Plaintes d'une femme abandonnée par son amant, auprès du berceau de son fils. Dors, mon enfant clos ta paupière, Lorsque, par de douces tendresses Il me sembloit dans ses caresses Je le crus où sont ses promesses? Dors! mon enfant! etc. Qu'à ton réveil un doux sourire Dors! mon enfant! etc. Le cruel, hélas ! il me quitte; Dans quelque séjour qu'il habite, Oui, le voilà! c'est son image Tu ne peux concevoir encore, Se plaindre de ceux qu'on adore, Sur la terre, il n'est plus personne Ah! tous les chagrins qu'il me donne, Toi seul, tu peux les adoucir. Mêlons nos tristes destinées, Se doivent de tendres secours ; J'ai soin de tes jeunes années; Tu prendras soin de mes vieux jours. Dors, mon enfant ! etc. Berquin. Le coucher d'un petit garçon. Couchez-vous, petit Paul! il pleut, c'est nuit, c'est l'heure, Les loups sont au rempart; le chien vient d'aboyer. La cloche a dit: dormez! et l'ange gardien pleure, Quand les enfants si tard font du bruit au foyer. Je ne veux pas toujours aller dormir, et j'aime A faire étinceler mon sabre aux feux du soir: Et je tûrai les loups! je les tûrai moi-même ! Et le petit méchant tout nu vient se rasseoir. Où sommes-nous, mon Dieu! donnez-nous patience : Et surtout, soyez, Dieu, soyez lent à punir; L'âme qui vient d'éclore a si peu de science! L'oiseau qui brise l'oeuf est moins près de la terre; Un par un descendus dans l'arbre solitaire, Au colombier fermé nul pigeon ne roucoule; |