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120 SYLLABES, LETTRES, SIGNES ORTHOGRAPHIQUES.

2o Les voyelles simples, les voyelles composées, les voyelles nasales.

3o Les diphthongues.

4o Les consonnes, les consonnes composées (ch, gh, ph).

5o Les deux sortes de h.

6o Les consonnes mouillées.

7° Les syllabes muettes.

8° Les traits-d'union, apostrophes, cédilles et autres signes orthographiques.

Il suffira de deux ou trois exemples de chaque sorte.

L'OURSE ET LE PETIT OURS.

Une ourse avait un petit ours qui venait de naître. Il était horriblement laid. On ne reconnaissait en lui aucune figure d'animal : c'était une masse informe et hideuse. L'ourse, toute honteuse d'avoir un tel fils, va trouver sa voisine la corneille, qui faisait grand bruit par son caquet sous un arbre. « Que feraije, lui dit-elle, ma bonne commère, de ce petit monstre? j'ai envie de l'étrangler. Gardez-vous en bien, dit la causeuse : j'ai vu d'autres ourses dans le même embarras que vous. Allez: léchez doucement votre fils; il sera bientôt joli, mignon, et propre à vous faire honneur. » La mère crut facilement ce qu'on lui disait en faveur de son fils. Elle eut la patience de le lécher longtemps. Enfin il commença à devenir moins difforme, et elle alla remercier la corneille en ces termes : « Si vous n'eussiez modéré mon impatience, j'aurais cruellement déchiré mon fils, qui fait maintenant tout le plaisir de ma vie. »

Oh! que l'impatience empêche de biens et cause de maux! FENELON (1651-1715).

CONCLUSION.

155.

O Père qu'adore mon père,
Toi qu'on ne nomme qu'à genoux!
Toi dont le nom terrible et doux
Fait courber le front de ma mère!...

On dit que c'est toi qui fais naître
Les petits oiseaux dans les champs,
Et donnes aux petits enfants

Une âme aussi pour te connaître !

LAMARTINE.

Jetons un coup d'œil rapide sur ce que nous avons appris jusqu'à présent.

Nous avons reconnu d'abord que tous les mots du langage, parlé ou écrit, peuvent se répartir en dix classes.

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Les interjections, qui ne sont que des cris: ah! hélas 6 père ! »

Les noms et les pronoms qui désignent des personnes ou des choses: « mon père, ma mère, le front, le nom, toi. x

Les déterminatifs, les qualificatifs et les participes, qui expriment les qualités, les manières d'être des personnes ou des choses : « le nom terrible et doux, les petits oiseaux, mon père, ma mère, une âme.»

Les adverbes, qui indiquent les qualités des qualités : il est très-bon; elle raisonne juste.

Les prépositions et les conjonctions, qui marquent,

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les premières, les rapports des mots entre eux : « le front de ma mère; les secondes, les rapports des parties de phrases entre elles: « tu donnes aussi une âme aux petits enfants. >

Enfin, les verbes qui relient tous ces mots entre eux :

Mon Dieu! donne l'onde aux fontaines,

Donne la plume aux passereaux,

Et la laine aux petits agneaux,

Et l'ombre et la rosée aux plaines!

Sans le mot donne, tous les mots de cette phrase seraient dispersés et n'exprimeraient rien. C'est lui qui leur apporte le sens et qui les anime.

On peut comparer une phrase au corps humain. Les noms et les pronoms sont les os; les adjectifs et les adverbes forment la chair et les muscles; les verbes, ce sont les nerfs qui donnent la sensibilité, le sang qui fait circuler la vie.

L'agneau broute le serpolet,

La chèvre s'attache au cityse.

Autour du verbe se groupent le sujet : l'agneau, la chèvre; l'objet le serpolet, se; le complément indirect : au cityse.

Le sujet, l'objet, les compléments désignent un ou plusieurs êtres : l'onde et les fontaines, la plume et les passede là le nombre.

reaux;

Nous avons trouvé de même la distinction des genres: mon père, l'agneau, le serpolet, masculin; ma mère, la chèvre, la laine, féminin.

A ces deux genres, beaucoup de langues en ajoutent un troisième, le neutre.

Le verbe varie suivant les circonstances qui accompagnent l'action: - tu donnes, tu donnerais, donne; suivant l'époque à laquelle l'action s'accomplit: tu donnes, tu as donné, tu donneras; — d'où la conjugaison.

Le même mot a quelquefois une forme différente, selon qu'il est sujet, objet, complément indirect: Je me soumets; il le lui donne; - d'où la déclinaison.

Le verbe, avec le groupe de mots qui l'entoure, forme la proposition, et les propositions réunies forment la phrase. La réunion des phrases compose le langage.

Ces mots, ces propositions, ces phrases obéissent à certaines règles, se groupent suivant certaines lois. C'est la science de ces lois qui constitue la grammaire. La grammaire est donc la connaissance des lois du langage, ou, en termes plus simples, l'art de parler et d'écrire correctement.

Il y a dans la grammaire des règles qui s'appliquent à la plupart des langues, et d'autres qui ne s'appliquent qu'à une langue en particulier.

Ce sont les premières que nous avons étudiées. Si, dans ce qui précède, on change les exemples en laissant les explications, on aura à volonté une grammaire anglaise ou italienne, russe ou latine, grecque ou allemande, tout aussi bien qu'une grammaire française. C'est de la grammaire générale.

Il nous reste maintenant à nous occuper des lois particulières de notre langue. Cette étude se divisera en deux parties :

L'art d'écrire les mots et de les faire varier suivant les règles convenues, ou l'ORTHOGRAPHE;

L'art de les réunir pour en faire des phrases, ou la

SYNTAXE.

Un chapitre sur la prononciation complétera l'étude de l'Orthographe.

QUESTIONNAIRE. Qu'est-ce que le nom? - le pronom?

l'adverbe?

- l'adjectif?

- la préposition? — la conjonction? — l'interjection? le verbe? — A quoi peut-on comparer le verbe? — Qu'est-ce que le sujet ? l'objet? - le nombre?

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le genre? la conjugaison?

- la déclinaison? Qu'est-ce qu'une proposition?

une phrase?

· Qu'est-ce que la grammaire? - Qu'appelle-t-on grammaire générale? En combien de parties se divise la grammaire?

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