Melanges philosophiques, Volume 5

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1853 - Philosophy

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Page 124 - Toutes ces vérités, et toutes celles que j'en déduis par un raisonnement certain, subsistent indépendamment de tous les temps , en quelque temps que je mette un entendement humain, il les connaîtra ; mais en les connaissant, il les trouvera vérités, il ne les fera pas telles ; car ce ne sont pas nos connaissances qui font leurs objets, elles les supposent.
Page 21 - Puis, lorsque j'ai voulu descendre à celles qui étaient plus particulières, il s'en est tant présenté à moi de diverses, que je n'ai pas cru qu'il fût possible à l'esprit humain de distinguer les formes ou espèces de corps qui sont sur la terre, d'une infinité d'autres qui pourraient y être si c'eût été le vouloir de Dieu de les y mettre, ni par conséquent de les rapporter à notre usage, si ce n'est qu'on vienne au-devant des causes par les effets, et qu'on se serve de plusieurs expériences...
Page 211 - Cet être qui est infiniment voit, en montant jusqu'à l'infini , tous les divers degrés auxquels il peut communiquer l'être. Chaque degré de communication possible constitue une essence possible , qui répond à ce degré d'être qui est en Dieu indivisible avec tous les autres. Ces degrés infinis, qui sont indivisibles en lui, se peuvent diviser à l'infini dans les créatures, pour faire une infinie variété d'espèces.
Page 225 - C'est une chose étonnante que l'homme entende tant de vérités, sans entendre en même temps que toute vérité vient de Dieu, qu'elle est en Dieu, qu'elle est Dieu même. Mais c'est qu'il est enchanté par ses sens et par ses passions trompeuses ; et il ressemble à celui qui , renfermé...
Page 211 - Dieu connaît en lui. Ces degrés que Dieu voit distinctement en lui-même , et qu'il voit éternellement de la même manière, parce qu'ils sont immuables , sont les modèles fixes de tout ce qu'il peut faire hors de lui. Voilà la source des vrais universaux, des genres, des différences et des espèces; et voilà en même temps les modèles immuables des ouvrages de Dieu, qui sont les idées que nous consultons pour être raisonnables.
Page 126 - Car, soit qu'il la considère lui-même, ou qu'il étende sa vue sur tous les êtres qui l'environnent, il voit tout soumis à des lois certaines et aux règles immuables de la vérité. Il voit qu'il entend ces lois du moins en partie, lui qui n'a fait ni luimême, ni aucune autre .partie de l'univers...
Page 211 - ... degré de perfection ce qu'il ne peut avoir en multiplication et en étendue. En un mot , il faut que l'unité ait elle seule, sans se multiplier, des degrés infinis de perfection qui surpassent infiniment toute multitude , si grande et si parfaite qu'on puisse la concevoir. C'est donc, s'il est permis de parler ainsi, par les degrés de perfections intensives , et non par la multitude des parties et des perfections , qu'il faut élever le premier être jusqu'à l'infini. Cela posé, je dis...
Page 125 - ... principes constitutifs de notre être. Là donc nous voyons, avec toutes les autres vérités, les règles invariables de nos mœurs; et nous voyons qu'il ya des choses d'un devoir indispensable, et que dans celles qui sont naturellement indifférentes le vrai devoir est de s'accommoder au plus grand bien de la société humaine. Ainsi un homme de bien laisse régler l'ordre des successions et de la police aux lois civiles, comme il laisse...
Page 125 - ... indispensable, et que dans celles qui sont naturellement indifférentes, le vrai devoir est de s'accommoder au plus grand bien de la société humaine. Ainsi un homme de bien laisse régler l'ordre des successions et de la police aux lois civiles , comme il laisse régler le langage et la forme des habits à la coutume ; mais il écoute en luimême une loi inviolable qui lui dit , qu'il ne faut faire tort à personne , et qu'il vaut mieux qu'on nous en fasse que d'en faire à qui que ce soit.
Page 132 - ... se sont figuré hors de Dieu des essences éternelles : pure illusion, qui vient de n'entendre pas qu'en Dieu, comme dans la source de l'être et dans son entendement où est l'art de faire et d'ordonner tous les êtres, se trouvent les idées primitives, ou, comme parle saint Augustin*, les raisons des choses éternellement subsistantes. Ainsi dans la pensée de l'architecte...

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