La lune, qui s'enfuit toute pâle et fâchée, Le petit mendiant perdu seul à cette heure, Mon Dieu! qu'il aimerait un lit pour s'y blottir! Et Paul qui regardait encor sa belle épée, Qu'à baiser ses yeux clos, par un ange assoupis. Mme Desbordes-Valmore. L'enfant qui dort. Dans l'alcôve sombre, Tandis qu'il repose, Il fait bien des rêves Des soleils de flammes, Qui portent des âmes Dans leurs bras charmants. Songe qui l'enchante! Il voit des ruisseaux ; Sort du fond des eaux. Il voit mille choses Enfant, rêve encore! Sans soins, sans étude A la froide main, Il dort, innocence ! Le voyant sans armes, Leurs lèvres effleurent Les lèvres de miel. L'enfant voit qu'ils pleurent, Et dit: Gabriel! Mais l'ange le touche, Cependant sa mère, Fière, elle l'admire, L'entend qui soupire, Et le fait sourire Avec un baiser. Victor Hugo. Fragment. Oh! bien loin de la voie Sois humble! que t'importe Bien souvent Dieu repousse Reste à la solitude! Victor Hugo. 31737B L'enfant dans le cercle de famille. Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille Applaudit à grands cris; son doux regard, qui brille Fait briller tous les yeux, Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être Se dérident soudain à voir l'enfant paraître, Innocent et joyeux. Soit que Juin ait verdi mon seuil, ou que Novembre Fasse autour d'un grand feu vacillant dans la chambre Les chaises se toucher, Quand l'enfant vient, la joie arrive et nous éclaire. Quelquefois nous parlons, en remuant la flamme, L'enfant paraît, adieu le ciel et la patrie Il est si beau, l'enfant, avec son doux sourire, Laissant errer sa vue étonnée et ravie, Offrant de toutes parts sa jeune âme à la vie Seigneur! préservez-moi, préservez ceux, que j'aime, Dans le mal triomphans, |