Un libre-penseur du XVIme siècle: Érasme

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A. Lemerre, 1889 - Philosophy, Renaissance - 452 pages

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Page 282 - C'eSt une pretieuse chose que la santé, et la seule chose qui mérite à la vérité qu'on y employé, non le temps seulement, la sueur, la peine, les biens, mais encore la vie à sa poursuite; d'autant que sans elle la vie nous vient à estre pénible et injurieuse.
Page 358 - Avant la Renaissance, , la religion intéressait, même au foyer de famille, même sur la place publique. On n'était pas seulement chrétien à l'église. Pour s'entendre lui-même, pour se faire entendre à autrui,, le poète pensait et parlait chrétien. La Renaissance vint qui remit en question ce que l'Évangile avait résolu, secoua le vieil homme qui n'était pas mort, mais seulement endormi, remua ce fond païen, corrompu, revêche et moqueur qui est dans tout homme, et, sous prétexte de...
Page 146 - Baie, où la réformation fut malheureusement éludée, et l'Eglise replongée dans de nouvelles divisions. Le cardinal Julien représentait à Eugène IV les désordres du clergé; principalement de celui d'Allemagne. « Ces désordres , lui disait-il , excitent la haine du peuple contre tout l'ordre ecclésiastique , et si on ne le corrige , on doit craindre que les laïques ne se jettent sur le clergé à la manière des hussites, comme ils nous en menacent hautement.
Page 156 - Semblablement un moine (j'entend de ces ocieux moines) ne laboure, comme le paysan ; ne garde le pays , comme l'homme de guerre ; ne guérit les malades, comme le médicin ; ne presche ni endoctrine le monde, comme le bon docteur évangélique et pédagogue ; ne porte les commodités et choses nécessaires à la république , comme le marchand.
Page 146 - Plusieurs prédicateurs ne prêchaient que les indulgences, les pèlerinages, l'aumône donnée aux religieux , et faisaient le fond de la piété de ces pratiques qui n'en étaient que l'accessoire.
Page 161 - De tous les oiseaux, s'écrie-t-il, l'aigle est le seul qui ait paru aux sages représenter dignement la royauté; il n'a ni beauté, ni ramage, ni bon goût, mais il est Carnivore, rapace...
Page 159 - ... ce bon Dieu en terre. Cela luy est non seulement permis et licite, mais commendé par les sacres Decretales, et doibt à feu incontinent Empereurs, Rois, Ducz, Princes, Republicques, et à sang mettre, qu'ilz transgresseront un iota de ses mandemens ; les spolier de leurs biens, les...
Page vi - Tout est dit, et l'on vient trop tard depuis plus de sept mille ans qu'il ya des hommes et qui pensent. Sur ce qui concerne les mœurs, le plus beau et le meilleur est enlevé ; l'on ne fait que glaner après les anciens et les habiles d'entre les modernes.
Page 309 - Ruineuse instruction à toute police, et bien plus dommageable qu'ingénieuse et subtile, qui persuade aux peuples la religieuse créance suffire, seule et sans les mœurs, à contenter la divine justice.
Page 445 - ... dans le cœur de l'homme et s'y sacrifier comme sur un autel, et l'immolation eucharistique dans ce même cœur. Vain effort ! il tente l'impossible et l'inconciliable ; il ne réussira qu'à retarder, à luimême, son entraînement prochain, irrésistible. Car il n'ya pas de milieu : la Croix barre plus ou moins la vue libre de la nature ; le grand Pan n'a rien à faire avec le divin Crucifié.

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