De mille êtres souffrants prévenant les besoins, Ces restes qu'aux vautours la haine avait promis. Eh! pourquoi loin de nous en chercher des modèles Celle-ci, dès l'aurore, au repos arrachée, Toutes enfin, l'appui des Français malheureux, Et tantôt, s'offrant seule à l'homicide acier, DIX-NEUVIÈME SIÈCLE. POETES ILLUSTRES. VERS le COMMENCEMENT de ce siècle, sous les règnes de Napoléon, Louis XVIII., et Charles X., florissaient, BERCHOUX-NÉ EN 1765. Poète. Il y a beaucoup d'esprit dans son Elégie sur les Grecs et les Romains; mais le poème de la Gastronomie, qui suivit cette pièce, est une œuvre fort médiocre. Le Philosophe de Charenton, et La Danse, ou les Dieux de l'Opéra, valent encore moins.-Mourut en 1838. MADAME DUFRÉNOY-NÉE EN 1765. La force et la vérité de sentiment qui règnent dans ses Elégies, en font oublier les défauts de l'expression, quelquefois rude et embarrassée. L'Epitre à Suzane, qui valut à l'auteur une lyre d'argent de l'Académie de Cambrai, son Ode à Dieu, La Convalescence, Le Bonheur de l'Etude, La Délivrance d'Argos, offrent de grandes beautés, sans presque aucune tache.-Mourut en 1825. ARNAULT-NÉ EN 1766. Poète dramatique: il s'exerça dans la tragédie, l'opéra, et la comédie. C'est dans les deux premiers genres qu'il se fit le plus applaudir, en donnant Marius à Minturne, Germanicus, Cincinnatus, Oscar, Lucrèce, Phrosine et Mélidor, etc. On a de lui aussi des fables ingénieuses, et des mémoires intéressants intitulés Souvenirs d'un Sexagénaire.-Mourut en 1834. DUVAL (ALEXANDRE)-NÉ EN 1767. Poète dramatique. Une connaissance parfaite de la scène, un art merveilleux dans le nœud de l'intrigue, beaucoup de raison et de comique dans le dialogue, un style facile, mais parfois négligé; voilà ce qui caractérise ses œuvres, qui sont nombreuses, et dont les meilleures, à en juger par le succès qu'elles eurent à la scène, sont, Henri V., drame; La Fille d'Honneur, comédie; La Jeunesse de Richelieu, drame; Le Tyran Domestique, comédie; Le Prisonnier, opéra comique; Maison à vendre, opéra comique; Le Menuisier de Livonie, comédie; La Manie des Grandeurs, comédie; Le Complot de Famille, comédie; Le Faux Bonhomme, comédie, etc. Mourut en 1842. PICARD-NÉ EN 1769. Poète dramatique, célèbre pour le naturel de ses peintures variées. Il est auteur du joli opéra des Visitandines, et de plusieurs comédies piquantes, telles que La Petite Ville, Les Ricochets, Les Amis de College, Les Provinciaux à Paris, La Maison en Loterie, Les Deux Philibert, etc. Mourut en 1828. DE JOUY-Voyez Vol. I. MICHAUD-Voyez Vol. I. DESAUGIERS-NÉ EN 1772. Chansonnier et vaudevilliste, célèbre pour son esprit enjoué. L'Hôtel Garni ou la Leçon Singulière, La Chatte Merveilleuse, Monsieur sans Gêne, et Le Dîner de Madelon, pièces qu'on a vu jouer tant de fois, sont de lui. Mourut en 1827. LEMERCIER-NÉ EN 1772 Poète et prosateur. Il s'est acquis autant de réputation par la diversité que par le mérite de ses œuvres, qui en général portent l'empreinte du génie et du goût. Elles sont trop nombreuses pour être détaillées ici, mais voici les titres des plus remarquables: Le Lévite d'Ephraïm, tragédie; Agamemnon, tragédie; La Prude, comédie; Les Quatre Métamorphoses, poème; Pinto, comédie; Ismaël au Désert, ou l'Origine du Peuple Arabe, scène orientale; Un de mes Songes, ou Quelques Vers sur Paris; Christophe Colomb, comédie; Charlemagne, tragédie; La Panhipocrisiade, poème; Cours Analytique de Littérature Générale ; Saint Louis, tragédie; La Démence de Charles VI., tragédie; Frédégonde et Brunehaut, tragédie; Les Voyages de Scaramantade, comédie.-Mourut en 1840. ÉTIENNE-NÉ EN 1778. Poète dramatique. Il a donné trois comédies fort spirituelles, Bruéis et Palaprat, Les Deux Gendres, L'Intrigante, et plusieurs jolis opéras, La Lampe Merveilleuse, Une Heure de Mariage, Un Jour à Paris, Gulistan, Cendrillon, Joconde, etc. Nous avons aussi de lui quelques ouvrages en prose, entr'autres une Histoire du Théâtre Français depuis la Révolution, et des Lettres sur Paris, relations piquantes des agitations de la cour dans les années 1818 et 1819.-Mourut en 1845. BÉRANGER-NÉ EN 1780. Le plus spirituel et le plus gracieux de nos chansonniers. Quand un noble sentiment l'inspire, c'est lui aussi qui a le plus d'enthousiasme; dans ses chansons patriotiques, il s'élève quelquefois jusqu'au ton sublime de l'ode. Mourut en 1857. |