Oeuvres de Monsieur Houdar de la Motte...

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Page 95 - Cependant sur le dos de la plaine liquide S'élève à gros bouillons une montagne humide: L'onde approche, se brise et vomit à nos yeux Parmi des flots d'écume un monstre furieux Son front large est armé de cornes menaçantes Tout son corps est couvert d'écaillés jaunissantes, Indomptable taureau, dragon impétueux...
Page 71 - Élevée au-dessus de son sexe timide, Qui d'abord accablait ses ennemis surpris, Et d'un instant perdu connaissait tout le prix ; La peur d'un vain remords trouble cette grande âme ; Elle flotte, elle hésite ; en un mot, elle est femme.
Page 134 - Ciel , de fa grâce , m'en a accordé le talent. Oui , je vous tourne fi bien un jeune cœur, qu'en moins de rien j'y change le devoir en plaifir; & que j'ôte à tout ce qui eft défendu, ce goût vif qu'on prétend que la défenfe lui donne.
Page 132 - ALDOBRANDIN. Plus qu'on ne fçauroit dire. Vous êtes trop heureufe , Lucelle, que par le choix que je fais de vous , je vous mette à couvert de tous ces dangers. Vous méritiez un homme de ma prudence & de mon âge , qui veillât fans relâche à votre fortune , & de qui la maturité vous répondît d'un attachement folide. LUCELLE. Quelle comparaifon de votre converr fation à celle de Zima ! ALDOBRANDIN.
Page 94 - ... même. La preuve qu'il a cité de mémoire, c'eft qu'il place la comparaifon au commencement du fécond Livre , au lieu qu'elle eft vers la fin. Il eft tombé par cette négligence dans une double erreur : l'une, de croire qu'Enée fe compare lui-même à l'arbre , quoique la comparaifon ne tombe manifeftement que fur la Ville de Troye, faccagée par les Grecs; l'autre, de penfer qu'Enée prête à l'arbre du fentiment & de la colère , quoique les termes dont Virgile fe fert, ne fignifient que...
Page 87 - Poëfie ne laiffoit pas fi bien appercevoir. Vous ajoutez avec Longin, que le meilleur remède à ces figures audacieufes , c'eft de ne les employer qu'à propos & dans les grandes occafions.
Page 123 - Les momens me font précieux , charmante Lucelle : mais heureufement tout vous a déjà dit que je vous adore. Toutes mes fêtes ont été des déclarations aflez éclatantes ; & il ne me refte qu'à vous demander pour prix de tout mon amour , fi vous avez daigné l'appercevoir. Parlez > de grâce , parlez ; dites un mot. Si cet amour vous offenfe , je me retire dans le moment : mais fi vous l'avez vu avec quelque bonté , il n'ya rien que je n'entreprenne pour mériter un plus grand bocu; heur.
Page 119 - Vous vous placerez de façon qu'aucune de nos actions ne vous échappe ; il rne suffit que vous n'entendiez pas nos discours. C'est un caprice qu'il faut contenter ; quoi qu'il m'en coûte, je veux faire ma cour aux dames par ce trait de galanterie, qui n'a point encore eu d'exemple, et qu'on sache partout quel cas je fais de leur mérite, puisque j'achèle si cher un quart d'heure d'entretien avec une belle.
Page 124 - Je ne faurois croire que vous vouliez lui complaire à ce point , par un véritable attachement pour lui ; il en eft trop indigne.
Page 134 - ... le défefpoir des amans : elle a gouverné trois ou quatre femmes qui font mortes au bout de quelques mois de mariage. Pendant tout ce tems , il n'ya pas eu le moindre foupçon fur leur vertu.

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