ANALYTIQUE ET ALPHABÉTIQUE DE L'ÉMULATION JURASSIENNE Année 1876 Les chiffres indiquent les pages Dr Bodenheimer. Avantages et inconvénients de la vaccination, 114, 169. Albert Braichet. Des anciens pâturages de l'Ajoie convertis en cantons com J. B. munaux, 119. Bibliographie, 30. R. Gentilini. L'Ecole polytechnique de Paris, 79, 97. V. Hengy. Esquisse sur certaines questions musicales, 39. Bulletin trimestriel de la Société jurassienne d'émulation, 127. Procès-verbal de la réunion annuelle de la Société d'émulation, 298. IV Fréd. Imer. Le combat naval de Trafalgar, 151. Thorberg, maison de travail obligatoire et de correction, 161. Bibliographie, 94. 188 Coup d'œil sur les travaux de la Société jurassienne d'émulation La guerre franco-allemande et la flore de la vallée de Delémont, 26. Ennemis microscopiques de l'agriculture, 177. Les hommes de l'évêché de Ràle à la bataille de Morat, 140. Bibliographie, 255. Le beau, le bien et le vrai, 13. Procès-verbal de la réunion générale de la Société jurassienne d'émulation à St-Imier, 129 Ch. Soldan. Des conditions naturelles de la civilisation en particulier, de la race et du climat, 193. Les corporations d'arts et de métiers, 340. J. St. Bulletin bibliographique, 29. Dr Schwab. Dr Thiessing. Rapport sur la création d'une 2me maison de travail obligatoire dans le canton de Berne, 315 Sur les conditions de vie des premiers habitants de nos contrées, 259. « C'est icy un livre de bonne foy, lecteur.» On ne trouvera pas mauvais que nous invoquions comme raison d'être de notre publication l'excuse derrière laquelle Montaigne abritait les naïves témérités de ses Essais. Sans prétention aucune, nous cherchons à être utiles: voilà tout notre programme. Depuis longtemps, on se plaignait de la torpeur qui semblait peser sur la Société jurassienne d'émulation; cette atonie s'expliquait tout naturellement, aussi bien par la longue carrière déjà fournie par notre Société, que par l'action des évènements politiques, qui ne laissaient plus de loisirs aux citoyens pour prendre part aux luttes moins bruyantes, mais plus fécondes de l'intelligence. Quand les intérêts et les passions sont aux prises, quand l'esprit du peuple est tendu tout entier vers une seule pensée, il n'y a plus de place pour la science et la littérature, dont le développement exige une atmosphère tranquille. Aujourd'hui, nous touchons à des temps plus calmes; l'apaisement se fait dans les esprits et l'heure semble propice pour revenir à ces attrayantes occupations, qui sont un délassement nécessaire au milieu des combats auxquels nous ne sommes que trop habitués. Ce n'est pas que nous considérions comme stériles les luttes politiques, et que nous nous soucions peu de leur résultat. Nous sommes avant tout des citoyens d'une répu blique, et rien de ce qui intéresse la chose publique ne nous laisse indifférents. Mais la politique n'est au fond que la recherche ardue de l'équilibre des intérêts, et il serait désolant de croire que l'intérêt doit être le seul et unique. mobile de nos actions. A côté des questions qui nous divisent, il y a les questions qui nous rapprochent, et si nous avons des organes pour traiter les premières, à plus forte raison devons-nous en demander un pour élucider les secondes. D'autant qu'à y regarder de plus près, c'est la science qui se charge toujours de dire le dernier mot des questions politiques et sociales, et de marquer les étapes de l'humanité. Est-ce que les découvertes de la physique moderne sur les propriétés de la vapeur et de l'électricité, n'ont pas été le point de départ de la plus étonnante révolution économique de tous les temps? Est-ce que les sciences naturelles ne détruisent pas sans relâche les erreurs et les préjugés, qui sont les piliers de la misère? Est-ce que ce ne sont pas les savants qui jettent depuis un siècle sur des points du globe jusqu'alors ignorés des légions d'hommes qui vont au loin fonder de puissants Etats, conquérir des mondes, recommencer l'histoire et servir à leur tour la cause de la civilisation? Il y a donc un immense avantage à ce que des hommes que divise l'antagonisme des intérêts puissent se rencontrer sur un terrain neutre, d'où les discussions irritantes soient absolument bannies, et où ils puissent échanger leurs idées sur l'art, qui rend les hommes meilleurs, et sur la science, qui les affranchit. Ce terrain neutre, la Société d'émulation l'offre à tous les hommes de bonne volonté. Fondée en 1847, notre association a pris naissance à une époque assez analogue à celle que nous traversons. Alors comme aujourd'hui, on se préparait à faire l'essai d'institutions nouvelles, préparées de longue main par les discussions de la presse et des assemblées publiques, et qu'il fallait appliquer sans trop savoir quelles en seraient les conséquences finales. Alors comme aujourd'hui, on sortait d'une période d'agitations politiques et religieuses qui laissaient plus d'un souvenir amer au cœur de ceux qui y avaient pris part. On était las de ces luttes énervantes, où |