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ÉTUDE SUR LA VALEUR AGRICOLE

DU

PHOSPHATE D'ALUMINE DU GRAND-CONNÉTABLE

PAR A. ANDOUARD.

J'ai commencé, au printemps de 1894, des cultures en pots destinées à comparer l'assimilabilité du phosphate du Grand-Connétable à celles des principaux phosphates de chaux fossiles connus.

A cet effet, j'ai choisi des plantes appartenant à des familles variées et présentant un développement radiculaire différent Balsamine, Lin d'été, Moutarde blanche, Sarrasin. Puis, je leur ai préparé un sol peu nourrissant, dans l'espoir, non trompé, de voir s'accentuer plus nettement l'effet des aliments phosphorés que je voulais différencier. Voici la composition chimique de ce sol artificiel :

Acide phosphorique (à l'état de phosphate)..

Potasse (à l'état de sulfate)

Chaux (à l'état de carbonate)

Magnésie (à l'état de carbonate).

Argile jaune.....

Sable blanc de Fontainebleau, environ......

0.10 %

0.10

0.08

0.02

10.00

87.00

Cette composition a été légèrement modifiée, au point de

vue des éléments fertilisants, par l'argile et par le sable, qui ont introduit dans le mélange 0,64 % de chaux et des traces de potasse, d'oxyde de fer et de matières organiques. Elle n'est pas moins restée celle d'une terre maigre et dépourvue d'humus.

Les phosphates minéraux mis en expérience avaient le titre et l'origine que voici:

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Ils avaient tous été

tamisés à la toile n° 100 et le poids de chacun d'eux avait été calculé, de manière à donner au sol des différents pots la richesse uniforme de 0,1 % d'acide phosphorique.

Les vases employés dans cette expérience étaient en grès vernissé. Chacun d'eux contenait 18 kilogrammes de terre et avait reçu soit une graine de balsamine, soit quatre graines de lin d'été, de moutarde ou de sarrasin.

L'ensemencement a eu lieu le 12 avril. Chaque espèce de plante occupait sept pots, représentant les sept phosphates en comparaison. Plusieurs graines ayant refusé de germer ont été remplacées le 24 du même mois et le 1er mai. Toutes ne sont pas venues à bien.

Les arrosages ont été pratiqués une fois par semaine avec une solution de nitrate de soude à 10 grammes de sel par litre, et le reste du temps avec de l'eau distillée. Chaque plante recevait ainsi tous les huit jours, au début de la

végétation, 2 milligrammes d'azote; un peu plus tard, cette ration a été portée à 4 milligrammes et enfin à 8, au moment de l'évolution florale. La quantité totale de l'azote fourni à l'ensemble des plantes cultivées n'a pas dépassé 5 grammes, ce qui donne, pour chacune d'elles (59 seulement ont réussi), 84 milligrammes d'azote, correspondant à 552 milligrammes du nitrate de soude utilisé.

Les conditions culturales ont laissé à désirer. J'ai été obligé de disposer les pots sur deux rangs, dans une orangerie aspectant l'ouest et à peine visitée par le soleil. Bien qu'ils eussent été rapprochés des fenêtres, autant que possible, ils ne recevaient qu'une lumière oblique et inégale. En outre, l'obligation de laisser fermées presque toutes les ouvertures et l'excès de vapeur d'eau qui a saturé l'atmosphère pendant la majeure partie de l'été, ont entretenu dans l'orangerie qui m'était prêtée une humidité nuisible, dont tous les sujets ont été plus ou moins victimes.

Pour atténuer les effets de l'inégalité d'éclairage dont je viens de parler, j'ai eu soin de placer sur une même ligne tous les représentants d'une même plante. La lumière qu'ils recevaient n'en restait pas moins défectueuse, mais au moins était-elle identique pour tous.

Pendant les premières semaines, la végétation a été pénible; il n'en pouvait pas être autrement dans un milieu dépourvu d'humus; mais aussitôt que les racines ont été suffisamment allongées pour satisfaire aux exigences de l'accroissement, l'intensité relative de la nutrition s'est promptement révélée aux yeux. Toutes les plantes semées sur le phosphate du Grand-Connétable, sans exception, ont pris une élongation plus rapide que celle des autres. Aucun des visiteurs qui les ont examinées, aux diverses périodes de leur évolution, n'a hésité à reconnaître la supériorité de leur vigueur et de leur développement.

Comme conséquence de l'activité particulière imprimée à la formation de leurs tissus, elles ont donné naissance à des ramifications plus nombreuses que celles de leurs congénères. La floraison s'y est montrée plus précoce et la fructification plus parfaite; ce sont elles qui ont produit le plus grand nombre de semences et qui les ont le mieux conduites à maturité. Quelques-unes ont conservé leurs cotylédons presque jusqu'au terme de leur existence. En un mot, du commencement à la fin elles ont surpassé les autres, de toute manière. Le relevé qui suit en fait foi; il a été dressé en prenant pour guide de classement la hauteur maximum atteinte par chaque individu.

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