Correspondance politique, pour servir a l'histoire du républicanisme français

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P. F. Fauche, 1796 - Europe - 45 pages
 

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Popular passages

Page viii - Si je pouvais faire en sorte que tout le monde eût de nouvelles raisons pour aimer ses devoirs, son prince, sa patrie, ses lois; qu'on pût mieux sentir son bonheur dans chaque pays, dans chaque gouvernement, dans chaque poste où l'on se trouve, je me croirais le plus heureux des mortels.
Page vi - ... l'image d'un livre leur donne le frisson : parce qu'on a abusé des lumières ils extermineraient tous ceux qu'ils supposent éclairés : parce que des scélérats et des aveugles ont rendu la liberté horrible, ils voudraient gouverner le monde à coups de sabre et de bâton.
Page xxvii - France de l'oppression de ses légistes et la ramène à un gouvernement, ce ne peut être par une législation simple adaptée aux convenances primitives. Son habileté et son bonheur seront au comble s'il parvient seulement à mettre en harmonie d'anciens préjugés avec les nouveaux, les intérêts qui précédèrent et ceux qui suivirent la Révolution : fragile, mais désirable alliance de l'autorité monarchique et de la liberté, contre laquelle lutteront sans cesse les souvenirs, soit de...
Page xxxi - ... fond du creuset. Comme rien n'offre moins d'obstacles que de perfectionner l'imaginaire , tous les esprits remuants se répandent et s'agitent dans ce monde idéal.
Page xxxv - Diodore. toujours dans la licence" ou dans l'oppression, également travaillée par sa liberté et par sa servitude, recevant toujours l'une et l'autre comme une tempête, et malgré sa puissance au dehors, toujours déterminée à une révolution par la plus petite force étrangère...
Page xxxii - ... la fois ce qu'on n'a jamais vu, même sous les plus libres gouvernements, la perfection immuable, la fraternité universelle, la puissance d'acquérir tout ce qui nous manque et de ne composer sa vie que de jouissances.
Page ix - En observant les prodiges du pouvoir révolutionnaire, on est aussi embarrassé de comprendre comment il a pu s'établir, que de concevoir comment il pourra finir. Des hommes de néant ont dit à une nation polie, renommée par son honneur et caractérisée par sa vanité : Sois grossière pour être républicaine, redeviens sauvage pour démontrer la supériorité de ton génie, quitte les usages d'un peuple civilisé pour prendre ceux des galériens, défigure ta langue pour l'élever, parle comme...
Page xxvii - Ce serait une erreur de croire que l'esprit du républicanisme n'a germé en France que depuis la révolution. L'indépendance des mœurs, le relâchement des devoirs, l'inconsistance de l'autorité, la fougue impétueuse des opinions dans un pays où l'irréflexion en fait sur-le-champ des préjugés ; enfin , l'inoculation américaine avaient infusé cet esprit dans toutes les classes qui raisonnent. La plupart des mécontents en France s'affichaient démocrates, ainsi que la plupart le sont aujourd'hui...
Page xxviii - ... des préjugés ; enfin , l'inoculation américaine avaient infusé cet esprit dans toutes les classes qui raisonnent. La plupart des mécontents en France s'affichaient démocrates, ainsi que la plupart le sont aujourd'hui dans le reste de l'Europe. Le peuple seul restait étranger à cette effervescence. Le Français hait à tel point toute supériorité , qu'en effaçant celle du roi il demeura incapable d'en supporter aucune.
Page x - ... intérieures , en demeurent les témoins neutralisés, et abandonnent les destins de l'État à quelques conjurés obscurs, dont Catilina eût à peine voulu pour ses crieurs publics. « Un caractère distinctif de cette populace de démagogues a suppléé à leur capacité : à force d'audace ils ont rendu le génie inutile ; c'est à l'audace qu'ils doivent une statue. Celui d'entre eux qui leur disait à la tribune osez ! jugeait son siècle et méritait le triomphe ; il a péri sur l'échafaud...

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