FLORIAN. FABLE I. LES DEUX VOYAGEURS. Le compère Thomas et son ami Lubin Il l'empoche aussitôt. Lubin, d'un air content, Pour nous n'est pas bien dit, pour moi c'est différent. Thomas tremblant, et non sans cause, Qui ne songe qu'à soi quand sa fortune est bonne, FABLE U. LE ROSSIGNOL ET LE PRINCE. Un jeune prince avec son gouverneur, Mais pour le prendre il fait du bruit, Pourquoi donc, dit alors son altesse en colère, Se tient-il dans les bois, farouche et solitaire, Le mérite se cache; il faut l'aller trouver. FABLE III. L'ENFANT ET LE MIROIR. Un enfant élevé dans un pauvre village Un miroir. D'abord il aima son image ; Et puis, par un travers bien digne d'un enfant, Il veut outrager ce qu'il aime, Lui fait une grimace, et le miroir la rend. Il lui montre un poing menaçant, Notre marmot fâché s'en vient, en frémissant, Il se fait mal aux mains. Sa colère en augmente; Le voilà, devant ce miroir, Sa mère, qui survient, le console, l'embrasse, Oui. Regarde à présent: tu souris, il sourit ; Tu tends vers lui les bras, il te les tend de même; Tu n'es plus en colère, il ne se fâche plus : De la société tu vois ici l'emblême; Un avare, Le bien, le mal, nous sont rendus. FABLE IV. L'AVARE ET SON FILS. Par je ne sais quelle aventure, un beau jour voulant se bien traiter, Au marché courut acheter Des pommes pour sa nourriture. Dans son armoire il les porta, Les compta, rangea, recompta, Ferma les doubles tours de sa double serrure, Ce malheureux, dans sa folie, Mais, lorsqu'il en trouvait quelqu'une de pourrie, Son fils, jeune écolier, faisant fort maigre chère, Mes pommes! criait-il: coquins, il faut les rendre, Et quel tort vous avons-nous fait ? FABLE V. LA BREBIS ET LE CHIEN. La brebis et le chien, de tous les temps amis, Toi, l'esclave de l'homme, adorant des ingrats, Tu reçois, pour prix de ton zèle, Qui leur donne du lait et qui fume leurs champs, Leurs confrères les loups dévorent ce qui reste. Travailler pour eux seuls, et mourir par leurs mains, Il est vrai, dit le chien: mais crois-tu plus heureux Va, ma sœur, il vaut encor mieux FABLE VI. LE LIERRE ET LE THYM. Que je te plains, petite plante! Sort à peine de terre, et la mienne dans l'air, Il est vrai, dit le thym, ta hauteur m'est connue ; Mais je me soutiens par moi-même ; |