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La Garde.

P. de Mauvergne donne à l'abbaye un bois situé près de la maison des moines à la Garde et une minée de terre auprès du bois.

Arsende, qui avait reçu en dot le tiers de ce domaine, en fait l'abandon. P. Prood, sa femme et sa fille y consentent.

(Ch. 5).

Don par P. de Beuil de trois minées de terre qui sont auprès du bois que P. de Mauvergne a donné à l'abbaye.(Ch. 4), Don par Maxence, dame de Poiroux, avec le consentement de son mari G. de Chantemerle et des époux Giraud, de la moitié du bois de la Garde. (Ch. 4).

Fief Béraut.

Jean, fils d'Odon, donne à Aimery, abbé de Bois-Grolland, pour son salut et celui de ses parents, le fief Beraut. (Ch. 26). Donation par Béraut de tout ce qu'il possède dans le fief qui porte son nom, à la condition que son fils deviendra moine. Il se réserve douze sexterées de terre dont le tiers des fruits reviendra aux religieux, après son décès, à l'exception des navets nécessaires à la nourriture de ses héritiers. (Ch. 25).

P. et A. de Beuil cèdent leurs droits de voirie sur le fief. Gilbert de Volvire donne tout ce qu'il avait en ce même fief. Les religieux lui paieront pour le service d'un cheval onze sous et demi, une fois par an, quand il le demandera. (Ch. 25).

Il nous serait facile de multiplier des citations analogues, mais nous croyons avoir suffisamment démontré le morcellement du sol, puisque les religieux étaient obligés d'acheter des pièces de terre pour bâtir leur monastère et qu'ils

n'auraient pas été chez eux, ni à la Frédonnière, ni au Payré de Curzon, si des voisins généreux ne leur avaient pas donné les champs qui touchaient à leurs maisons.

Quant à l'indivision des droits seigneuriaux qui, croyonsnous, ressort déjà de ce qui précède, elle deviendra plus évidente par les extraits suivants que nous fournit toujours le cartulaire de Bois-Grolland:

A. de Beuil donne aux religieux tout ce qu'il possédait dans la paroisse de Sainte-Flaive où, lui, A. de Beuil, reçoit 5 parts et Achard Renox, 3 seulement. (Ch. 1).

P. de Beuil donne aux moines 4 muids de vin dans le fief de Garnaud, Benaston et P. Babin font abandon de la part de juridiction qu'ils avaient sur cette terre. (Ch. 34).

Don par G. Rabers d'une sexterée de terre à la Jonchère et d'une boisselée de vigne, avec le consentement d'Aimery de Beuil et de Guillaume de Brem, possesseurs du fief. (Ch. 19).

Don par Aimery Ménary de ce qu'il possède dans le fief d'Aimery de Beuil et de Raoul de Beaulieu et du clos appelé : la Folie. (Ch. 58).

Talmond fut autrefois un port de mer. Ce fait est prouvé par la charte 107, dont voici le résumé:

<«< Achard, de la Mothe, chevalier, donne à l'abbé et aux >> religieux de Bois-Grolland, en pure et perpétuelle aumône, » 6 sous de rente à prendre sur le tribut des navires abordant » à Talmond. »>

(La suite prochainement).

CONSTANT VERGER.

L'ENSEIGNEMENT

SECONDAIRE ECCLÉSIASTIQUE

DANS LE DIOCÈSE DE NANTES

APRÈS LA RÉVOLUTION

(1800-1815)

INTRODUCTION

I.

On a tant parlé, depuis un siècle, de l'ignorance et de l'obscurantisme de l'ancien régime; on a exalté, si souvent et si haut, l'affranchissement des intelligences par la Révolution, que, pour beaucoup de nos contemporains, ce grossier mensonge est devenu un dogme. Cependant tous les hommes de vraie science et d'impartialité reconnaissent aujourd'hui que si nos pères ne possédaient pas autant de palais scolaires, et ignoraient les bienfaits de l'obligation et de la laïcité, ils avaient fort peu de choses à nous envier sous le rapport même de l'instruction. L'histoire a même prouvé que l'instruction secondaire était alors plus répandue qu'à notre époque.

Il en était du diocèse de Nantes comme du reste de la France; les travaux' bien connus de M. Léon Maître nous dispensent de le prouver longuement. On y comptait, en effet, onze

L'instruction publique dans les villes et les campagnes du comté nantais avant 1789, par Léon Maitre, archiviste de la Loire-Inférieure etc. Nantes 1882.

collèges, grands et petits, six régenteries' fondées, et trois psallettes. A diverses époques, le diocèse posséda les collèges plus ou moins florissants d'Ancenis, de Châteaubriant, de Fougeray, du Loroux-Bottereau, de Machecoul, de SaintPhilbert, de Savenay, de Vallet, et, dans la ville de Nantes, ceux de Meilleray, de Saint-Jean, de Sainte-Croix, et surtout. celui de Saint-Clément ou de l'Oratoire, avec ses douze cents élèves'.

Les plus humbles paroisses n'étaient pas toujours déshéritées sur ce point. Il s'y rencontrait souvent un maître d'école versé dans les lettres latines, et enseignant cette langue à quelques-uns de ses élèves. D'autres fois, le recteur ou le vicaire, se faisant l'éducateur de la jeunesse, et choisissant parmi son petit froupeau le plus pieux et le plus intelligent, s'appliquait à le former, à l'instruire, à le préparer au sacerdoce, afin de s'en faire plus tard un aide ou un successeur dans l'administration de sa paroisse. Quelquefois trois ou quatre enfants étaient élevés dans la maison curiale, transformée en petit séminaire.

Ainsi, dès 1710, M. Pondavi, recteur de Sainte-Opportune, en Retz« réunissait le plus d'enfants qu'il pouvait autour de lui, pour leur faire la classe. Il leur apprenait à lire, à écrire, et les appliquait surtout à la traduction du latin“. »

De 1743 à 1765, M. Roux, chapelain de Sainte-Reine, instruisait un grand nombre d'enfants et en préparait plusieurs au sacerdoce'.

4 « On nommait ainsi la charge créée d'après les conciles de Latran et de Trente, dans chaque église cathédrale, collégiale, et même certaines églises paroissiales, pour un maître d'école ou régent, qui apprenait aux cleres et aux autres enfants les éléments des connaissances humaines. » (Etat du diocèse de Nantes en 1790, par l'abbé P. Grégoire, introd, VIII).

2 La cathédrale, la collégiale de Notre-Dame et celle de Guérande.

3 Nantes possé la aussi un petit séminaire fondé, sous l'épiscopat de M. Gilles de Beauveau, par le chanoine Fouré, ardent janséniste; mais il ne parait pas que cette maison ait subsisté longtemps. - Voir Tresvaux, l'Eglise de Bretagne, 53 et 91, note; et M. Léon Maitre, op. cit. 245, note.

4 Léon Maitre, Op. cit 93.

Notes manuscrites de M. l'abbé Julien Bertho,

Un peu plus tard, (1760-1780), M. Thobye, recteur de Pouillé, occupait ses loisirs à former des clercs et donnait au diocèse de Nantes, avec plusieurs excellents prêtres, le célèbre curé de Maumusson, M. Mathurin Souffrand'.

Enfin, à la veille de la Révolution, M. Orain, le pieux et dévoué vicaire de Fégréac, avait aussi fondé « une école d'enfants et de jeunes gens de son choix, qu'il instruisait lui-même, et qu'il destinait à remplir un jour les vides du sacerdoce2. »

Dans certaines paroisses rurales, il existait, en vertu de fondations pieuses, des cours de latinité. C'est ainsi qu'à Vay on enseignait le latin à 40 sous par mois; et, suivant la remarque d'un écrivain' plus versé qu'aucun autre dans la question, << il devait en être ainsi dans tous les endroits où le régent était prêtre; l'instruction primaire et l'instruction secondaire marchaient de front, sous le même toit. »

Soyons donc justes pour le passé, et n'oublions pas ces paroles de M. Léon Maîtres, qui suffiraient à prouver ce que nous avancions: «A toutes les époques, on a vu les presbytèrės transformés en maîtrises, et les desservants accueillir les meilleurs enfants de chaque paroisse, notamment ceux qui pouvaient contribuer à la célébration des offices religieux, ou ceux qui manifestaient l'intention d'entrer dans les séminaires. >>

Voir Vie et prophéties de M. Souffrand, et Documents pour servir à l'histoire du diocèse de Nantes, édités par M. l'abbé Cahour A la même époque, un compatriots de M. Thobye, M. Pierre Broussard, recteur d'Orvault, avait aussi plusieurs écoliers pensionnaires. Parmi eux, se trouvait Stanislas Sagory, plus tard supérieur du petit séminaire de Nantes. (Notes manuscrites de M. l'abbé J. Bertho).

Vie de M. Orain, par M. l'abbé Cahours, p. 28.

3 Léon Maître. op. cit. p. 99-100.

Dans un très grand nombre de paroisses, le maître d'école était un petit bénéficier ou un prêtre de chœur.

Op. cit. p. 13.

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