Écoutez ce doux chant mollement s'élever: Le rossignol ainsi près de lui vous appelle; Sa voix dans votre coeur cherche un écho fidèle, Caumont. A l'espérance. Espérance qui m'accompagnes De lassitude sur la route, Dis-moi, jamais me suis-je assis? L'arbre nous donne son ombrage, A son lever toujours l'aurore Nous voit nous remettre en chemin : Hier nous faisions route encore, Nous ferons route encor demain. Pélerins que ta joie allége Aussi jamais te demandai-je : A travers bois, prés et montagnes, Marchons toujours, n'arrivons pas. Qu'en de lointains projets l'ambitieux s'égare; Viennent l'ombre et les fleurs, mes désirs sont contents!" Que l'avare en sa joie aride et solitaire Sur son coffre penché s'enivre de son or! Des nouvelles des cours qu'un autre s'inquiète! Que ce qu'ont de nouveau les champs, les prés, les bois. Philomèle au bocage hier s'est fait entendre! Gaillon. Le passager. Jeté sur la mer de la vie, Je vais sans guide et sans patrie, Quand, sur la foi de son étoile, A travers cette onde infidèle, Cependant, loin de la tempête, Son front s'est couronné de fleurs... Ah! comment éviter l'orage? J'irais vers la terre chérie Dont il féconde le sillon, Comme une fleur pâle et flétrie, Et sous un ombrage fertile, Au souffle embaumé du zéphir, L'onde à mes pieds, toujours tranquille, Viendrait murmurer et mourir. Mais sur mon front, que décolore Un aquilon injurieux, Je ne verrai point cette aurore Sous le flot irrité qui gronde Avant que mon oeil ait sur l'onde Supris la lueur d'un beau jour. H. Rolle. A Madame Puisque les anges ne descendent plus sur la terre, il faut bien se plaindre aux femmes. Oh! laissez-moi vous dire et vous redire encore, Prêtez, prêtez l'oreille à la plainte brisée D'un pauvre infortuné qu'environnent des sourds; comme un grain d'encens dans une urne embrasée, Puis, Un seul mot de secours! Un seul mot de secours qui parfume mon âme; Un ami, de nos maux partageant la souffrance, Que dis-je ? vous parlez, ma peine est adoucie; Ramenait la santé ! Entre deux souvenirs mes douleurs suspendues Tandis que mes regrets et la voix maternelle Si j'ai cherché la gloire en ma première ivresse, J'ai tout perdu, la gloire et son puissant délire; |