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BIBLIOGRAPHIE

PRINCIPALES ÉDITIONS

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Les Satires du Sr D***, Billaine, 1666, in-12 (les sept premières Satires et le Discours au roi). Barbin, Euvres diverses du, Sr D***, Thierry, 1674, in-4o (les neuf premières Satires, les quatre premières Épîtres, les quatre premiers chants du Lutrin, l'Art poétique, le Traité du sublime de Longin). Euvres diverses, Barbin, 1683, in-12 (contenant en plus les Épîtres de V à IX, avec les chants V et VI du Lutrin). Euvres diverses, Thierry, 1694, 2 vol. ín-12 (où paraissent pour la première fois la Xe Satire et les neuf premières Réflexions sur Longin). Euvres diverses, Thierry, 1701, in-4° ou 2, vol. in-12 (où paraissent pour la première fois la Satire XI, les trois dernières Épîtres et les épigrammes; c'est la dernière édition publiée du vivant de Boileau, et celle qui fait le plus autorité). Euvres de Nicolas Boileau-Despréaux, 1713, Billiot, 2 vol. in-12 (partiellement préparée par Boileau; contenant les trois dernières Réflexions sur Longin, des épigrammes nouvelles, etc.).

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dition Brossette, Genève, 1716, 2 vol. in-4° (où paraît pour la première fois la XIIe Satire). Éditions Lefebvre de Saint-Marc, Paris, 1747, 5 vol. pet. in-8°; — Daunou, 1809, 3 vol. in-8° (réimprimée en 1826); Amar, Saint-Surin, Viollet-le-Duc, 1821; Berriat Saint-Prix, 1830-1837, 4 vol. in-8, la plus utile à consulter ; Gidel, 1869, 4 vol. in-8°; - Pauly, 1894,

2 vol. in-8°.

ÉTUDES SUR BOILEAU

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Bolæana, 1742

L. Racine,

Desmaizeaux, Vie de M. Despréaux, 1712. Mémoires sur la vie de son père, 1747. Chauffepié, Dictionnaire, 1750-1756. D'Alembert, Eloge de Despréaux, 1779. Berriat Saint-Prix, Essai sur Boileau, 1830. Sainte-Beuve, Portraits littéraires, I; Port-Royal, 1. VI, 7; Causeries du lundi, VI. — Nisard, Histoire de la littérature française, 1844-1861. Jal, Dictionnaire historique et critique, 1867. P. V. Delaporte, l'Art poétique de Boileau commenté par Boileau et par ses contemporains, 1888, 3 vol. in-8. Brunetière, Boileau (Grande Encyclopédie); Préface des Œuvres poétiques de Boileau, 1889; Évolution des genres: la Critique, 1890. — P. Morillot, Boileau, 1891. G. Lanson, Boileau, 1892.

ICONOGRAPHIE

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Pein

Peinture par de Piles, gravée par Drevet en 1704. Peinture par François de Troy, vers 1702, gravée par Drevet et L. Auber. Peinture par Hyacinthe Rigaud, gravée par P. Drevet, en 1706; par Chéreau; par Savard, en 1769; par P.-M. Alix, en couleurs. Peinture, assise, par Rigaud, répétition du grand portrait (musée de Versailles). Buste, marbre, par Girardon (musée du Louvre), reproduit en gravure par Aug. de Saint-Aubin. ture du XVIIIe siècle (musée de Versailles). Gravure de Ponce, d'après dessin de Marillier (les Illustres Français). Buste, marbre, par Liotard de Lambesc, d'après Girardon (musée de Versailles). Portraits à l'eau-forte, par Charles Courtry, 1875; par Adolphe Lalauze, 1876. Portrait-frontispice, composition de Chevignard, gravée par Léopold Flameng (édition Hachette illustrée, 1889, in-4°).

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Ces satires dont on fait part au public n'auraient jamais couru le hasard de l'impression si l'on eût laissé faire leur auteur. Quelques applaudissesements qu'un assez grand nombre de personnes amoureuses de ces sortes d'ouvrages ait donnés aux siens, sa modestie lui persuadait que de les faire imprimer, ce serait augmenter le nombre des méchants livres, qu'il blâme en tant de rencontres, et se rendre par là digne lui-même en quelque façon d'avoir place dans ses satires. C'est ce qui lui a fait souffrir fort longtemps, avec une patience qui tient quelque chose de l'héroïque dans un auteur, les mauvaises copies qui ont couru de ses ouvrages, sans être tenté pour cela de les faire mettre sous la presse. Mais enfin toute sa constance l'a abandonné à la vue de cette monstrueuse édition qui en a paru depuis peu 1. Sa tendresse de père s'est réveillée à l'aspect de ses enfants ainsi défigurés et mis en pièces, surtout lorsqu'il les a vus accompagnés de cette prose fade et insipide que tout le sel de ses vers ne pourrait pas relever je veux dire de ce Jugement sur les sciences 2 qu'on a cousu si peu judicieusement à la fin de son livre. Il a eu peur que ses satires n'achevassent de se gâter en une si méchante compagnie; et il a cru, enfin, que puisqu'un ouvrage, tôt ou tard, doit passer par les mains de l'imprimeur, il valait mieux subir le joug de bonne grâce et faire de lui-même ce qu'on avait déjà fait malgré lui. Joint que ce galant homme qui a pris le soin de la première édition y a mêlé les noms de quelques personnes que l'auteur honore et devant qui il est bien aise de se justifier. Toutes ces considérations, dis-je, l'ont obligé à me confier les véritables originaux de ses pièces, augmentées encore de deux autres, pour lesquelles il appréhendait le même sort. Mais en même temps il m'a laissé la charge de faire ses excuses aux auteurs qui pourront être choqués de la liberté qu'il s'est donnée de parler de leurs ouvrages en quelques endroits de ses écrits. Il les prie donc de considérer que le Parnasse fût de tout temps un pays de liberté ; que le plus habile y est tous les jours exposé à la censure du plus ignorant; que le sentiment d'un seul homme ne fait point de loi; et qu'au pis aller, s'ils se persuadent qu'il ait fait du tort à leurs ouvrages, ils s'en peuvent venger sur les siens, dont il leur abandonne jusqu'aux points et aux virgules. Que si cela ne les satisfait pas encore, il leur conseille d'avoir recours à cette bienheureuse tranquillité des grands hommes comme eux, qui ne manquent jamais de se consoler d'une semblable disgrâce par quelque exemple fameux, pris des plus célèbres auteurs de l'antiquité, dont ils se font l'application tout seuls. En un mot il les supplie de faire réflexion que si leurs ouvrages sont mauvais, ils méritent d'être censurés; et que, s'ils sont bons, tout ce qu'on dira contre eux ne les fera pas trouver mauvais. Au reste, comme la malignité de ses ennemis s'efforce

1. Recueil publié en 1666, peut-être à Rouen. Évremont. 3. Les satires III et VI.

2. Composé par Saint 4. Ici s'arrête la préface de 1666.

depuis peu de donner un sens coupable à ses pensées même les plus innocentes, il prie les honnêtes gens de ne se pas laisser surprendre aux subtilités raffinées de ces petits esprits qui ne savent se venger que par des voies lâches, et qui lui veulent souvent faire un crime affreux d'une élégance poétique. Il est bien aise aussi de faire savoir dans cette édition que le nom de Scutari, l'heureux Scutari, ne veut dire que Scutari; bien que quelques-uns l'aient voulu attribuer à un des plus fameux poètes de notre siècle 1, dont l'auteur estime le mérite et honore la vertu.

J'ai charge encore d'avertir ceux qui voudront faire des satires contre les satires de ne se point cacher. Je leur réponds que l'auteur ne les citera point devant d'autre tribunal que celui des Muses parce que, si ce sont des injures grossières, les beurrières lui en feront raison; et si c'est une raillerie délicate, il n'est pas assez ignorant dans les lois pour ne pas savoir qu'il doit porter la peine du talion. Qu'ils écrivent donc librement comme ils contribueront sans doute à rendre l'auteur plus illustre, ils feront le profit du libraire ; et cela me regarde. Quelque intérêt pourtant que j'y trouve, je leur conseille d'attendre quelque temps et de laisser mûrir leur mauvaise humeur. On ne fait rien qui vaille dans la colère. Vous avez beau vomir des injures sales et odieuses, cela marque la bassesse de votre âme, sans rabaisser la gloire de celui que vous attaquez; et le lecteur qui est de sens froid n'épouse point les sottes passions d'un rimeur emporté. Il y aurait aussi plusieurs choses à dire touchant le reproche qu'on fait à l'auteur d'avoir pris ses pensées dans Juvénal et dans Horace, mais, tout bien considéré, il trouve l'objection si honorable pour lui qu'il croirait se faire tort d'y répondre.

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POUR LES ÉDITIONS DE 1674 IN-4o,
1674 ET 1675 PETIT IN-12

AU LECTEUR

J'avais médité une assez longue préface, où, suivant la coutume reçue parmi les écrivains de ce temps, j'espérais rendre un compte fort exact de mes ouvrages et justifier les libertés que j'y ai prises; mais depuis j'ai fait réflexion que ces sortes d'avant-propos ne servaient ordinairement qu'à mettre en jour la vanité de l'auteur et, au lieu d'excuser ses fautes, fournissaient souvent de nouvelles armes contre lui. D'ailleurs je ne crois point mes ouvrages assez bons pour mériter des éloges, ni assez criminels pour avoir besoin d'apologie. Je ne me louerai donc ici, ni ne me justfierai de rien. Le lecteur saura seulement que je lui donne une édition de mes satires plus correcte que les précédentes, deux épîtres nouvelles 3, l'Art poétique en vers, et quatre chants du Lutrin. J'y ai ajouté aussi la traduction du traité que le rhéteur Longin a composé du sublime ou du merveilleux dans le discours. J'ai fait originairement cette traduction pour m'instruire plutôt que dans le dessein de la donner au public; mais j'ai cru qu'on ne serait pas fâché de la voir ici à la suite de la Poétique, avec laquelle ce traité a quelque rapport, et où j'ai même inséré plusieurs préceptes qui en sont tirés. J'avais dessein d'y joindre aussi quelques dialogues en prose que j'ai composés ; mais des considérations particulières m'en ont empêché. J'espère en donner quelque jour un volume à part. Voilà tout ce que j'ai à dire au lecteur. Encore ne sais-je si je ne lui en ai point déjà trop dit, et si, en ce peu de paroles, je ne suis point tombé dans le défaut que je voulais éviter.

1. Georges de Scudéri (1601-1667), auteur de nombreuses tragédies et du poème d'Alaric. 2. Aujourd'hui on écrit de sang-froid. 3. Les épîtres II

et III.

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Je m'imagine que le public me fait la justice de croire que je n'aurais pas beaucoup de peine à répondre aux livres qu'on a publiés contre moi; mais j'ai naturellement une espèce d'aversion pour ces longues apologies qui se font en faveur de bagatelles aussi bagatelles que sont mes ouvrages. Et d'ailleurs ayant attaqué, comme j'ai fait, de gaieté de cœur, plusieurs écrivains célèbres, je serais bien injuste si je trouvais mauvais qu'on m'attaquât à mon tour. Ajoutez que si les objections qu'on me fait sont bonnes, il est raisonnable qu'elles passent pour telles; et, si elles sont mauvaises, il se trouvera assez de lecteurs sensés pour redresser les petits esprits qui s'en pourraient laisser surprendre. Je ne répondrai donc rien à tout ce qu'on a dit ni à tout ce qu'on a écrit contre moi; et si je n'ai donné aux auteurs de bonnes règles de poésie, j'espère leur donner par là une leçon assez belle de modération. Bien loin de leur rendre injures pour injures, ils trouveront bon que je les remercie ici du soin qu'ils prennent de publier que ma Poétique est une traduction de la Poétique d'Horace car puisque dans mon ouvrage, qui est d'onze cents vers, il n'y en a pas plus de cinquante ou soixante tout au plus imités d'Horace, ils ne peuvent pas faire un plus bel éloge du reste qu'en le supposant traduit de ce grand poète ; et je m'étonne après cela qu'ils osent combattre les règles que j'y débite. Pour Vida1, dont ils m'accusent d'avoir pris aussi quelque chose, mes amis savent bien que je ne l'ai jamais lu, et j'en puis faire tel serment qu'on voudra, sans craindre de blesser ma conscience.

IV POUR LES ÉDITIONS DE 1683, 1685 ET 1694

Voici une édition de mes ouvrages beaucoup plus exacte que les précédentes, qui ont toutes été assez peu correctes. J'y ai joint cinq épîtres nouvelles 2, que j'avais composées longtemps avant que d'être engagé dans le glorieux emploi qui m'a tiré du métier de la poésie 3. Elles sont du même style que mes autres écrits, et j'ose me flatter qu'elles ne leur feront point de tort; mais c'est au lecteur à en juger, et je n'emploierai point ici ma préface, non plus que dans mes autres éditions, à le gagner par des flatteries ou à le prévenir par des raisons dont il doit s'aviser de lui-même. Je me contenterai de l'avertir d'une chose dont il est bon qu'on soit instruit : c'est qu'en attaquant dans mes satires les défauts de quantité d'écrivains de notre siècle, je n'ai pas prétendu pour cela ôter à ces écrivains le mérite et les bonnes qualités qu'ils peuvent avoir d'ailleurs. Je n'ai pas prétendu, dis-je, que Chapelain, par exemple, quoique assez méchant poète, n'ait pas fait autrefois, je ne sais comment, une assez belle ode; et qu'il n'y eût point d'esprit ni d'agrément dans les ouvrages de M. Quinault, quoique si éloignés de la perfection de Virgile. J'ajouterai même, sur ce dernier, que dans le temps où j'écrivis contre lui, nous étions tous deux fort jeunes, et qu'il n'avait pas fait alors beaucoup d'ouvrages qui lui ont dans la suite acquis une juste réputation. Je veux bien aussi avouer qu'il y a du génie dans les écrits de Saint-Amant, de Brébeuf, de Scudéri, et de plusieurs autres que j'ai criti

I. Auteur d'un Art poétique en vers latins (1527). Marc Jérôme Vida (14801566), évêque italien, dit, le Prince des poètes latins modernes, auteur des Poeticorum libri III. — 2. Épîtres V, VI, VII, VIII et IX. — 3. Celui d'historiographe du roi.

qués, et qui sont en effet d'ailleurs, aussi bien que moi, très dignes de critique. En un mot, avec la même sincérité que j'ai raillé de ce qu'ils ont de blâmable, je suis prêt à convenir de ce qu'ils peuvent avoir d'excellent. Voilà, ce me semble, leur rendre justice et faire bien voir que ce n'est point un esprit d'envie et de médisance qui m'a fait écrire contre eux. Pour revenir à mon édition (outre mon remerciement à l'Académie et quelques épigrammes que j'y ai jointes), j'ai aussi ajouté au poème du Lutrin deux chants nouveaux qui en font la conclusion. Ils ne sont pas, à mon avis, plus mauvais que les quatre autres chants, et je me persuade qu'ils consoleront aisément les lecteurs de quelques vers que j'ai retranchés à l'épisode de l'horlogère 1, qui m'avait toujours paru un peu trop long. Il serait inutile maintenant de nier que ce poème a été composé à l'occasion d'un différend 2...

V — AVERTISSEMENT DE L'ÉDITION DE 1694, PLACÉ APRÈS LA PRÉFACE PRÉCÉDENTE

AU LECTEUR

J'ai laissé ici la même préface qui était dans les deux éditions précédentes, à cause de la justice que j'y rends à beaucoup d'auteurs que j'ai attaqués. Je croyais avoir assez fait connaître, par cette démarche où personne ne m'obligeait, que ce n'est point un esprit de malignité qui m'a fait écrire contre ces auteurs, et que j'ai été plutôt sincère à leur égard que médisant. M. Perrault néanmoins n'en a pas jugé de la sorte. Ce galant homme, au bout de près de vingt-cinq ans qu'il y a que mes satires ont été imprimées la première fois, est venu tout à coup, et dans le temps qu'il se disait de mes amis, réveiller des querelles entièrement oubliées et me faire sur mes ouvrages un procès que mes ennemis ne me faisaient plus. Il a compté pour rien les bonnes raisons que j'ai mises en rimes pour montrer qu'il n'y a point de médisance à se moquer des méchants écrits, et, sans prendre la peine de réfuter ces raisons, a jugé à propos de me traiter dans un livre 3, en termes assez peu obscurs, de médisant, d'envieux, de calomniateur, d'homme qui n'a songé qu'à établir sa réputation sur la ruine de celle des autres. Et cela fondé principalement sur ce que j'ai dit dans mes satires que Chapelain avait fait des vers durs, et qu'on était à l'aise aux sermons de l'abbé Cotin.

Ce sont en effet les deux grands crimes qu'il me reproche, jusqu'à me vouloir faire comprendre que je ne dois jamais espérer de rémission du mal que j'ai causé, en donnant par là occasion à la postérité de croire que sous le règne de Louis le Grand il y a eu en France un poète ennuyeux et un prédicateur assez peu suivi. Le plaisant de l'affaire est que, dans le livre qu'il fait pour justifier notre siècle de cette étrange calomnie, il avoue luimême que Chapelain est un poète très peu divertissant, et si dur dans ses expressions qu'il n'est pas possible de le lire. Il ne convient pas ainsi du désert qui était aux prédications de l'abbé Cotin. Au contraire, il assure qu'il a été fort pressé à un des sermons de cet abbé; mais en même temps il nous apprend cette jolie particularité de la vie d'un si grand prédicateur, que sans ce sermon, où heureusement quelques-uns de ses juges se trouvèrent, la justice, sur la requête de ses parents, lui allait donner un cura

2. Depuis 1701 la 3. Le Parallèle des anciens

1. Devenu après 1683 l'épisode de la perruquière. fin de cette préface a été mise en tête du Lutrin. et des modernes.

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