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Doit revenir à ses brebis!

Enfants, vieillards courbés par l'âge,
De tous il était vénéré.

Dans Saint-Agnan, pauvre village,

Vivait ce bon curé.

Dans son église, le dimanche,

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Et puis, sous l'arbre, qui se penche,
Il voulait, le soir, qu'on dansat...
Parfois même, au bal, sous l'ombrage,
Il venait, m'a-t-on assuré....
Aussi chacun dans le village
Aimait ce bon curé.

Répandant sur chaque souffrance
De la bible le divin miel,

Il n'avait qu'un mot: tolerance!...
Et certes, c'est un mot du ciel!
Au faible il rendait le courage;
L'espoir au coeur désespéré...
Ah! croyez moi, tout le village
Aimait ce bon curé.

Mais vient un jour où Dieu rappelle
Ceux, qu'il a nommés ses élus.
Ce jour vint, de gloire éternelle !
Le saint pasteur n'existait plus !

Une croix marque son passage

Aux lieux, où les coeurs l'ont pleuré...

Oui, ce jour-là, tout le village

Pleura ce bon curé!

Émile Barateau.

Jenny l'ouvrière.

Voyez là-haut cette pauvre fenètre,

Où du printemps se montrent quelques fleurs ; Parmi ces fleurs vous verrez apparaître

Une enfant blonde, aux plus fraiches couleurs... C'est le jardin de Jenny l'ouvrière,

Au coeur content, content de peu...

Elle pourrait être riche et préfère
Ce qui lui vient de Dieu!

Dans son jardin, sous la fleur parfumée,
Entendez-vous un oiseau familier?

Quand elle est triste, oh! cette voix aimée,
Par un doux chant suffit pour l'égayer!
C'est le chanteur de Jenny l'ouvrière,

Au coeur content, content de peu...
Elle pourrait être riche et préfère
Ce qui lui vient de Dieu !

Aux malheureux souvent elle abandonne
Ce qu'elle gagne, hélas! un peu de pain!
Qu'un pauvre passe, et comme elle est si bonne
En le voyant elle n'aura plus de faim.
C'est le bonheur de Jenny l'ouvrière !

Au coeur content, content de peu...

Elle pouvait être riche, et préfère

Ce qui lui vient de Dieu.

Émile Barateau.

TRADUCTIONS.

La cloche.

(Poème traduit de Schiller.)

Compagnons, dans le sol s'est affermi le moule;
La cloche enfin va naître aux regards de la foule:
C'est aujourd'hui, le jour appelé par nos voeux !
Qu'une ardente sueur couvre vos bras nerveux;
L'honneur couronnera la peine et le courage
Des joyeux ouvriers, si Dieu bénit l'ouvrage !
Il faut associer, comme un puissant secours,
Au travail sérieux de sérieux discours;

Le dur travail, rebelle à des esprits frivoles,
S'accomplit sans efforts sous d'heureuses paroles.
Méditons entre nous sur les futurs bienfaits,
D'une cause vulgaire admirables effets.

Honte à qui ne sait pas réfléchir pour connaître !
Par la réflexion l'homme ennoblit son être,

S'exalte, et la raison fut donnée aux humains
Pour sentir dans leur coeur les oeuvres de leurs mains.

Choisissons les tiges séchées

Des pins tombés sous les hivers,
Pour qu'au sein des tubes ouverts
Les flammes volent épanchées ;
Dompté par les feux dévorants,
Que le cuivre à l'étain s'allie,

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