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Brulant d'une celeste flamme,

S'élève vers son Dieu pour le glorifier!

Quand l'astre du matin ramène la lumière,
J'admire son éclat, je bénis son retour,
Et le front incliné, j'adresse ma prière
Au créateur du jour.

Lorsque l'ombre descend du sommet des montagnes,
Quand le doux astre qui la suit,

D'un bleuâtre reflet colore nos campagnes,
J'adore l'auteur de la nuit.

Ah! puisqu'il entend de si loin
Les voeux que notre bouche adresse,
Je veux lui demander sans cesse
Ce dont les autres ont besoin.

Mon Dieu, donne l'onde aux fontaines,
Donne la plume aux passereaux,

Et la laine aux petits agneaux,

Et l'ombre et la rosée aux plaines.

Donne au malade la santé,

Au mendiant le pain qu'il pleure,
A l'orphelin une demeure,
Au prisonnier la liberté !

Donne une famille nombreuse
Au père qui craint le Seigneur,
Donne à moi sagesse et bonheur,
Pourque ma mère soit heureuse.

De Jussieu.

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Le dernier jour de l'année.

Déjà la rapide journée

Fait place aux heures du sommeil,

Et du dernier fils de l'année
S'est enfui le dernier soleil.

Près du foyer, seule, inactive,
Livrée aux souvenirs puissants,
Ma pensée erre, fugitive,

Des jours passés aux jours présents.

Ma vue, au hasard arrêtée,

Longtemps de la flamme agitée

Suit les caprices éclatants,

Ou s'attache à l'acier mobile

Qui compte sur l'émail fragile
Les pas silencieux du temps.
Un pas encore, encore une heure,
Et l'année aura sans retour
Atteint sa dernière demeure;
L'aiguille aura fini son tour.
Pourquoi, de mon regard avide,
La poursuivre ainsi tristement,
Quand je ne puis d'un seul moment
Retarder sa marche rapide?
Du temps qui vient de s'écouler,
Si quelques jours pouvaient renaître,
Il n'en serait pas un, peut-être,
Que ma voix daignât rappeler.
Mais des ans la fuite m'étonne,

Leurs adieux oppressent mon coeur;
Je dis C'est encore une fleur

:

Que l'âge enlève à ma couronne,
Et livre au torrent destructeur;
C'est une ombre ajoutée à l'ombre
Qui déjà s'étend sur mes jours;
Un printemps retranché du nombre
De ceux dont je verrai le cours.
Écoutons!..... Le timbre sonore
Lentement frémit douze fois :
Il se tait..... Je l'écoute encore,
Et l'année expire à sa voix.
C'en est fait! en vain je l'appelle:
Adieu!.... Salut, sa soeur nouvelle,

Salut! Quels dons chargent ta main?
Quel bien nous apporte ton aile?

Quels beaux jours dorment dans ton sein?
Que dis-je à mon âme tremblante
Ne révèle point tes secrets.
D'espoir, de jeunesse, d'attraits,
Aujourd'hui tu parais brillante,
Et ta course insensible et lente
Peut-être amène les regrets.
Ainsi chaque soleil se lève,
Témoin de nos voeux insensés ;
Ainsi toujours son cours s'achève
En entraînant, comme un vain rêve,
Nos voeux déçus et dispersés.
Mais l'espérance fantastique,
Répandant sa clarté magique
Dans la nuit du sombre avenir,
Nous guide, d'année en année,
Jusqu'à l'aurore fortunée

Du jour qui ne doit pas finir.

Mme A. Tastu.

Les boeufs.

J'ai deux grands boeufs dans mon étable, Deux grands boeufs blancs marqués de roux;

La charrue est en bois d'érable,

L'aiguillon en branche de houx.

C'est par leurs soins qu'on voit la plaine

Verte l'hiver, jaune l'été;

Ils gagnent dans une semaine

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