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retour, Landois abandonne et concède au couvent tout ce qui lui appartient dans la paroisse de Poiroux : maisons, vergers, prez, bois, landes, rentes en deniers et bleds et aultres choses quelconques.

1631. Arnaud de la Cailletière donne aux religieux la Loge-au-Roy contenant 17 boisselées dans la Gaignerie de labour de la métairie de la Géoffralière et sujettes au sixte du terrage et à 12 deniers de cens.

Echange de domaines en Saint-Avaugourd avec Pierre Boisseau, sieur de la Courtelière.

(La suite prochainement.)

CONSTANT VERGER.

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Saint Pascharius, Paschasius, Pasquérius, nommé communément Paschaire ou Pasquier, dut devenir évêque de Nantes vers l'an 660, sans qu'on puisse cependant le préciser. Bollandus prétend qu'il vivait du temps de Thierry III et les auteurs modernes sous Dagobert II. Ces deux opinions n'ont du reste rien de contradictoire en réalité. En effet, Dagobert II, fils de Sigebert, fut roi d'Austrasie de 674 à 679, et Thierry III, fils de Clovis II, roi de Neustrie et de Bourgogne, de 673 à 691. Selon nous, saint Pasquier vécut du temps des deux rois, puisqu'il dut mourir vers l'an 680.

L'abbé Travers tombe au sujet de saint Pasquier dans une erreur que nous croyons utile de relever ici. Il ne s'explique pas comment deux hommes aussi habiles que D. Acheri et Mabillon, veulent placer saint Pasquier à la fin du VII• siècle, et en faire le contemporain de saint Hermeland. «L'auteur de << la vie du vénérable solitaire, dit-il, sur lequel s'appuient les << deux historiens, cités tout à l'heure, a rapporté que Pasquier, « dans une instruction qu'il fit à ses peuples, leur ayant fait « le récit de la vie sainte des moines dont ils n'avaient aucun <«< parmi eux, et dont même ils n'avaient jamais entendu parler <«< (ceci paraît un peu exagéré), ils lui firent beaucoup d'ins

1 Voir Revue historique de l'Ouest, IVe année, 3a livraison,

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<< tances pour en avoir, et, qu'à leur prière, il avait écrit à << Lambert, abbé de Fontenelle, qui lui envoya Hermeland à « la tête de douze moines. Ce récit, » continue Travers, « ôte « toute croyance à l'auteur. La mémoire de saint Colomban << venu à Nantes en 610, n'était pas effacée. Saint Philibert avait « établi, près de deux siècles avant la venue d'Hermeland, « une communauté nombreuse dans l'île d'Hermoutier, Noir<< moutier, à l'embouchure de la Loire. Saint Florent avait <«< bâti sur le mont Glome un célèbre monastère..... enfin saint Martin de Vertou avait eu trois cents disciples en « différents monastères aux portes et à la proximité de << Nantes. >>

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A ces citations il est, croyons-nous, facile de répondre ceci : d'abord entre 618 et 676, date à laquelle on assigne la fondation du monastère d'Aindre, près de trois quarts de siècle s'étaient écoulés, et aucun disciple de l'abbé de Luxeuil n'était d'ailleurs resté dans le diocèse. Quant aux moines de saint Florent et de Vertou, ils étaient, il est vrai, très rapprochés de Nantes, mais leurs monastères faisaient partie de l'évêché de Poitiers, séparé par la Loire, à cette époque, de celui de Nantes. Reste donc saint Philibert pour lequel l'erreur est encore plus apparente, puisqu'il fut précisément le contemporain d'Hermeland et fonda le monastère d'Her vers la même époque que le fut celui d'Aindre, étant mort vers l'an 684.

D'ailleurs Her, aujourd'hui Noirmoutier, ne dépendait pas non plus du diocèse de Nantes'. Donc rien ne s'oppose au contraire à ce que l'on place l'épiscopat de saint Pasquier à la fin du septième siècle.

L'acte par lequel le roi Louis-le-Gros confirme à l'évêque Brice, en 1123, la possession de tous les droits et domaines octroyés à ses prédécesseurs, ne donne pas à Pasquier la qualité de saint, mais il ne la donne pas da

Il ne faut pas confondre cette ile d'Her (Noirmoutier) avec une autre petite île du même nom, dans la paroisse de Donges, diocèse de Nantes.

vantage à Félix, donc elle ne prouve rien à cet égard. Saint Pasquier était enfant de la ville de Nantes, ainsi que l'ont remarqué nos anciennes légendes du Bréviaire. «Toutes brèves qu'elles sont, lisons-nous dans les Saints de l'église de Nantes par M Richard alors évêque de Belley', il est facile d'entrevoir en les parcourant, que le saint évêque fut spécialement cher à nos aïeux, nos aïeux, comme appartenant à une des familles chrétiennes de la Cité Nantaise. Ses concitoyens l'avaient vu grandir sous leurs yeux, donnant d'admirables exemples de vertus et se consacrant à toutes les bonnes œuvres. Il était fort par la foi, patient par l'espérance, brûlant de zèle par la charité. » Les mêmes légendes le représentent encore paissant son tronpeau du pain céleste de la vie avec une puissante éloquence. Ses aumônes se répandaient sur les pauvres avec abondance, la pureté de sa vie, sa mortification, sa douceur étaient merveilleuses. »

En dehors de ces vertus vraiment admirables, le seul acte important de l'administration de saint Pasquier, sa grande œuvre, fut la fondation du monastère d'Aindre, où il appela de l'abbaye de Fontenelle, diocèse de Rouen, le moine religieux Hermeland qui accourut à sa voix avec douze moines.

Il dut souvent aussi parcourir son diocèse en y prêchant la parole de Dieu et en laissant partout le souvenir de sa bienveillance, de ses vertus et peut-être de ses miracles. La reconnaissance des populations qu'il avait bénies demeura longtemps vivace et lorsque dans nos campagnes, les Frairies remplacèrent les anciens Clans bretons, plusieurs d'entre elles, comme la frairie du Saint, en Plessé, se placèrent sous son patronage.

Paschaire ou Pasquier mourut en paix après une vie pleine de mérites, sans qu'on sache l'année précise de sa mort; mais ce dut être vers l'an 680. Les Bollandistes placent sa fête au

Les Saints de l'Eglise de Nantes par Mgr Richard, p. 105 et uiv.

10 juillet, ainsi que l'Ordo du diocèse. Le Livre des Anniversaires de la collégiale de Nantes faisait la fête de saint Pasquier avec office double, par fondation du 15 juillet 1560.

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Agatheus, Agathius, Agarius, Ascarius, en

français

Ágathée, comte de France et de Rennes. Ce prélat ne fut pas autre chose qu'un soldat, il doit être rangé au nombre de ceux que les rois de France gratifiaient de revenus ecclésiastiques, sans qu'ils fussent dans les ordres; c'était un abus évident, mais qui selon l'observation de Flodoard' était fort ordinaire dans le siècle de Charles Martel.

Travers, poursuivant son système erroné, attribue au temps d'Agathée l'arrivée de saint Hermeland à Aindre. On ne connaît du reste rien de l'épiscopat d'Agatthée, qui du mourir vers l'an 700.

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Amelo, Amico, Amno, Anno, succéda à Agathée d'après tous les catalogues et ne fut pas plus que lui revêtu du caractère ecclésiastique. Le plus ancien des deux manuscrits de la reine Christine de Suède, dit d'Amelo, comme de son prédécesseur: Vocatus, sed non epicopus. Il fut, comme Agathée, plus soldat que clerc et comme lui encore comte-évêque de Nantes, touchant les revenus, sans remplir les fonctions attachées à l'épiscopat. On ne peut préciser l'année de la mort d'Amelo.

Hist. eccl. Rem. lib. II. c. 12.

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