Les états-généraux au XVe siècle

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Boehm, 1854 - 72 pages
 

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Popular passages

Page 7 - Si l'on veut lire l'admirable ouvrage de Tacite sur les mœurs des Germains ' , on verra que c'est d'eux que les Anglais ont tiré l'idée de leur gouvernement politique. Ce beau système a été trouvé dans les bois.
Page 26 - Tours en i484, dont la bibliothèque royale possède plusieurs copies, a été rédigé en latin par Jean Masselin, l'un des membres 'de ces états. Les nombreux détails qu'il fournit sur les discussions, les usages et les idées politiques de ce temps, ont été, en grande partie, ignorés de nos historiens. Quelques-uns se sont contentés de le faire connaître par des extraits que les autres ont copiés. Il sera publié, pour la première fois, dans son texte original, et accompagné d'une traduction....
Page 34 - Comme l'histoire le raconte, et comme je l'ai appris de mes pères, dans l'origine, le peuple souverain créa des rois par son suffrage, et il préféra particulièrement les hommes qui surpassaient les autres en vertu et en habileté. En effet, chaque peuple a élu un roi pour son utilité. Oui, les princes sont tels, non afin de tirer un profit du peuple et de s'enrichir à ses dépens, mais pour, oubliant leurs intérêts, l'enrichir et le conduire du bien au mieux.
Page 36 - Loin de moi pourtant l'intention de dire que la capacité de régner ou la domination passe à tout autre qu'au roi ! Je me borne à prétendre que l'administration du royaume et la tutelle, non le droit ou la propriété , sont accordées légalement pour un temps au peuple ou à ses élus. J'appelle peuple...
Page 23 - Mézeray, qui, du point de vue de son siècle, juge les choses avec un grand sens et une indépendance remarquable, n'est guère plus qu'Etienne Pasquier enthousiaste de ces assemblées d'États. On trouve dans son histoire les phrases suivantes, au règne de Henri II...
Page 35 - S'ils font quelquefois le contraire, certes ils sont tyrans et méchants pasteurs, qui, mangeant eux-mêmes leurs brebis, acquièrent les mœurs et le nom de loups, plutôt que les mœurs et le nom de pasteurs. Il importe donc extrêmement au peuple quelle loi, quel chef le dirige, car, si son roi est très-bon, le peuple est très-bon; s'il est mauvais, il est dégradé et pauvre.
Page 35 - Est-ce qu'une loi y était promulguée avant que, d'abord rapportée au peuple, elle eût été approuvée de lui? Dans beaucoup de pays encore, suivant l'ancienne coutume, on élit le roi. Mais je ne veux pas présentement discourir de la puissance d'un prince qui gouverne à cause du droit que son âge lui donne ; renfermons notre discussion dans la question proposée : quand un roi, à cause de sa minorité, ou pour un motif quelconque, est empêché de prendre le gouvernement.
Page 37 - Ainsi, dès que vous considérez comme les députés de tous les états du royaume, leurs savants procureurs, et les dépositaires de la volonté de tous, pourquoi craignez-vous de conclure que vous avez été principalement appelés pour diriger par vos conseils la chose publique, en quelque sorte vacante, à raison de la minorité du roi ? c'est ce que vous prescrivent les lettres patentes de convocation : c'est ce que le chancelier, dans sa harangue, approuvée par la présence du roi et des princes,...
Page 36 - Or, puisqu'il est constant que notre roi ne peut disposer lui-même de la chose publique, il est nécessaire qu'elle soit régie par le soin et par le ministère d'autres personnes.
Page 35 - N'avez-vous pas lu souvent que l'Etat est la chose du peuple? Or, puisqu'il est sa chose, comment négligera-t-il ou ne soignera-t-il pas sa chose? Comment des flatteurs attribuent-ils la souveraineté au prince qui n'existe que par le peuple? Est-ce que chez les Romains chaque magistrat n'était pas nommé par élection? Est-ce qu'une loi était promulguée avant que, d'abord rapportée au peuple, elle eût été approuvée de lui ? Dans beaucoup de pays encore, selon l'ancienne coutume, on élit...

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