En étoile d'or s'élever; Déjà le cintre métallique En mille reflets joue à l'oeil ; Du sculpteur satisfait l'orgueil. Que le choeur de la danse à pas joyeux s'approche; Que sa bruyante joie ou sa plainte accompagne mort, Et que tout ici-bas s'évanouit et passe, Comme sa voix qui roule et s'éteint dans l'espace! Que les câbles nerveux de son lit souterrain Arrachent lentement la cloche aux flancs d'airain. Oh! qu'elle monte en reine à la voûte immortelle ! Elle monte, elle plane, amis, et puisse-t-elle, Dissipant dans nos cieux les nuages épais, De son premier accent nous annoncer la paix! Émile Deschamps. Le roi des aunes. (De Goethe.) Qui voyage si tard par la nuit et le vent ? " Qu'il réchauffe sur sa poitrine. Mon fils, pourquoi cacher ta figure avec peur ?* Sa couronne et sa queue, et son corps de vapeur ?"" „Non, enfant, ce n'est qu'un nuage." Mon doux ami, veux-tu t'en venir avec moi? J'ai des jeux si riants que nous jouerons ensemble. Le sable est plein de fleurs, et ma mère a pour toi De beaux habits qu'elle rassemble. Oh! mon père, as-tu donc compris ce que tout bas Le roi des aunes vient murmurer au rivage ?«« Tais-toi, mon fils, tais-toi, repose dans mes bras, Ce n'est que le bruit du feuillage." Dis-moi donc, mon enfant, eh bien! veux-tu venir? Mes filles vont t'attendre. Elles sont jeunes, belles, Elles dansent la nuit et veulent te chérir, Te bercer, t'avoir avec elles. Mon père, maintenant regarde de plus près, Vois-tu ses filles? Vois, à cette place sombre."" „Mon fils, ne sonte-ce pas les vieux saules de près Qui projettent ainsi leur ombre ?" Je t'aime, doux enfant, tes beaux traits m'ont séduit, Et si tu ne viens pas je t'enlève à la terre. Ah! comme il me fait mal, mon père."" Le père hâte sa marche et presse sur son sein L'enfant qu'un mauvais rêve alors semble poursuivre, Et lorsqu'à leur demeure ils arrivent enfin, Son fils avait cessé de vivre. X. Marmier. Prière de Marguerite. (De Goethe.) Penche vers moi, dans ta clemence, Ton front où se peint la douleur. Avec le glaive dans le coeur. Tu lèves les yeux vers ton père, Hélas! qui peut penser ou dire Partout où je vais à toute heure, Ces fleurs étaient sur ma fenêtre, A tes genoux, je viens les mettre, Lorsque autour de moi tout sommeille Sauve-moi la mort qui s'avance, Penche vers moi dans ta clémence, X. Marmier. Mignon. (De Goethe.) Connais-tu la contrée où les citrons fleurissent, C'est là que je voudrais m'en aller avec toi. Connais-tu la maison avec sa colonnade! Connais-tu la montagne élevée au nuage? La connais-tu ? C'est-là, mon père, oh! dis-le moi, X. Marmier. La malédiction du chanteur. (D'après d'Uhland.) I. Autrefois un château couronnait ces hauteurs: Il dominait la terre, il dominait les vagues; Victorieux et fier de ses vastes domaines, |