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J'y prens plaifir. A peine on eut oüi la chose,
Qu'on fe mit à crier, Miracle, (6) Apothéose.
Le Cerf eut un préfent, bien loin d'être puni.

Amufez les Rois par des fonges,

Flattez-les, payez-les d'agréables menfonges, Quelque indignation dont leur cœur foit rempli, Ils goberont l'appât, vous ferez leur ami.

(6) Déïfication, pour dire, La voilà au rang des Dieux.

S

FABLE X V.

Le Rat & l'Eléphant.

E croire un (1) perfonnage, eft fort commun en
France:

On y fait l'homme d'importance,

Et l'on n'eft fouvent qu'un Bourgeois :
C'eft proprement le mal François.

La fotte vanité nous eft particuliere.

Les Espagnols font vains, mais d'une autre maniére:
Leur orgueil me femble, en un mot,
Beaucoup plus fou, mais pas fi fot:
Donnons quelque image du nôtre,
Qui fans doute en vaut bien un autre.

Un Rat des plus petits voyoit un Eléphant
Des plus gros, & railloit le marcher un peu lent
De la bête de haut parage,

Qui marchoit à gros équipage.
Sur l'animal (2) à triple étage

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Une (3) Sultane de renom,

Son Chien, fon Chat, & fa Guenon, Son Perroquet, fa vieille, & toute fa maison, S'en alloit en pélerinage...

Le Rat s'étonnoit que les gens

Fuffent touchés de voir cette pefante mafle: Comme fi d'occuper ou plus ou moins de place, Nous rendoit, difoit-il, plus ou moins importans. Mais qu'admirez-vous tant en lui, vous autres hommes ?

Seroit-ce ce grand corps qui fait peur aux enfans? Nous ne nous prifons pas, tout petits que nous fommes,

D'un grain moins que les Eléphans.
Il en auroit dit davantage,
Mais le Chat fortant de fa cage,
Lui fit voir en moins d'un inftant,
Qu'un Rat n'eft pas un Eléphant.
(3) La femme d'un Prince d'Orient.

FABLE XV I.

O

L'Horoscope.

N' rencontre fa deftinée

Souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter.

Un pere eu pour toute lignée Un fils qu'il aima trop, jufques à confulter Sur le Sort de fa géniture,

Les Difeurs de bonne aventure.

Un de ces gens lui dit, que des Lions fur tout
Il éloignât l'enfant jufques à certain âge,

Jufqu'à vingt ans, point davantage.

Le pere, pour venir à bout

D'une précaution fur qui rouloit la vie
De celui qu'il aimoit, défendit que jamais
On lui laiflât paffèr le feuil de fon Palais.
Il pouvoit fans fortir contenter fon envie,
Avec fes compagnons tout le jour badiner,
Sauter, courir, fe promener.

Quand il fut en l'âge où la chaffe
Plaît le plus aux jeunes efprits,
Cet exercice avec mépris

Lui fut dépeint: mais quoi qu'on faffe,
Propos, confeil, enfeignement,

Rien ne change un tempérament.

Le jeune homme inquiet, ardent, plein de courage,
A peine fe fentit des bouillons d'un tel âge,
Qu'il foupira pour ce plaifir.
Plus l'obftacle étoit grand, plus fort fut le defir.
II favoit le fujet des fatales défenses;
Et comme ce logis, plein de magnificences,
Abondoit par tout en tableaux,

Et que la (1) laine & les (2) pinceaux
Traçoient de tous côtés chaffes & paysages,
En cet endroit des animaux,

En cet autre des perfonnages,

Le jeune homme s'émeut voyant peint un Lion.
Ah, monftre! cria-t-il, c'eft toi qui me fais vivre
Dans l'ombre & dans les fers. A ces mots il fe livre
Aux tranfports violents de l'indignation,
Porte le poing fur l'innocente bête.
Sous la tapiflerie un clou fe rencontra.
Ce clou le bleffe, il pénétra

Jufqu'aux refforts de l'ame; & cette chére tête
Pour qui l'art (3) d'Efculape en vain fit ce qu'il

put,

Dut fa perte à ces foins qu'on prit pour fon falut.

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(3) Dieu de la Médecine & de la Chirurgie.

P

FABLE V.

L'Homme & la Puce.

Ar des vœux importuns nous fatiguons les
Dieux,

Souvent pour des sujets, même indignes des hommes.
la temble que le Ciel, fur tous tant que nous fommes,
Sot oblige d'avoir inceflàmment les yeux;
br que le plus petit de la race mortelle,

A chaque pas qu'il fait, à chaque bagatelle,
Delve latiguer l'Olympe & tous fes citoyens,
Come s'il s'agilloit des Grecs & des Troyens.

Cabbar une Puce eut l'épaule mordue,
Das les pas de fes draps elle alla fé loger.
Fiscale, è dit-il, tu devois bien purger

e cette Hydre au Printemps revenue.
Das 15scu, Jupiter, que du haut de la nue
Tempolles la race afin de me venger?
Puce il vouloit obliger

lak potter leur foudre & leur maffue.

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Pour éprouver la venne un mar, et!. La nuit etant pres d the. O Diese

Je n'en puis plus, on fit us. Quoi j'accouche d'un cent! & un œ voila

Frais & nouveau poncu: gardez It'
On mappeueroit Fourt. E

La femme neuve au

Ainu que fui Drafts

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Sort du lit quand le jour ilEt de court teas

Ma commere, dit-elit, m

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