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Objet de la leçon.

SOMMAIRE.
SOMMA

Caractère particulier du 15° siècle.-Centralisation progressive des peuples et des gouvernemens, 1o de la France. Formation de l'esprit national français. Du territoire français. Manière de gouverner de Louis XI. 2o De l'Espagne; 3° de l'Allemagne; 4° de l'Angleterre; 5° de l'Italie. - Naissance des relations extérieures des États et de la diplomatie. Mouvement dans les idées religieuses. Tentatives de ré

forme aristocratique.

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Conciles de Constance et de Bâle. - Tentatives de réforme populaire. - Jean Huss. -Renaissance des lettres. Admiration pour l'antiquité. École classique ou de libres penseurs. Activité générale. Voyages, découvertes, inventions. Conclusion.

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COURS

D'HISTOIRE

MODERNE.

MESSIEURS,

Nous touchons à la porte de l'histoire mo

derne

proprement dite, à la porte de cette société qui est la nôtre, dont les institutions, les opinions, les mœurs, étaient, il y a quarante ans, celles de la France, sont encore celles de l'Europe, et exercent encore sur nous, malgré la métamorphose que notre révolution nous a fait subir, une si puissante influence. C'est au seizième siècle, j'ai déjà eu l'honneur de vous le dire, que commence vraiment la société moderne. Avant d'y entrer, rappelez-vous, je vous

,

prie, l'espace que nous avons déjà parcouru, les chemins par lesquels nous avons passé. Nous avons démêlé, au milieu des ruines de l'empire romain, tous les élémens essentiels de notre Europe; nous les avons vus se distinguer grandir, chacun pour son compte et avec indépendance. Nous avons reconnu, pendant la première époque de l'histoire, la tendance constante de ces élémens à la séparation, à l'isolement, à une existence locale et spéciale. A peine ce but paraît atteint, à peine la féodalité, les communes, le clergé, ont pris chacun sa forme et sa place distincte, aussitôt nous les avons vus tendre à se rapprocher, à se réunir, à se former en société générale, en corps de nation et de gouvernement. Pour arriver à ce résultat, les divers pays de l'Europe se sont adressés à tous les différens systèmes qui coexistaient dans son sein; ils ont demandé le principe d'unité sociale, le lien politique et moral à la théocratie, à l'aristocratie, à la démocratie, à la royauté. Jusqu'ici toutes ces tentatives ont échoué; aucun système, aucune influence n'a su s'emparer de la société, et lui assurer, par son empire, une destinée vraiment publique. Nous avons trouvé la cause de ce mauvais suc

cès dans l'absence d'intérêts généraux et d'idées générales; nous avons reconnu que tout était encore trop spécial, trop individuel, trop local; qu'il fallait un long et puissant travail de centralisation pour que la société pût s'étendre et se cimenter en même temps, devenir à la fois grande et régulière, but auquel elle aspire nécessairement. C'est dans cet état que nous avons laissé l'Europe à la fin du quatorzième siècle.

Il s'en faut beaucoup qu'elle s'en rendit compte, comme j'ai essayé de le faire devant vous. Elle ne savait point distinctement ce qui lui manquait, ce qu'elle cherchait. Cependant elle s'est mise à le chercher comme si elle l'avait bien connu. Le quatorzième siècle expiré, après le mauvais succès de toutes les grandes tentatives d'organisation politique, l'Europe entra naturellement et comme par instinct dans les voies de la centralisation. C'est le caractère du quinzième siècle d'avoir tendu constamment à ce résultat, d'avoir travaillé à créer des intérêts généraux, des idées générales, à faire disparaître l'esprit de spécialité, de localité, à réunir, à élever ensemble les existences et les esprits, à créer enfin ce qui n'avait pas existé en grand jusque là, des peuples et des gouvernemens.

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