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Au point de vue de la composition chimique, c'est encore au phosphate d'alumine que répond la richesse maximum en azote et en acide phosphorique. Il n'en est pas ainsi pour tous les sujets alimentés par lui; plusieurs même sont faibles sous ce rapport. La même remarque s'applique au total des éléments minéraux absorbés, sans qu'il soit possible d'en donner la raison avec certitude. Les conditions expé

rimentales ont beau être identiques, en apparence, les plantes y découvrent parfois des différences, qu'elles traduisent par des écarts d'assimilation sensibles à la vue, en terrain pauvre principalement. D'autre part, les semences avaient été mises au nombre de quatre, dans chaque vase; toutes ne sont pas parvenues à végéter. Là où il n'en est resté qu'une ou deux, les racines ont eu la faculté de s'étendre avec plus de liberté, la nutrition a pu être plus active que là où elles sont toutes venues à bien. Notons encore que l'insuffisance de l'aération et l'excès d'humidité qui en est résulté ont exercé une influence funeste sur quelques plantes et ont nui à leur développement.

Ces accidents, que j'aurais sans doute évités si j'avais pu disposer d'un emplacement plus favorable, ne me semblent pas cependant de nature à faire hésiter sur l'interprétation qu'il convient de donner aux résultats qui viennent d'être chiffrés. Le seul fait que le maximum d'élongation et le maximum d'azote comme d'acide phosphorique relèvent partout du phosphate d'alumine, autorise à dire que ce phosphate a été mieux assimilé que les autres phosphates fossiles mis en concurrence avec lui.

M'appuyant sur ces observations, j'ai cru pouvoir écrire, dans une note récemment présentée à l'Académie des Sciences, que j'espérais voir le phosphate du Grand-Connétable fructueusement utilisé par l'agriculture, dans son état naturel. Un savant éminent s'est inscrit contre cette espérance et l'autorité de son jugement m'imposerait des réserves au sujet de cette conclusion, si ces réserves n'avaient toujours été dans ma pensée. Je n'ai pas eu l'intention de me prononcer d'une manière absolue sur la valeur agricole du phosphate d'alumine, à la suite d'expériences aussi restreintes que celles dont je viens de donner l'analyse. Pour mieux juger la question j'ai préparé, l'automne dernier,

des essais en grande culture et sur des plantes appartenant à des familles différentes, En même temps j'ai renouvelé, dans les vases qui ont servi à mes premières constatations et avec un sol artificiel semblable à celui dont j'ai donné plus haut la composition, la comparaison du phosphate du Grand-Connétable aux autres engrais phosphorés, en m'adressant cette fois à des produits plus solubles que les phosphates fossiles scories phosphoreuses, phosphate précipité, superphosphate, etc. Je ferai connaître les récoltes obtenues dans ces divers milieux et j'espère suivre, plus loin que je ne puis le faire aujourd'hui, l'introduction dans les végétaux des principaux éléments de leur nutrition, sous les différentes influences mises en œuvre.

En attendant, on m'accordera que j'étais fondé par ce qui précède à bien augurer de l'intervention du phosphate d'alumine dans la culture. Je ne suis pas seul d'ailleurs à lui attribuer une valeur agricole.

Bobierre croyait à son efficacité.

De son côté, Märcker a écrit que le phosphate de Kladno (phosphate d'alumine obtenu des minerais de fer) lui avait donné des résultats égaux à ceux des superphosphates (1).

Depuis que ces lignes ont été tracées, M. le Dr Arm. Gautier a fait connaître à l'Académie des Sciences (2) que M. G. Gautier, son frère, et d'autres agriculteurs distingués ont employé à des expériences de grande culture des milliers de tonnes des phosphates de chaux et d'alumine de la grotte de Minerve, qu'il avait étudiés. A dose égale d'acide phosphorique, ces phosphates se sont montrés plus efficaces que les phosphates de chaux usuels, pendant une période de trois

(1) Mentzel'scher Kalender, 1879, § 35.

(2) Comptes rendus de l'Académie des Sciences, t. cxx, p. 356.

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années. Les mêmes expérimentateurs ont pu aussi se rendre compte de la grande assimilabilité du phosphate d'alumine presque pur provenant de la grotte précitée. Pour expliquer cette facile absorption par les plantes, M. Arm. Gautier a démontré, en 1893 (1), que le phosphate d'alumine est soluble dans divers sels ammoniacaux, notamment dans le phosphate et surtout dans le lactate d'ammonium, qui existent tous deux dans les fumiers et dans les terreaux fermentés.

Enfin, il m'a été assuré qu'en Amérique le phosphate du Grand-Connétable est tellement estimé, que presque tout ce qui est extrait de son gisement est absorbé par le NouveauMonde. J'aurai soin de vérifier l'exactitude de ces renseignements, d'après lesquels encore les agriculteurs américains attribueraient à ce phosphate une action comparable à celle des superphosphates, dont il atteindrait, par suite, le prix commercial.

(1) Comptes rendus de l'Académie des Sciences, t. cvi, p. 1492.

LE THEATRE D'HENRI BECQUE

ÉTUDE

PAR A. MAILCAILLOZ

Il y a quelques années, vers 1886, je crois, les affiches du théâtre de Nantes annonçaient une représentation de la Parisienne, d'Henri Becque, qui devait être donnée dans la salle Graslin par une troupe de passage. A l'heure indiquée pour le lever du rideau, une vingtaine de personnes seulement garnissaient les banquettes, si bien que l'impresario dut rembourser à ces rares amateurs le montant de leur place et se diriger, lui et sa troupe, vers quelque cité plus hospitalière. Mais on ne pouvait, en la circonstance, reprocher aux Nantais d'avoir été plus béotiens que leurs compatriotes, car la tournée n'eut pas beaucoup plus de succès dans chacune des villes où elle s'arrêta, sans que la valeur des acteurs qui composaient la troupe fût, du reste, pour rien dans cette abstention. La vérité est que Becque ne faisait pas recette alors, et je ne crois pas que maintenant encore ses pièces soient une source de grands profits pour le directeur qui risque l'aventure de les mettre à la scène. Est-ce donc que son théâtre est sans valeur ? Est-ce que je ne cours pas moi-même le risque d'un insuccès en tentant de vous y intéresser? Je ne le crois pas, ou plutôt s'il

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