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APPENDICE1.

CHAPITRE VIII.

SYLLABES, LETTRES, SIGNES ORTHOGRAPHIQUES.

LA PRIMEVÈRE ET L'ŒILLET.

La primevère, un jour, dans un bouquet,
Avec l'œillet se trouva réunie,

Elle eut le lendemain le parfum de l'œillet:
On ne peut que gagner en bonne compagnie.

BERENGER (de l'Oratoire).

141. - Si nous examiñóns l'un après l'autre les mots de cette fable, nous remarquons que les uns se prononcent en une fois et les autres en plusieurs fois.

La pri-me-vè-re un jour dans un bou-quet a-vec l'œil-let se trou-va ré-u-nie.

Chacun de ces mots, chacune de ces parties de mot qui se prononce en une fois est une SYLLABE.

1. Ce chapitre pourra être étudié au moment où le professeur le jugera à propos. Il eût été un peu aride pour le début, et d'un autre côté on ne pouvait interrompre l'étude des parties du discours et de la proposition pour lui donner place. C'est ce qui nous a décidé à le rejeter ici. Il est indispensable de l'étudier avant de passer à la seconde partie.

Les mots qui n'ont qu'une syllabe, comme un, jour, dans, se, eut, en, ne, que, etc., sont des monosyllabes.

Ceux de deux syllabes, comme bouquet, avec, œillet, sont des dissylabes. Les trissyllabes ont trois syllabes, comme réunie, lendemain.

On donne, en général, le nom de polysyllabes aux mots qui ont plus d'une syllabe: trouva, réunie, lendemain, bonne, compagnie, etc.

142.-Chacune de ces syllabes est écrite à l'aide d'une ou de plusieurs lettres.

Les lettres qui, par elles-mêmes, peuvent former une syllabe ont reçu le nom de VOYELLES. Ce sont :

a, e, i, o, u, y.

E a trois sons; il est fermé dans santé, il est ouvert dans bouquet, il est muet dans bonne.

A se prononce également de deux manières très-distinctes. Il est bref et aigu dans là, grave et long dans las.

O a aussi deux sons: un son sec et ouvert dans grotte, un son fermé dans côte.

Y représente tantôt un i, tantôt deux ii. Il ne compte pour deux ii qu'entre deux voyelles : payer, qu'on prononce pé-ier.

143. Certains sons, aussi simples dans la prononciation que ceux que l'on a représentés par les six voyelles, sont figurés en français par plusieurs lettres; tels sont : eu, ou; an, en, in, on, un.

Les cinq derniers portent le nom de voyelles nasales.

144.-Le son o s'écrit souvent au et même eau; le son IN s'écrit ain, ein et quelquefois en; le son È s'écrit et, ait, aid, aient, etc.; É s'écrit er, ez, etc.

« Au loup! troupeau; lendemain, plein, examen; violet, criait, laid, devaient; cervier, voyez, etc. »

Ces différences dans la représentation d'un même son forment une des plus grandes difficultés de l'orthographe française.

145.-Deux voyelles prononcées distinctement dans une même syllabe portent le nom de DIPHTHONGUE.

Tel est le son ié dans amitié, oi dans voisinage, ien dans chien, io dans violette, oin dans point, ui dans appui, ieu dans cieux, ion dans pion, etc.

Voici les principales diphthongues :

Ia, iè ou iai, ié ou ier, io, oi, oua, ieu, ien ou ian, ion, ui, etc.

146. Les lettres qui, seules, ne peuvent former une syllabe, ni même se prononcer sans être appuyées par une voyelle, ont reçu le nom de CONSONNES. Ce sont :

b, c, d, f, g, h, j, k, l, m, n, p, q, r, s, t, v, x, Z.

Nous ne comptons pas au nombre des lettres françaises le double w, qui est une importation étrangère, voyelle (ou) dans les mots anglais, consonne (v) dans les mots allemands et polonais.

147.- C et G ont une double prononciation. C est dur et se prononce k devant a, o, u: cacher, cocher, écurie; il est doux et se prononce s devant é et i: ceci.· G est dur devant a, o, u: gagner, égoïste, aigu; il est doux et se prononce j devant e et i: gémir, agir.

148. H se prononce du gosier à l'étranger et dans quelques provinces de France; mais cette lettre n'a aucun son dans la bouche des Parisiens.

On distingue cependant l'h muet de l'h aspiré.

L'h est muet lorsqu'il ne sert que pour l'orthographe, comme dans l'homme.

Il est aspiré lorsqu'il sert à détacher la syllabe qu'il commence, de la syllabe qui le précède :

« Le hameau, et non l'hameau; des haricots, que l'on prononce de aricots et non dè zaricots. »

L'h s'emploie encore pour modifier le son de quelques

consonnes.

C suivi de h exprime un son particulier, champ; quelquefois il rend le c dur devant e et i: Chersonèse.

G suivi de h conserve le son dur devant e et i: Enghien.

P suivi de h prend le son de ƒ dans les mots dérivés du gree: philosophe.

149.

S a deux sons; il se prononce entre deux voyelles; partout ailleurs il a le son de e doux.

150.- Quatre lettres françaises peuvent prendre le son mouillé précédé d'un i, soleil: n précédé d'un g: agneau; g dur et q suivis d'un u: guet, quai.

"151.-Toutes les syllabes d'un mot ne se prononcent pas avec la même force. Celle où figure un e muet s'appelle syllabe muette; celle sur laquelle on appuie est la syllabe accentuée.

152. Le petit signe qui rapproche les deux mots passe-temps, est un trait d'union. Il s'emploie lorsqu'on réunit plusieurs mots pour en faire un seul.

153.-L'apostrophe qui se voit dans ces mots : l'alarme, l'homme, qu'il, s'il, indique qu'une des trois lettres a, e, i, est élidée, c'est-à-dire retranchée pour la prononciation; la alarme, le homme, que il, si il.

A, e, se suppriment dans tous les petits mots, mais i ne se retranche que dans si suivi de il.

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154. Les accents orthographiques, la cédille et le trẻma ne servent qu'à noter la prononciation.

L'accent aigu (é) se met sur la plupart des é fermés; l'accent grave (è) se met sur la plupart des è ouverts; il se place aussi quelquefois sur à et sur ù, et sert à distinguer là adverbe de la article ou pronom, où adverbe ou pronom conjonctif de ou conjonction, à préposition de a troisième personne du verbe avoir, etc.

L'accent circonflexe se place sur quelques voyelles longues.

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Vérité, écouté; après, espèce, à, là, où; fenêtre. »

155.- La cédille se met sous le ç, lorsqu'il doit avoir exceptionnellement le son de l's devant les voyelles a, 0, u: il effaça, il reçoit, il reçut.

Le trẻma se pose sur une voyelle qui ne doit pas faire diphthongue avec la précédente: naïf, Saül, aiguë.

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QUESTIONNAIRE. Qu'est-ce qu'une syllabe? Comment appelle-ton les mots d'une, deux, trois, plusieurs syllabes ? Qu'est-ce qu'une voyelle ? Quelles sont les six voyelles? Combien de sortes d'é?-d'a?- et d'o P-Quel est le son de l'y?—N'y a-t-il pas des voyelles qui s'écrivent par deux lettres? · Qu'appelle-t-on voyelles nasales? Le même son est-il toujours représenté par les mêmes

Qu'est-ce qu'une diphthongue?

lettres ? sonne?

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Nommez les consonnes françaises?

Qu'est-ce qu'une con-
Le double w doit-il

y figurer? C et g n'ont-ils par une double prononciation?

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Comment se prononce l'h?
de quelques autres lettres?
prennent le son mouillé ?
syllabe accentuée? — Qu'est-ce
Peut-elle remplacer l'i?
de la cédille? du tréma?

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Ne l'emploie-t-on pas à modifier le son
Quelles sont les lettres françaises qui
Que nomme-t-on syllabe muette?
que le trait-d'union?— l'apostrophe?
Quel est l'usage des trois accents?

EXERCICE ÉCRIT. Notez dans le morceau suivant:

1° Les monosyllabes, dissyllabes, trissyllabes et polysyllabes.

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