sant travailler simultanément plusieurs opérateurs, on pourrait espérer des résultats du même genre, ce que pourrait réaliser, par exemple un professeur dans sa classe. n nombre de tirages; n' nombre d'opérateurs ; nx n' nombre de résultats; nombre probable de succès nombre réel des succès: R. Р : : nxn Par exemple, n: 210; n': 198; nx n': 5.940; P: 990; R: 1.059. On constate aussi que le 0/0 augmente en arrêtant les séries après un nombre moindre de tirages, comme si la faculté perceptive des opérateurs diminuait d'une façon régulière à mesure que les séries se prolongent. La faculté de percevoir ne semble pas en relation avec le degré d'intelligence des percipients, ni leur âge, ni leur distance à l'opérateur. Peut-être les tempéraments les plus nerveux sont-ils légèrement avantagés. Doit-on redouter l'influence mutuelle des percipients ?... Dans le Cosmos du 17 avril 1909, « Télépathie expérimentale » nouveaux essais, dont j'extrais le tableau sui Les expérimentateurs insistent: 1° sur la constance du sens des écarts; 2o sur la dégradation de l'écart dans une même série, quand elle s'allonge; or, le hasard lui ne se fatigue pas. : Conclusion il y aurait là un phénomène de télépathie expérimentale à l'état de veille. La S. U. E. P., section de Paris, séance du 17 décembre (Annales des S. P., 1er au 16 janvier 1910), a répété les expériences du Cosmos dans des conditions. analogues et a vérifié : 1o un écart de 50 0/0 de plus que la moyenne; 2o l'augmentation de l'écart dans la première expérience. Le Dr JOIRE a obtenu, à Lille, des résultats semblables, en opérant avec un seul sujet à la fois ; son mode opératoire était le suivant : des lettres sont collées sur des cartons égaux et disposées dans un ordre tel, sur une table, que celles qui se ressemblent ne sont pas mises côte à côte. Par exemple, les 10 lettres suivantes : M.O.E.R.I.A.D.L.C.N. Le transmetteur s'asseoit près de la table devant le récepteur; mais il ne choisit pas luimême la lettre à transmettre, qu'une autre personne tire au hasard d'un jeu de cartons semblables derrière le récepteur. Dans la première expérience, le récepteur avancera la main vers les cartons et le transmetteur dirigera cette main par la pensée : ce sera de la suggestion mentale. Dans la deuxième, le transmetteur essaye de visualiser la lettre et le récepteur nommera celle qui le frappera davantage : c'est de la transmission de pensée. Ne discutons pas la distinction du Dr JoIRE entre la suggestion mentale et la transmission de pensée; mais voyons ses résultats. Ils dépassent ceux indiqués par le calcul des probabilités, et surtout dans les premières expériences. C'est ce que le Dr J. Ch. Roux nomme la loi des premiers nombres. L'expérience faite par le Cosmos nous rappelle les questions que nous avions posées à M. CoUSINET sur le rôle de la télépathie dans les examens. Puisque la pensée Warcollier. 10 d'un professeur agit sur ses élèves lorsqu'il tente avec eux une expérience télépathique, peut-être agit-elle aussi inconsciemment dans d'autres cas de toute manière l'influence est extraordinairement faible. Edouard Abramowski, chef de laboratoire à l'Institut psychologique polonais de Varsovie, a publié chez Alcan dans son ouvrage Le Subconscient normal, dont nous parlerons au chapitre VIII, un travail sur le phénomène cryptomnésique dans la télépathie. Cette étude a paru en fascicules dans le Journal de psychologie normale et pathologique, de Pierre JANET. ABRAMOWSKI a cherché l'influence de la télépathie dans la vie de tous les jours. Pour faciliter, il n'a pas essayé de transmettre quelque chose de tout à fait inconnu, mais la « remémoration d'un oublié récent », en somme une leçon mal apprise. « On disait au sujet un certain nombre de mots : 3 ou 5 suivant les expériences; je choisissais un de ces mots comme objet de l'activité télépathique, c'està-dire que je le pensais d'une manière intense. Le sujet devait dire quel était le mot choisi par moi. Dans d'autres expériences, je présentais au sujet une série de 20 mots qu'il lisait une seule fois à voix haute; après la lecture, il écrivait les mots qu'il avait retenus après avoir bien cherché dans sa mémoire. C'est parmi les mots oubliés que j'en choisissais un comme objet de la transmission mentale... » Les réponses furent analysées au point de vue statistique et introspectif... Pour ABRAMOWSKI, « la télépathie est un phénomène universel, fréquent : c'est une faculté qui peut se développer par l'exercice ». En somme, sur 324 suggestions mentales: 157 divinations, 50 0/0. Toutes ces expériences ont été faites avec contact de la main; mais Mlle Jeanne HIRSCHBERG, de Varsovie, réussit, sans contact des mains, 62 0/0 de ses expériences. Elles montrent aussi, ce qui a un intérêt considérable, que «l'individu dont la capacité télépathique est plus grande présente aussi un degré plus élevé de la reconnaissance de l'oublié, c'est-à-dire que son subconscient est plus vivace et plus intense ». Il faut reconnaître qu'à première vue les expériences d'ABRAMOWSKI ne tiennent pas assez compte du calcul des probabilités, car le nombre des mots oubliés varie à chaque essai et peut être très petit, ce qui augmente les chances du hasard; mais une étude attentive de ses résultats montre que le hasard n'explique pas, comme nous le verrons par la suite, le pourcentage supérieur obtenu avec les mots concrets par rapport aux mots abstraits, car le hasard n'a pas de ces préférences. -- MM. VASCHIDE et B. Expériences négatives. PIERON ont publié, dans le Bulletin de l'Institut général psychologique, 1902, une étude intitulée « Contributions expérimentales à l'étude des phénomènes télépathiques ». Ces savants s'étaient mis d'accord pour noter soigneusement les heures exactes auxquelles ils penseraient l'un à l'autre pendant 16 jours, ce qui finit par provoquer en eux une véritable idée fixe et quelque fatigue. Les notes furent rassemblées au bout de ce temps et ils constatèrent qu'il ne pouvait être question d'aucun cas de transmission de pensée, malgré quelques coïncidences curieuses qui s'expliquent aisément par le parallélisme psychique. Une critique intéressante a été faite par M. DE VESME dans la Revue d'Etudes psychiques, : de septembre, octobre et novembre 1902 il conclut que la méthode employée par ces savants paraît aussi peu propre que possible à prouver des faits de télépathie. En 1908, nous décidâmes à la S. U. E. P., dont j'étais secrétaire-adjoint, de répéter les expériences de cartes de la Society for P. R. en utilisant comme expérimentateurs les membres de la Société et en opérant toujours à l'état de veille. Les premiers résultats n'ont pas été assez encourageants pour poursuivre ce travail : ils sont absolument négatifs, comme le montre le tableau suivant : Résultats de 24 expériences faites en 3 séries avec agents et percipients divers Le Times, du 21 août 1911, annonce à ses lecteurs qu'un prix de 25.000 francs a été fondé pour avoir la preuve de la télépathie : ce prix n'a, bien entendu, jamais été gagné. Dans le même ordre d'idées, les fondations.des laboratoires de télépathie installés à grands frais n'ont pas donné de meilleurs résultats. Recherches sur la télépathie à la Harvard University de Boston. Le Dr Léonard THOMPSON TROLAND employa des sommes importantes provenant de dons à l'examen du phénomène télépathique au moyen d'un appareil, dans le but de recueillir assez de données pour appliquer |