Eh bien! l'acharnement du sort n'a pu détruire La foi que j'ai dans vous. C'est à peine pourtant si je vous ai connue; Mais, s'il n'est un ingrat, le pâtre solitaire Bénit en s'éloignant le chêne où, de ses traits Tandis que le soleil brûlait au loin la terre, Calme, il goûta le frais! Lafon Labatut. Ghazel ou Chanson orientale du poète Hafiz. Printems et rose parfumée, Ruisseau, les bords où tu te joues, Perdent leur prix. L'incarnat des lèvres charmantes, Sans l'amour, sans le miel des doux baisers surpris, Et sans voluptés soupirantes, Perd tout son prix. Le cours de l'onde qui serpente, Les bois se balançant en mobiles abris, Sans le rossignol qui les chante, Perdent leur prix. Les jardins, les fleurs, le vin même, Ces biens délicieux dont nos sens sont épris, Dans l'absence de ce qu'on aime Perdent leur prix. Auprès de la beauté nubile Qu'anime la fraîcheur d'un brillant colorit, L'art du pinceau le plus habile La vie à l'or est comparable: Si je ne la dépense au gré des jeux, des ris, N'a plus de prix. N. L. Lemercier. Vanité des grandeurs. Que t'importe, mon coeur, ces naissances de roi, Et louer le Seigneur en pompeux appareil; Porte ailleurs ton regard sur Dieu seul arrêté ! Couronnes, mitres d'or, brillent, mais durent peu; Hélas! plus de grandeur contient plus de néant! |