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les Grands qui les cultivent, ou qui les prote gent, acquiérent un dégré de confidération & d'eftime, , que le public éclairé leur refufe towjours, lorfqu'ils ne lui font connus que par

leurs titres & par leurs dignités.

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C'est donc, pour ces hommes élevés & puiffans, un devoir honorable de récompenfer les talens, d'appeller le mérite auprès d'eux, & de fe former à l'école des Périclès, des Platons & des Montesquieux; mais ces nobles & fertiles paffions ne germent & n'éclatent que dans les ames généreuses & patriotiques. Elles feules, MONSEIGNEUR vous ont attiré mon hommage.

Je fuis avec un très-profond respect,

MONSEIGNEUR,

Votre très-humble

& très-obéiffant ferviteur,
LACOMBE.

A VIS

DE L'AUTEUR.

JE m'étois propofé de placer en tête de cè

Dictionnaire une Differtation fur l'origine & les progrès de la Langue Françoife. Outre l'Hiftoire que je devois donner des révolu tions par lesquelles cet idiome a paffé pour arriver au point de perfection où nous le voyons parvenu, je m'étois attaché à suivre, dans les Epoques que j'avois à parcourir, les progrès de notré poëfie. Dans cette vûe j'avois recueilli un très-grand nombre de fragmens des Troubadours, & d'autres morceaux choifis des Poëtes qui fe font le plus diftingués depuis, Monfieur de Sainte-Palaye ayant bien voulu me communiquer le recueil immense qu'il a fait de tous nos Poëtes Provençaux,

viij AVIS DE L'AUTEUR. tréfor précieux où brille également l'érudition

la plus vaste, le goût le plus vrai, le discernement le plus exquis. Ce Mémoire devoit se borner à quelques feuilles dans le plan que je m'en étois d'abord tracé; mes idées se sont tellement multipliées, qu'il ne peut plus aujourd'hui fervir d'introduction à ce Dictionnaire pour lequel je l'avois entrepris ; je me fuis donc vu forcé, malgré moi, d'en faire un Ouvrage à part, que je publierai dans le courant de l'année prochaine,

DICTIONNAIRE

DICTIONNAIRE

DU VIEUX LANGAGE

FRANÇOIS.

AA.

A AINNEESCHT, Aifnéage, Ainfnéété, ledroit d'aî

neffe.

AAISIER, mettre quelqu'un à fon aife, le traiter bien.

AALES, Aélis, pour Adélaïde nom de femme.
AARBRER, fe cabrer, Efferre fe.

ABABRUPTE, à l'improvifte, Repentind.

ABACE, Abéce ou Abacie, table fur laquelle on traçoit des figures & des nombres d'Arithmétique. ABAEUS ou Abaous, biens fans maîtres.

2

ABAï, aboyement d'un chien, Latratus.

ABAIÉSSE, une Abbeffe, une Supérieure de Religieufes.

ABAILLE, une abeille, Apis.

A

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ABAISER, pour appaifer, fedare, componere

Mez de pot fofrir tel defroi, *
Pallas qui la noise abaisa

Tant que

li un l'autre baifa.

*(Défaftre.)

ABALOURDIR, abrutir, hebetem facere.
ABANATION, exil d'un an entier.

ABAQUE, Abacont, Abaco; voyez Abace.
ABAT CHAUVEE, laine médiocre.
ABATEIS, Forêt, Bois, Sylva.

ABATELLEMENT, Sentence confulaire au Levant.
ABAITURES, Abatturetes, abatis, menus - bois.
Frutetum.

ABAYFR, écouter avec étonnement, bouche béante, inhiare loquenti: Abayent, ils aboyent, ils jappent. ABBATTE, Abaton, lieu inacceffible.

ABEC, amorce, appas, illecebra.

ABÉCHEMENT, action de donner la béquée. ABECHER, donner la béquée, efcam in roftrum avis immittere.

ABEILLAGE ou Abollage, une ruche d'Abeilles.
ABEL, habile, qui eft capable: ce mot eft Celtique.
ABELISER, charmer, ravir quelqu'un.

Si m'abélifoit & féoit; Roman de la Rofe.

ر

ABERHAVRE embouchure de riviére, Fluminis oflium.

ABERITE, une femme éveillée, une égrillarde.
ABERKEIDS, gens baffoués, contumeliá affecti.
ABETIR, rendre ftupide, hebetem facere.
ABEVRER, Aboivrer, faire boire un cheval.
ABEYANCE, attendre quelqu'un avec empreffement.
ABIENHEAR, Depofitaire, fequefter.

ABIGEAT, larcin d'un troupeau de bétail.

ABLAIS, Abláos, Abláonte, dépouilles du bled; frumenti fpolia.

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