„Là, jamais entière allégresse: "La crainte est de toutes les fêtes; „Du choc ténébreux des tempêtes " N'a garanti le lendemain „Eh quoi! les chagrins, les alarmes Viendraient troubler ce front si pur! „Et par l'amertume des larmes ,,Se terniraient ces yeux d'azur ! „Non, non, dans les champs de l'espace „Avec moi tu vas t'envoler; "La providence te fait grâce "Des jours, que tu devais couler. Que personne dans ta demeure N'obscurcisse ses vêtements; "Qu'on accueille ta dernière heure „Ainsi que tes premiers moments. " Que les fronts y soient sans nuage, Que rien n'y révèle un tombeau ; "Quand on est pur comme à ton âge "Le dernier jour est le plus beau." Et secouant ses blanches ailes, Vers les demeures éternelles... Pauvre mère!... ton fils est mort! Reboul. La jeune mère italienne auprès du berceau de son enfant. Parfois, dans Albenga, sur des feuilles de rose, Dors, mon fils! dors, mon fils! ces rameaux, reux voiles, „Sans dérober ton front au baiser des étoiles, „Te protégent... Bercé par les flots murmurants, Que ta vie ait encor des flots plus transparents! " "Que chacun de tes jours, harmonieuse fête, heu „Ressemble au nid d'oiseaux qui chante sur ta tête, „Et ne connaisse pas l'orage de douleurs " Qui se lève sur nous après le mois des fleurs ! Et l'oiseau, de ses chants, sur son nid qui sommeille, „Dors, mon enfant! c'est l'heure où l'on voit, sous le saule, „Étinceler d'amour le ver luisant qui vole. Dors! je t'ai consacré les veilles de mon coeur. „La nuit n'a pas de rêve égal à mon bonheur ! Comme l'enfant Jésus rayonne sur sa mère, D'un souris de mon fils tout mon être s'éclaire; C'est mon astre, mon ciel, mon ange le plus beau; „L'horizon de ma vie est autour d'un berceau. Et l'oiseau, de ses chants, sur son nid qui sommeille, „Demain viendra le jour; mais mon âme en prière Ainsi, près d'un berceau renfermant tout un monde, Doux trésor de bonheur de sa tendresse éclos; A. Soumet. A mon père et à ma mère. Vivez, oh! vivez à toute heure Dont vos jours purs sont parsemés! Sur vos fronts, ô mes bien-aimés! Sur vous, mon tendre père, âme candide et forte, Vous dont la douce vie est une hymne éternelle, Le feriez croire à la vertu ! Sur vous, ma mère, vous dont le coeur poétique A l'ombre des donjons et des grands bois mouvants; Soyez bénis tous deux, appuis de mon enfance; Et j'élève vers Dieu la voix de ma tendresse, „Daignez, du haut du ciel, leur servir de soutien; Épanchez, prodignez sans trêve, sans mesure, „Ils sont dignes de tout, tant leur pensée est pure, Et moi je ne mérite rien." Tendres parts de moi-même, âmes soeurs de mon âme, Vivez, oh! vivez à toute heure Dont vos jours purs sont parsemés! Sur vos fronts, ô mes bien-aimés! Turquety. L'enfant et le vieillard. Oh! le lis est moins pur qu'un bel enfant candide, limpide On voit la trace encor de vos baisers d'adieu. Son bon ange gardien dans son âme nouvelle |