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Le Castor est devenu si rare en France qu'on peut le considérer comme un animal des pays étrangers.

En France, le Castor était jadis très commun, et existait dans beaucoup de localités d'où il a depuis longtemps disparu. Il vivait sur la plupart de nos grands cours d'eau et de leurs

Les castors.

affluents, notamment sur

la Saône, le Gardon, la Durance, l'Isère, la Somme, etc. Aujourd'hui on ne le voit plus qu'en petit nombre sur le Rhône, depuis son embouchure jusqu'au PontSaint-Esprit. Le castor est plus abondant en Asie qu'en Europe. Il était très commun en Amérique, mais il a diminué par suite des chasses continuelles qu'on lui a faites.

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Les castors se choisissent un cours d'eau dont les rives leur fournissent de la nourriture et des matériaux propres à élever leurs huttes. Ils commencent par construire un barrage épais de 3 à 4 mètres à la base, de 60 centimètres à la partie supérieure. Ils l'établissent avec des pièces de bois de la grosseur de la cuisse ou du bras, de 1 mètre et demi à 2 mètres de long; ils les fichent* dans le sol, par une de leurs extrémités, placent dans leurs intervalles des branches plus petites, plus flexibles et remplissent les vides avec de la vase. Ils travaillent à cette digue jusqu'à ce que l'eau ait atteint le plancher de leurs huttes. En amont* Ja digue est inclinée; en aval elle est verticale. Elle est

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assez solide pour qu'un homme puisse s'y aventurer. Dès qu'un trou s'y montre, les castors le bouchent avec de la vase.

Leurs demeures s'ouvrent à 1 m. 20 au moins au-dessous de la surface de l'eau, de telle façon que jamais elles ne soient fermées par les glaces.

C'est en amont de la digue, le plus souvent sur le côté sud des îles, ou au milieu même de la rivière, que les castors bâtissent leurs huttes. Ils creusent un couloir oblique qui part de la rive, au haut de laquelle ils construisent un monticule en forme de four, à parois très épaisses, de 1 m. 30 à 2 mètres de haut, de 3 à 4 mètres de diamètre. Les parois en sont formées de morceaux de bois dépouillés de leur écorce réunis par du sable et de la vase.

Cette demeure renferme une chambre voûtée dont le plancher est couvert de débris de bois. Près de l'ouverture est un compartiment destiné à recevoir des provisions.

Les castors travaillent continuellement à amasser des provisions jusqu'à ce que la glace les en empêche. L'eau montet-elle, et pénètre-t-elle dans l'intérieur des habitations, ils percent la voûte et prennent la fuite par cette voie. Souvent un castor reste trois, quatre ans, dans la même demeure; mais, souvent aussi, il se construit une nouvelle habitation, ou restaure une ancienne hutte.

BREHM.

Merveilles de la nature. [J.-B. Baillière, édit.]

Mots expliqués.

Ficher dans le sol Planter dans le sol.

Amont Côté d'où descend le fleuve (côté de la source, du mont). Aval: Côté de l'embouchure d'un fleuve (en suivant la vallée).

Questions et Analyse des idées.

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1. Où trouvait-on autrefois beaucoup de castors? 2. Où viventils? 3. Comment et où construisent-ils des digues dans les cours d'eau?-4. Comment ensuite construisent-ils leurs huttes?-5. Quelles sont les différentes parties de cette description? 6. Montrez l'habileté et la patience dont font preuve les castors.

Devoir (Élocution et Rédaction).

Comment les castors construisent-ils leurs digues et leurs huttes?

FÉVRIER 18e Semaine.

CONNAISSANCES USUELLES
Animaux curieux.

90. La pêche à la Baleine.

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Il est difficile de se représenter la grandeur et la masse de la baleine. Cette description en donnera une idée. On pêche la baleine pour ses fanons, pour sa graisse. La graisse seule d'un animal de grande taille peut atteindre une valeur de 20 000 francs.

Quand les navires sont arrivés dans les parages que fréquentent les baleines, ils explorent l'horizon tout autour d'eux. Le cri de la Vigie: « Un souffleur!» émeut tout l'équi

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page. On met à la mer des canots, montés par six ou huit vigoureux rameurs, un pilote et un harponneur*, et tous se dirigent rapidement et silencieusement vers la baleine.

Le harpon est un fer acéré, très pointu, muni d'un crochet et attaché à une corde très longue et très flexible; celle-ci est enroulée à une bobine placée à l'avant du canot. En approchant de l'animal, on redouble de prudence, et, lorsqu'on est arrivé tout auprès, le harponneur lance son harpon sur le colosse. Au même instant, les rameurs se penchent sur leurs avirons, pour éloigner le plus rapidement possible le canot du voisinage de l'animal blessé.

Ordinairement, la baleine plonge au fond de l'eau, en dévi

LA PÊCHE A LA BALEINE.

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dant la corde avec une telle rapidité qu'on est obligé de la mouiller pour qu'elle ne prenne pas feu. Mais bientôt sa fuite est moins rapide, elle nage plus lentement, et les pêcheurs peuvent la suivre. Souvent aussi, ils sont entraînés loin de leur navire, par une baleine harponnée, à plusieurs heures, à une demi-journée même.

Cependant, le colosse, après la première attaque, n'est jamais plus d'un quart d'heure à reparaître à la surface de l'eau pour respirer. Abordé de nouveau, il reçoit un second harpon. La baleine effrayée se roule dans les vagues; elle bondit hors de l'eau; la mer est couverte de sang et d'écume. L'animal disparaît, un tourbillon indique la place où il a plongé; il revient à la surface, mais, de quelque côté qu'il se dirige, un nouveau fer s'enfonce dans son corps. Il a perdu tout son sang, il se couche sur le flanc, ballotté par les vagues; des milliers d'oiseaux accourent, pressés de se repaître de ce gigantesque cadavre.

La baleine est remontée par des câbles tournant autour de deux solides poulies contre les flancs du navire, et auprès, sur de petits échafaudages, se tiennent les hommes. Ceux-ci, après que la tête a été détachée, coupent avec de forts couteaux, tout autour du corps, des lanières de graisse d'un mètre de long, et continuent cette besogne jusqu'à ce que l'animal soit complètement dépouillé de son lard. Le reste est abandonné aux animaux marins.

BREHM.

Merveilles de la nature. [J.-B. Baillière, édit.]

Mot expliqué.

Harponneur: Celui qui jette le harpon.

Questions et Analyse des idées.

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2. Qu'est-ce qu'un harpon?

1. Comment pêche-t-on la baleine? - 3. Que fait la baleine quand elle a été touchée par le harpon? 4. Que fait-on quand la baleine est morte?

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5. Qu'en retire-t-on?

Devoir (Élocution et Rédaction).

Quelles sont les principales pêches maritimes? Dites quel

ques mots de chacune d'elles.

FÉVRIER

19e Semaine.

91.

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FRANÇAIS

La France au XVIIIe siècle.

A M. le comte de Lastic.

Il est intéressant d'observer le changement des mœurs et le progrès des idées libérales au cours du xvIII° siècle. Au commencement du règne de Louis XV, un grand seigneur, étant mécontent de Voltaire, le faisait bâtonner par ses valets, comme nous l'avons vu à la page 162. Quarante ans plus tard, un autre grand seigneur ayant manqué de probité à l'égard de gens du peuple, Rousseau put lui écrire, sans être inquiété, la lettre suivante, dont l'ironie était un chatiment mérité.

Paris, le 20 décembre 1754.

Sans avoir l'honneur, monsieur, d'être connu de vous, j'espère qu'arent à vous offrir des excuses et de l'argent*, ma lettre ne saurait être mal reçue.

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Portrait de J.-J. Rousseau.

J'apprends que Mlle de Cléry a envoyé de Blois un panier à une bonne vieille femme, nommée Mme Le Vasseur, et si pauvre qu'elle demeure chez moi*; que ce panier contenait, entre autres choses, un pot de vingt livres de beurre; que le tout est parvenu, je ne sais comment, dans votre cuisine; que la bonne vieille, l'ayant appris, a eu

la simplicité de vous envoyer sa fille, avec la lettre d'avis, vous redemander son beurre, ou le prix qu'il a coûté; et qu'après vous être moqués d'elle, selon l'usage, vous et madame votre épouse, vous avez, pour toute réponse, ordonné à vos gens de la chasser.

J'ai tâché de consoler la bonne femme affligée, en lui expliquant les règles du grand monde et de la grande éducation; je lui ai prouvé que ce ne serait pas la peine d'avoir

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