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pire immense qu'il avait fondé ne lui survécut pas, et ses compagnons d'armes en partagèrent les débris.

Ptolémée, fils de Lagus, eut en partage l'Égypte et toutes les conquêtes des Macédoniens en Afrique.

GOUVERNEMENT DE L'ÉGYPTE SOUS LES LAGIDES.

ProLÉMÉE LAGUS, gouverneur de l'Égypte.

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Ses ouvrages.

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Le phare.

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- Biblio

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- PTOSon fratricide. Sa mort.- PTOLÉ

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Sa victoire. Chevelure de Bérénice. Mort de l'tolémée attribuée à son fils.

PTOLEMÉE PHILOPATOR. Son règne efféminé. Sa victoire sur Antiochus. Caractère belliqueux d'Arsinoé. Cruauté de Ptolémée envers les Juifs. PTOLEMÉE ÉPIPHANE. Sa minorité. Prétention d'A

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Mort du régent. Mort d'Épiphane. PTOLÉMÉE PHILOMÉTOR. Son couronnement. - Sa bataille avec Antiochus. - Sa déCouronnement de Ptolémée Physcon.-Règne des deux Conspiration de Physcon. Fuite de PhiPartage de leurs états par le sénat romain. Victoire et générosité de Philométor envers son frère. Sa victoire sur Alexandre Bala. Sa mort. Sa perfidie envers Cléopâtre qu'il épouse.

faite et sa captivité. ·
frères. Leur désunion.
lométor.

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Ravages des sauterelles. -Mort de Physcon. DRE. Le trône d'Égypte donné à Alexandre, ensuite à Lathyre. — Astuce de Cléopâtre pour détrôner Lathyre. — Victoire de Lathyre sur Alexandre. cruauté envers les prisonniers. Parricide d'Alexandre. - Sa mort. - Mort

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de Lathyre. - PTOLEMÉE ALEXANDRE II. Son règne méprisé. - Sa chute du trône. Sa fuite. Son testament en faveur du peuple romain et sa mort. PTOLEMÉE AULÈTES. · Testament d'Alexandre refusé par le sénat. — Élévation de Ptolémée au trône. - Testament accepté par le sénat. de Caton. Crainte de Ptolémée pour son trône.

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Révolte de ses sujets. Le trône donné à Bérénice, sa fille. deurs empoisonnés. Ptolémée remonte sur le trône. perfidie envers Rabirius. Sa mort.- Mariage de ses deux aînés. ET PTOLEMÉE. Celui-ci règne seul. Sa perfidie envers Pompée. Mort de Pompée. Arrivée de César à Alexandrie. Ruse de Cléopâtre pour fléchir

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César. Incendie de la bibliothèque d'Alexandrie. · Trait de courage de CéNaissance de Césarion. CLEOPATRE seule. Triumvirat pour venger la mort de César.- Antoine cite Cléopâtre à son tribunal. - Triomphe de cette reine. Folles dépenses de Cléopâtre et d'Antoine. Nouvelle bibliothèque d'Alexandrie. Couronnement de Cléopâtre. - Éclat de l'Égypte à ce moment. Guerre entre Auguste et Antoine. Combat naval, Défaite et fuite de

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Ptolémée était gouverneur d'Égypte au moment où Alexandre mourut; on le croyait frère de ce conquérant. Arsinoé, sa mère, concubine de Philippe, roi de Macédoine, était enceinte lorsque ce monarque la donna en mariage à Lagus, un des grands de la cour de Macédoine. Lagus fit exposer l'enfant qu'elle mit au monde; mais un aigle en eut soin et le nourrit du sang des animaux qu'il avait pris à la chasse. Ce prodige toucha Lagus, qui reprit cet enfant et le reconnut.

Ce qui est certain, c'est qu'Alexandre l'aima comme un frère, il l'éleva aux premiers grades militaires, le combla de faveurs, et lui confia le gouvernement important de l'Égypte. Aimé par les troupes et par le peuple, il s'empara facilement du trône, et s'y maintint glorieusement. Les historiens s'accordent pour donner à ce prince un éloge bien rare, en disant qu'il n'entreprit jamais une guerre sans nécessité, et qu'il la termina toujours avec succès.

Les rois égyptiens avaient élevés des monuments somptueux; Ptolémée n'en fit que d'utiles; il avança le canal qui joignit le Nil à la mer Rouge; il agrandit et embellit tellement Alexandrie, il y attira tant de population et de richesses qu'on l'appela la ville des villes et la reine de l'Orient.

Ce fut lui qui fit construire le phare; c'était une tour de marbre blanc, sur laquelle on allumait des feux pour guider les marins dans l'obscurité de la nuit. Le roi avait ordonné de graver sur la tour cette inscription: « Le roi Ptolémée, aux » dieux sauveurs pour le bien de ceux qui vont sur mer. » Mais l'architecte, voulant perpétuer son nom, n'appliqua ces mots que sur un enduit, et lorsque cet enduit tomba, on n'y vit plus que ces paroles: «Sostrate le Cnidien, aux dieux sau

» veurs, pour le bien de ceux qui vont sur mer. » Ptolémće forma la fameuse bibliothèque d'Alexandrie. Il y rassembla quatre cent mille volumes, qu'il confia à l'inspection de plusieurs savants, nourris aux dépens du gouvernement et logés dans un magnifique palais, où les amis des lettres de tous les pays trouvaient, dans tous les temps, société, amusement et instruction.

Cette bibliothèque, qu'on appelait la mère, avait une succursale qui contenait trois cent mille volumes, et qu'on appelait la fille. La première périt par accident, et la seconde, selon l'opinion la plus commune, par le fanatisme des mahométans. Ptolémée institua aussi un ordre militaire en l'honneur d'Alexandre. Ainsi, on peut le regarder comme le premier fondateur des sociétés de savants et des ordres militaires.

Ce prince défendit son trône contre Perdiccas qui prétendait à la succession d'Alexandre, et le défit dans une grande bataille où Perdiccas fut tué.

Un autre général macédonien, Démétrius Poliorcètes, voulait ravir la liberté aux Rhodiens. Ptolémée les garantit de ses fureurs; et les habitants de Rhodes l'en récompensèrent en lui donnant le titre de Soter ou Sauveur, que ses sujets et la postérité lui conservèrent. Il se faisait craindre par sa vaillance, respecter par son habileté, adorer par sa bonté. Les gens du peuple l'abordaient facilement: « Ce sont mes amis, disait-il ; <«< ils m'apprennent les vérités que mes courtisans me cachent.»> Pendant son règne, qui dura quarante ans, l'Égypte changea totalement de face. La religion reprit sa dignité; les lois retrouvèrent leur force; l'armée fut soumise à la discipline; le peuple jouit de la paix et de la liberté; les canaux, débarrassés des débris qui les obstruaient, fertilisèrent les campagnes; les villes sortirent de leurs ruines, et l'élégance grecque orna la solidité de l'architecture égyptienne.

Ptolémée ouvrit de nouveaux ports sur la mer Rouge; il rendit plus sûrs et plus commodes ceux de la Méditerranée; enfin, en terminant sa carrière, il laissa tranquille et flo

rissant ce royaume qu'avaient dévasté tour à tour la tyrannie, la guerre et une longue anarchie.

Avant de mourir, Ptolémée Soter associa au tròne son second fils, nommé Ptolémée Philadelphe '. Les vices de Céraunus qui était l'aîné, lui avaient fait perdre la bienveillance de son père. Céraunus se réfugia en Macédoine, auprès du roi Séleucus, son beau-frère. Il en fut accueilli, et il l'assassina. Après ce meurtre, voulant s'emparer du tròne, il épousa la reine Arsinoé sa sœur, et le jour même du mariage, il égorgea ses enfants entre ses bras. Le peuple indigné se souleva et tua le meurtrier.

Arsinoé, devenue veuve pour la seconde fois, vint retrouver en Égypte son frère Philadelphe, l'épousa et conserva toujours un empire absolu sur son esprit.

Philadelphe, imitant la sagesse de son père, modéra les impôts, se montra économe sans avarice, généreux sans prodigalité. Toujours armé pour se défendre et non pour attaquer, il fut respecté par les étrangers, dont il était le conciliateur et l'arbitre. Il étendit la navigation et fit fleurir le commerce. Tandis que les vices et la tyrannie des autres successeurs d'Alexandre remplissaient l'Europe et l'Asie de guerres, de massacres et de désordres, la douceur du règne de Ptolémée attirait de toutes parts en Égypte les étrangers, qui venaient y chercher la paix et la liberté.

Philadelphe augmenta la bibliothèque d'Alexandrie; il rendit la liberté aux Juifs qui habitaient cette capitale; il envoya de riches présents à Jérusalem, et obtint du grand-prêtre Éléazar un exemplaire des livres de Moïse. C'est à ce monarque que nous devons la Bible traduite par les Septante. D'illustres savants vinrent visiter ce protecteur des lettres. Aratus, Aristophane le grammairien, Théocrite, Lycophron, commentateur célèbre, le grammairien Aristarque, l'historien Manéthon, les mathématiciens Conon et Hipparque, Zénodote, fameux par

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ses notes sur Homère, brillèrent à sa cour. Sotade, poëte obscène, le satirique Zoïle, furent mal reçus de lui : ils moururent à Alexandrie dans la misère et dans le mépris. La prudence de Philadelphe l'engagea à ménager, mais sans faiblesse, la puissance romaine. Neutre entre les Romains et les Carthaginois, il répondit aux premiers, qui lui demandaient des secours : « Je ne puis assister un ami contre un ami. »

On vit alors paraître à Alexandrie la première ambassade romaine: Quintus Fabius, Quintus Ogulinus, et Cnéius Fabius Pictor, chargés de cette mission, se firent respecter par leur désintéressement. A la fin d'un festin, le roi leur fit distribuer des couronnes d'or : le lendemain, on trouva ces couronnes posées sur les statues du monarque, dans les places publiques. Ptolémée exigea qu'ils les reprissent; mais, en arrivant à Rome, ils les déposèrent dans le trésor.

Ce fut Philadelphe qui termina le canal de Suez, déjà presque achevé par son père, et qui transportait par le Nil, au port d'Alexandrie, les productions de l'Arabie, de l'Inde, de la Perse et de l'Éthiopie.

Le roi d'Égypte entretint des flottes considérables dans la Méditerranée et sur la mer Rouge. Quoiqu'il ne fit point la guerre, il avait toujours sur pied une armée de deux cent mille hommes d'infanterie, quarante mille chevaux, trois cents éléphants, deux mille chariots de guerre, un arsenal bien garni et un trésor considérable.

Les bonnes qualités de Ptolémée furent ternies par des faiblesses et par un crime. Craignant l'ambition de ses frères, il en fit périr un; l'autre se sauva et s'empara de la Libye et de la Cyrénaïque, où il régna. Ainsi ce fut par ironie que les Égyptiens lui donnèrent le nom de Philadelphe (ami de ses frères). On retrouve sous les rois grecs plusieurs traces des anciennes mœurs égyptiennes; et le peuple, en donnant des surnoms à ses monarques, désignait leurs vices ou leurs vertus, et rappelait ainsi l'usage antique qui autorisait la nation à juger ses rois. On voit aussi que les Lagides adoptèrent tous la cou

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