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DE LA

SOCIÉTÉ ACADÉMIQUE

DE NANTES

ET DU DÉPARTEMENT DE LA LOIRE-INFÉRIEURE

DÉCLARÉE

ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE

Par Décret du 27 décembre 1877.

Volume 5 de la 7° Série.

1894

NANTES,

Mme yve CAMILLE MELLINET, IMPRIMEUR DE LA SOCIÉTÉ ACADÉMIQUE,
Place du Pilori, 5.

L. MELLINET ET Cie, SUCTS.

ALLOCUTION DE M. LE D' GOURRAUD,

PRÉSIDENT SORTANT.

CHERS COLLÈGUES,

C'est avec joie que je vois arriver le terme de mon mandat et le moment de me décharger d'un poids beaucoup trop lourd pour mes faibles épaules. Et pourtant, Messieurs, vous avez tout fait pour me rendre cette présidence douce et agréable, par l'extrême bienveillance que vous m'avez toujours témoignée, et l'indulgence que vous avez accordée à mon inexpérience. Je tiens à vous en remercier tous bien sincèrement.

L'année qui vient de s'écouler a été particulièrement malheureuse pour nous. Le Conseil municipal, en supprimant notre subvention annuelle, nous a porté un coup terrible.

Peut-être même ce coup eût-il été mortel sans l'habile gestion de notre trésorier, M. Delteil, à qui je suis heureux de rendre le juste hommage qui lui est dû, et qui mérite, à tous égards, notre reconnaissance. C'est grâce aux sages économies faites par lui dans des temps plus prospères que nous avons pu équilibrer nos budgets de 1893 et de 1894.

Pour celui de 1894, notre propriétaire est venue heureusement à notre secours en nous faisant sur notre loyer une diminution très importante. Malgré cela il a fallu encore vous demander des sacrifices bien pénibles; et vous avez

dû jeter à la mer plusieurs vieux amis pour sauver l'équipage; j'entends par là des revues et des journaux que nous étions heureux de retrouver à notre salon de lecture et dont il a fallu coûte que coûte supprimer l'abonnement.

J'ose espérer que cette suppression ne sera que momentanée. Car si les démarches que nous avons tentées auprès du Conseil municipal et du Conseil général ont été vaines cette année, elles nous ont cependant laissé beaucoup d'espoir pour l'avenir.

D'un autre côté, beaucoup d'entre vous ont pensé avec juste raison, je crois, qu'il fallait modifier nos Statuts et rajeunir notre Société avant qu'elle ne devint centenaire. Car il faut bien l'avouer entre nous, nous souffrons un peu d'anémie et de vieillesse: nous avons besoin de la transfusion d'un sang jeune et généreux pour réveiller nos membres engourdis et revivifier notre langue un peu empâtée et paresseuse plusieurs de nos sections ont été à peu près muettes cette année. La Section de Médecine, il est vrai, a eu de nombreuses et intéressantes séances, mais les médecins ont été égoïstes, contre leur habitude, ils se sont cantonnés chez eux, négligeant les séances générales, et se gardant bien de communiquer aux autres la belle ardeur qui les animait.

Il faut donc absolument nous rajeunir, nous y arriverons en faisant de nouvelles recrues. Je n'insiste pas sur les moyens, ce sera l'affaire de mon successeur. J'ai voulu tout simplement encourager un mouvement de réformes et de vitalité qui se manifeste heureusement parmi nous.

Et maintenant avant de descendre de ce fauteuil, je dois un mot d'adieu et de reconnaissance aux collaborateurs dévoués et intelligents dont vous m'avez entouré: MM. Gahier, Oger, Landois. Je les remercie tous de l'appui qu'ils m'ont donné et pour l'administration de notre Société et pour les

démarches pénibles et souvent ennuyeuses qu'il a fallu faire auprès des pouvoirs publics pour reconquérir la subvention perdue. J'ai eu plusieurs fois recours à l'extrême obligeance de M. Gahier pour me remplacer à cette place, et c'est à lui que j'ai souvent confié le poids de notre administration intérieure. Aussi était-il tout naturellement désigné pour la place d'honneur que vous lui avez confiée cette année, et qu'il saura si dignement occuper.

Je serais bien ingrat d'oublier notre laborieux et distingué bibliothécaire, M. Viard: c'est une des colonnes de notre Société, et nous devons tous lui savoir un gré infini de la façon dont est tenue notre nombreuse et riche bibliothèque, du travail considérable et du temps qu'il lui consacre. Malgré ce labeur incessant, il a su prendre haut la main, nos intérêts, et vous avez entendu avec plaisir l'intéressante et utile monographie qu'il nous a lue sur l'utilité de la Société Académique.

Il ne me reste plus qu'à souhaiter la bienvenue à ceux qui vont nous remplacer à ce bureau. En les voyant, vous éprouverez comme moi un sentiment de confiance dans l'avenir, car une Société qui sait mettre ainsi à sa tête la jeunesse, la force et l'intelligence, n'est pas prête de périr.

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