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L'impression est digne du crédit bien assis dont jouit l'établissement typographique de Hijos de J. Pastor, de Valladolid.

Signé: R. BECERRO DE BENGOA,

Chef de la Rédaction.

La Farmacia moderna. La Pharmacie moderne, revue par décade, professionnelle et scientifique.

Madrid, 15 avril 1893.

BIBLIOGRAPHIE. Nouveaux éléments de pharmacie pratique, par A. Andouard.

Le docteur Andouard est un illustre professeur des Facultés de Médecine et de Pharmacie de Nantes. Il a publié récemment la quatrième édition, revue et augmentée, de son œuvre. Livre uile et par malheur peu connu en Espagne. L'habile professeur de Nantes m'est depuis longtemps connu; sans l'avoir jamais vu, je l'estime tant que journellement je l'ai dans l'esprit. Je m'honorerais d'être son ami, mais quant à présent je me contenterai de continuer d'être son admi

rateur.

Mon distingué collègue, don Rafael Ulecia y Cardona, directeur de la Revue de Médecine et de Chirurgie pratique, de Madrid, avec son distingué talent, a compris ce que vaut l'œuvre de pharmacie du docteur Andouard, et, pour la faire connaitre aux classes médicales et pharmaceutiques espagnoles, en a confié la traduction en castillan au très digne sous-inspecteur pharmacien du corps de santé militaire, le docteur Francisco Angulo y Suero. Le choix du Directeur de la Revue ne pouvait être plus parfait. Le docteur Angulo s'est fait une spécialité de ces sortes de travaux ; sa compétence s'est montrée dans une multitude d'occasions. Témoins, ses traductions de Buignet, Jungfleisb, Chaudelant, etc.

Quoique le livre dont nous nous occupons ne demandait

aucun aide, le docteur Angulo a su l'additionner, très opportunément, de quelques notes, touchant divers médicaments importants inclus dans notre Codex officiel, dans lesquelles il y expose son opinion particulière, autorisée en la matière. Avec mon Collèguc, je déplore, à cette occasion, l'imperfection de notre Pharmacopée nationale, qui est restée si antique dans sa forme et dans son fond et qui réclame une prochaine et complète transformation. Mais nous nous éloignons de notre sujet.

Le docteur Andouard, profond connaisseur de l'évolution que suit constamment la science en général, et ses branches médico-pharmaceutiques en particulier, dans chacune des éditions publiées de son livre, signale une nouvelle étape des progrès accomplis dans ces sciences.

Aussi sa quatrième édition n'oublie-t-elle pas l'application des études microbiologiques à la médecine et à la pharmacie. Il ne perd pas non plus de vue, et peut-être avec un excès d'enthousiasme, la tendance des médecins modernes de donner la préférence aux médicaments d'espèces définies, avec lesquels seulement (d'après l'opinion de beaucoup de personnes) on pourra déterminer, avec exactitude, l'action physiologique.

A propos de ce fait spécial, sans prétendre être juge en la matière, je me permettrai deux légères observations.

La première, à notre avis, est que les espèces pharmacologiques de composition complexe doivent plutôt tenir leur vertu médicale de la résultante harmonique de tous leurs principes immédiats que des vertus de l'un ou de plusieurs des éléments, que par leur activité nous considérons comme la base de l'action physiologique.

La seconde observation que je me permettrai de faire, consiste à manifester que les réactions ou les résultats pratiques obtenus dans le laboratoire de bactériologie, de

même que dans celui du chimiste, ou mieux du physiologiste, sont très distincts de ceux que l'on obtient dans le creuset de l'économie, car dans celui-ci les réactions s'effectuent sous l'influence d'un quid inconnu pour moi et auquel nous donnons le nom de force vitale.

Dans sa quatrième édition, le distingué pharmacien a pris soin d'agrandir, en ce qui est permis dans un Traité de Pharmacie pratique, ce qui se réfère au catalogue des antiseptiques et autres nouveaux médicaments que la science, ou mieux l'expérience, recommandent quoiqu'ils ne soient pas admis d'une manière franche et positive dans la matière médicale.

Homme pratique, notre docteur a réussi, dans toutes ses études et ses travaux, à écarter l'inutile pour se borner aux principes utiles et faciles.

Il a réuni en 25 opérations la description des très diverses manipulations employées à la préparation, purification, essais et conservation des médicaments élaborés. Cette partie de son livre est traitée avec une clarté supérieure, une simplicité et un bon jugement.

Il est très complet dans la classification des médicaments, partic rendue difficile par l'hétérogénéité des produits, et, négligeant les nomenclatures comme inutiles ou gênantes, il les divise en deux groupes:

1o Médicaments de composition chimique simple et définie; 2o Médicaments de composition complexe peu ou mal définie.

Pour la division et l'étude des premiers, il a recours aux derniers perfectionnements de la chimie; les seconds ont été classés par le docteur Andouard, en raison de leurs analogies pharmaceutiques; et si, par classifier, nous devons entendre formuler les analogies, selon Gehrardt, il n'y a nul

doute que ce soit la meilleure base pour coordonner cette classe de médicaments.

La description de chacune des espèces se termine par une étude pharmacologique du médicament préparé.

Avec habileté, il a réuni dans cette partie de son livre un véritable arsenal de documents, notices et observations aussi réussies qu'intéressantes. On doit les considérer comme une riche source pour l'instruction du médecin s'il veut travailler avec certitude d'après ses indications; le pharmacien doit y recourir pour la meilleure préparation et la meilleure application pharmaceutique des médicaments.

Recommander davantage l'ouvrage, ce serait seulement brûler un peu plus d'encens sur les autels d'un de nos meilleurs traités modernes de pharmacie pratique.

Nous terminerons en disant que le docteur Andouard doit, sans conteste, appartenir à l'école de ces savants, dont la bannière porte pour devise:

Utile non subtile legit.

Signé: Dr B. TORA,

Professeur de la Faculté de Pharmacie de Grenade.

EXPÉRIENCES

SUR LE FILTRE

HOWATSON

PAR A. ANDOUARD,

Directeur de la Station agronomique de la Loire Inférieure.

I.

Dans les premiers jours de février 1893, M. Howatson, ingénieur civil, installait dans le jardin de la mairie de Nantes, à titre d'expérience, un filtre de son invention destiné à fournir, au gré du consommateur, de l'eau alimentaire ou de l'eau applicable seulement aux besoins de l'industrie.

L'appareil était composé d'un cylindre de tôle d'une hauteur de 3 mètres environ, pour un diamètre de 50 centimètres. A la partie supérieure, une couche de silex concassé, d'une épaisseur de 60 centimètres, maintenue entre deux diaphragmes métalliques perforés, servait de première substance filtrante.

A 20 centimètres au-dessous de cette masse siliceuse et dissimulée entre deux assises de même nature, se trouvait une couche de 1,75 d'une matière poreuse particulière appelée polarite, dont voici la composition chimique :

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