FABLES. A MONSEIGNEUR LE DAUPHIN Je chante les héros dont Ésope est le père, LIVRE PREMIER. 1. La Cigale et la Fourmi. La cigale, ayant chanté Se trouva fort dépourvue Pas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau. Warh Elle alla crier famine Chez la fourmi sa voisine, La fourmi n'est pas prêteuse : Je chantais, ne vous déplaise. Eh bien! dansez maintenant. I Avant la moisson, qui se fait au mois d'août, qu'on prononce out; et ce dernier mot, sous cette forme, dans notre ancien langage, se prend pour la moisson. On disait autrefois un aousteron (ousteron) pour un moissonneur. Voyez le Thrésor de la langue Françoyse, de Nicot, in-folio, 1606, p. 35. Voyez encore la note sur la fable 1x du livre V. Maître corbeau, sur un arbre perché, Maître renard, par l'odeur alléché,εn trd Hé! bonjour, monsieur du corbeau, Se rapporte à votre plumage, Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois. Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie. Vit aux dépens de celui qui l'écoute : Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus. III. La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le Bœuf. Une grenouille vit un boeuf Qui lui sembla de belle taille. Elle, qui n'était pas grosse en tout comme un œuf, Pour égaler l'animal en grosseur; Disant: Regardez bien, ma sœur ; Est-ce assez? dites-moi; n'y suis-je point encore? Nenni. M'y voici donc ? Point du tout. - M'y voilà? Vous n'en approchez point. La chétive pécore fool S'enfla si bien qu'elle creva. Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages : IV. Les deux Mulets. Deux mulets cheminaient, l'un d'avoine chargé L'autre portant l'argent de la gabelle. Salt- tax Celui-ci, glorieux d'une charge si belle, Il marchait d'un pas relevé, Et faisait sonner sa sonnette; Quand l'ennemi se présentant, Comme il en voulait à l'argent, Sur le mulet du fisc une troupe se jette, Treasury Le saisit au frein, et l'arrête. Le mulet, en se défendant, Se sent percer de coups; il gémit, il soupire. Ami, lui dit son camarade, Il n'est pas toujours bon d'avoir un haut emploi : Si tu n'avais servi qu'un meunier, comme moi,iller. Tu ne serais pas si malade. V. Le Loup et le Chien. Un loup n'avait que les os et la peau, Tant les chiens faisaient bonne garde. Ce loup rencontre un dogue aussi puissant que beau, house Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde. Sire loup l'eût fait volontiers; ut him t Et le mâtin était de taille abandom mastiffe Le loup donc l'aborde humblement, Vos pareils y sont misérables, Cancres, hères, et pauvres diables, Dont la condition est de mourir de faim. dunces wretches Car, quoi! rien d'assuré! point de franche lipée! ment Ser Tout à la pointe de l'épée! Suivez-moi, vous aurez un bien meilleur destin. Le loup reprit : Que me faudra-t-il faire ? Presque rien, dit le chien: donner la chasse aux gens Flatter ceux du logis, à son maître complaire : Moyennant quoi votre salaire Sera force reliefs de toutes les façons, Le loup déjà se forge une félicité Qui le fait pleurer de tendresse. nothing Peu de chose. 'Le mot poli se prend ici au simple, et signifie luisant de graisse. 2 Restes de repas. VAR. Portant, dans les éditions modernes, |