint pendant la nuit, et le lendemain matin quand elle courut à son rosier pour lui donner les soins accoutumés, elle reconnut avec douleur que la gelée en avait flétri tous les boutons. « Ah! s'écria-t-elle, une seule imprudence m'a fait perdre le fruit de tous mes soins. >>

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I.

1. Nous remarquons d'abord, dans ce récit, des mots qui peuvent se conjuguer.

Conjuguer, c'est dire, par exemple: je plante, tu plantes, il plante, nous plantons, vous plantez, ils plantent; j'avais, tu avais, il avait, etc.

« Marie avait plante. » Ces deux mots, avait et plantė, peuvent se conjuguer.

« Couvert de boutons; elle tenait à son rosier ». On peut dire je couvre, tu couvres, etc., je tiens, tu tiens, etc. Voilà encore des mots qui se conjuguent.

On ne peut faire ces changements qu'avec un petit nombre de mots; les autres: Marie, dans, rosier, printemps, s'y refusent absolument.

Ceux qui s'y prêtent sont des VERBES.

Cherchez d'abord tous les verbes de ce petit récit.

en a 24, sans compter ceux qui sont répétés.

Il y

2. Il y a ensuite des mots qui servent à désigner les personnes, les choses, les idées, tout ce qui existe enfin,

soit que nous puissions le voir ou le toucher, soit que cela n'existe que dans notre imagination.

Parmi les mots qui désignent les personnes ou les

choses, il y en a qui les nomment, et d'autres qui les désignent sans les nommer.

Ceux qui les nomment sont des NOMS ou SUBSTANTIFS. Ceux qui ne les nomment pas sont des PRONOMS.

Le mot Marie, qui commence le récit, désigne une petite fille et la nomme; c'est un nom.

Le mot elle, qui commence la phrase suivante, désigne la même petite fille et ne la nomme pas; c'est un pronom. Le rosier est nommé à diverses reprises: ce mot désigne un arbuste; c'est un nom.

Et quand on lit plus loin : « Elle le plaçait au soleil, le mot le désigne encore le rosier, mais sans le nommer;

c'est un pronom.

Le printemps, le matin, le soir, le soleil, l'eau, la fraîcheur, la nuit, l'imprudence, le fruit, les soins, voilà des noms.

Il, elle, lui, nous, vous, celui-là, quelqu'un, voilà des pronoms.

Cherchez tous les noms et les pronoms qui sont contenus dans l'histoire du Rosier. Il y a 22 noms et 6 pronoms.

EXERCICE. Faire une liste des verbes, des noms et des pronoms qui se trouvent dans le morceau suivant.

LA CHAUMIERE RUSSE1.

[Prascovie Lapoulof était partie à pied de Tobolsk en Sibérie pour aller à Saint-Pétersbourg demander à l'empereur Paul la grâce de son père exilé.]

I. Parmi les situations pénibles de son voyage, il en est une dans laquelle la jeune fille crut sa vie menacée, et qui mérite d'être connue par sa singularité.

1. Extrait de la Jeune Sibérienne, de Xavier de Maistre.

prenant soin de le retirer dès que la chaleur devenait trop vive; chaque soir enfin elle le rentrait soigneusement de peur que la fraîcheur de la nuit ne lui devint funeste. Un soir, cependant, qu'elle avait beaucoup joué avec ses compagnes, elle oublia de rentrer l'arbuste chéri. Une gelée survint pendant la nuit, et le lendemain matin quand elle courut à son rosier pour lui donner les soins accoutumés, elle reconnut avec douleur que la gelée en avait flétri tous les boutons. « Ah! s'écria-t-elle, une seule imprudence m'a fait perdre le fruit de tous mes soins. >>

1.

I.

Nous remarquons d'abord, dans ce récit, des mots qui peuvent se conjuguer.

Conjuguer, c'est dire, par exemple: je plante, tu plantes, il plante, nous plantons, vous plantez, ils plantent; j'avais, tu avais, il avait, etc.

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<< Marie avait planté. Ces deux mots, avait et planté, peuvent se conjuguer.

« Couvert de boutons; elle tenait à son rosier ». On peut dire : je couvre, tu couvres, etc., je tiens, tu tiens, etc. Voilà encore des mots qui se conjuguent.

On ne peut faire ces changements qu'avec un petit nombre de mots; les autres: Marie, dans, rosier, printemps, s'y refusent absolument.

Ceux qui s'y prêtent sont des VERBES.

Cherchez d'abord tous les yerbes de ce petit récit.

en a 24, sans compter ceux qui sont répétés.

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- Il y

2. Il y a ensuite des mots qui servent à désigner les personnes, les choses, les idées, tout ce qui existe enfin, - soit que nous puissions le voir ou le toucher, soit que cela n'existe que dans notre imagination.

Parmi les mots qui désignent les personnes ou les

choses, il y en a qui les nomment, et d'autres qui les désignent sans les nommer.

Ceux qui les nomment sont des NOMS OU SUBSTANTIFS. Ceux qui ne les nomment pas sont des PRONOMS.

Le mot Marie, qui commence le récit, désigne une petite fille et la nomme; c'est un nom.

Le mot elle, qui commence la phrase suivante, désigne la même petite fille et ne la nomme pas; c'est un pronom. Le rosier est nommé à diverses reprises: ce mot désigne un arbuste; c'est un nom.

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Et quand on lit plus loin : « Elle le plaçait au soleil, le mot le désigne encore le rosier, mais sans le nommer;

c'est un pronom.

Le printemps, le matin, le soir, le soleil, l'eau, la fraîcheur, la nuit, l'imprudence, le fruit, les soins, voilà des noms.

Il, elle, lui, nous, vous, celui-là, quelqu'un, voilà des pronoms.

Cherchez tous les noms et les pronoms qui sont contenus dans l'histoire du Rosier. Il y a 22 noms et 6 pronoms.

EXERCICE. Faire une liste des verbes, des noms et des pronoms qui se trouvent dans le morceau suivant.

LA CHAUMIÈRE RUSSE 1.

[Prascovie Lapoulof était partie à pied de Tobolsk en Sibérie pour aller à Saint-Pétersbourg demander à l'empereur Paul la grâce de son père exilé.]

I. Parmi les situations pénibles de son voyage, il en est une dans laquelle la jeune fille crut sa vie menacée, et qui mérite d'être connue par sa singularité.

1. Extrait de la Jeune Sibérienne, de Xavier de Maistre.

Elle marchait un soir le long des maisons d'un village, pour chercher un logement, lorsqu'un paysan qui venait de lui refuser très-durement l'hospitalité la suivit et la rappela. C'était un homme âgé, de très-mauvaise mine. Prascovie hésita si elle accepterait son offre, et se laissa cependant conduire dans sa chaumière, craignant de ne pas obtenir un autre gîte. Elle ne trouva chez lui qu'une femme âgée, et dont l'aspect était encore plus sinistre que celui de son conducteur, Ce dernier ferma soigneusement la porte et poussa les guichets des fenêtres. En la recevant dans leur maison, ces deux personnes lui firent peu d'accueil elles avaient un air si étrange, que Prascovie éprouvait une certaine crainte, et se repentait de s'être arrêtée chez elles. On la fit asseoir. La cabane n'était éclairée que par des esquilles de sapin enflammées, plantées dans un trou de la muraille, et qu'on remplaçait souvent lorsqu'elles étaient consumées. A la clarté lugubre de cette flamme, lorsqu'elle se hasardait à lever les yeux, elle voyait ceux de ses hôtes fixés sur elle. Enfin, après quelques minutes de silence : « D'où venez-vous? lui demanda la vieille. Je viens d'Ichim, en Sibérie, et je vais à Pétersbourg. - Oh! oh! vous avez donc beaucoup d'argent pour entreprendre un si grand voyage? Il ne me reste que quatre-vingts copeks en cuivre1, répondit la voyageuse intimidée. Tu mens! s'écria la vieille; oui, tu mens! On ne se met point en route pour aller si loin avec si peu d'argent! »

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QUESTIONNAIRE. Qu'est-ce qu'un verbe? Qu'est-ce que c'est que conjuguer? Qu'est-ce que c'est qu'un nom? Qu'est-ce qu'un pronom?

Exercice supplémentaire'. 1. Tirez des verbes des mots : Pot, bouton, fraiche, gelée, négligence, fruit, grâce, situation, voyage, vie, singularité, long, logement, offre, accueil, crainte, flamme, grand, loin.

2. Tirez des noms des mots :

Planter, petit, couvert, arrosait, fraîche, plaçait, vive, soigneusement, joué, compagne, oublier, courut, reconnut, flétrir, perdre. Partir, demander, crut, menacer, mériter, connu, marcher,

1. Environ 80 centimes.

2. Les Exercices supplémentaires doivent être réservés pour la seconde étude de la grammaire.

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