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AVERTISSEMENT

On trouvera dans ce volume non seulement les six discours classiques prononcés par Bossuet de 1669 à 1687, mais en entier ou par extraits les oraisons funèbres antérieures d'Yolande de Monterby, du P. Bourgoing et de Nicolas Cornet. La même raison qui, dans les recueils de sermons, assure une place aux sermons de la jeunesse de Bossuet existe pour les Oraisons funèbres : montrer le dévelop

Et peut

pement progressif de son génie oratoire. être même cette obligation est-elle ici plus forte, si, comme il semble1, ce fut à regret et à contre-cœur que Bossuet dut se plier à ces discours d'apparat.

La nécessité qui s'impose, dans l'éloge funèbre, de dissimuler ou de taire les défauts, d'exagérer les mérites ou les vertus du défunt, oblige à joindre à ce genre de discours des notices complémentaires. J'ai essayé d'y restituer, d'après les mémoires du temps ou les travaux modernes, le portrait plus véritable et plus complet de chacun des personnages de Bossuet naturellement avec toutes les réserves et

1. Voir sur ce point l'Introduction, 1.

la discrétion que réclame une édition classique. Je n'ai pas craint de donner un assez ample développement à ces notices, d'autant qu'il n'existe point d'histoires particulières de Marie-Thérèse, d'Anne de Gonzague, ni de Le Tellier.

L'étendue donnée à ces notices m'a dispensé de multiplier, au bas des pages, des renseignements historiques qui, à cette place, ne peuvent être que très secs et insuffisants. Pour tout ce qui concerne le caractère même du personnage, on devra se reporter à la notice précédant l'oraison funèbre.

Les notes qui accompagnent le texte sont, pour la plupart, relatives à la langue, vocabulaire et syntaxe. Sans partager le moins du monde le dédain du commentaire littéraire destiné à faire valoir les beautés artistiques d'une œuvre, nous croyons que ce commentaire appartient à l'enseignement oral. Les questions de goût sont assez délicates, et surtout les observations auxquelles un texte donne lieu, au point de vue de l'art, sont assez nombreuses, assez difficiles à prévoir pour qu'il soit à la fois indiscret, aventureux et inutile à l'éditeur de substituer, ses impressions et ses jugements aux directions du professeur.

La partie grammaticale des notes a été encore plus développée ici que dans mes précédentes éditions1. Dans la préparation, j'ai été très utilement et

1. Pour le commentaire grammatical, nous avons utilisé les Dictionnaires du dix-septième siècle, spécialement le diction

intelligemment secondé par M. Le Nestour, élève de l'école des Hautes-Études; c'est à lui seul qu'appartient la rédaction de l'Index grammatical que nous avons jugé à propos de joindre à notre volume. Dans les endroits où la place ne nous permettait pas de mettre des notes au bas des pages, on pourra recourir à ce répertoire et y trouver les explications nécessaires. En l'absence d'un Lexique de la langue de Bossuet, peut-être cet index pourra-t-il être bienvenu des étudiants de l'enseignement supérieur.

naire de Richelet, dont la première édition est de 1680; celui de Furetière (1690); celui de l'Académie française, première édition (1694); les principaux ouvrages de critique grammaticale publiés depuis Vaugelas jusqu'à Bouhours; le Dictionnaire de Littré; le Lexique de la langue de Corneille de M. Godefroy; le Lexique de Molière, de F. Génin; les travaux de MM. Jacquinet, Lebarq et les nôtres sur la langue de Bossuet, et les Lexiques de La Rochefoucauld, de Mme de Sévigné, de La Bruyère, de Corneille, de Racine et de La Fontaine même, publiés par différents auteurs, sous la direction de M. Ad. Regnier, dans la collection des Grands écrivains de la France. Le renvoi Forcellini se rapporte au grand dictionnaire latin de cet auteur. Nous avons utilisé avec fruit un certain nombre d'excellentes remarques des éditions classiques des Oraisons funèbres de MM. Aubert, Cahen, Gazier, de Montigny, et surtout de M. Jacquinet, qui a également édité, avec un commentaire grammatical très intéressant, le Discours sur l'Histoire universelle. Les renvois Grands Écrivains » se rapportent aux volumes et aux pages des éditions de la collection des Grands Écrivains de la France (Corneille, Racine, La Rochefoucauld, Molière, Pascal, Sévigné, Saint-Simon, La Bruyère) de la maison Hachette.

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FAITS PRINCIPAUX DE LA VIE DE BOSSUET

1° 1627-1669.

Né à Dijon le 27 septembre 1627. Élevé au collège des Jésuites de cette ville.

1642. Vient terminer ses études au collège de Navarre, à Paris. 1648. Il soutient sa tentative en présence du grand Condé et commence à prêcher à Paris et à Metz.

1652. Ordonné prêtre et reçu docteur, il est nommé archidiacre de Sarrebourg, dans le diocèse de Metz, où sa famille l'avait, dès son enfance, selon l'usage du temps, pourvu d'un canonicat.

1653. Sermon sur l'éminente dignité des pauvres. Panégyrique de saint Bernard. 1655. Premier ouvrage de Bossuet imprimé : Réfutation du Catéchisme de Paul Ferry, ministre protestant de Metz. La prédication, les travaux du sacerdoce et l'étude des Pères de l'Église l'occupent jusqu'en 1659, époque où il vient résider à Paris, tout en restant attaché à l'Église de Metz. De 1659 à 1670 il continue de prêcher, parfois en province, surtout à Paris où il donne, en particulier, les stations sui

vantes :

1660. Carême aux Minimes.

1661. Carême aux Carmélites.

1662. Carême à la Cour.

1663. Avent aux Carmélites.

1665. Carême à Saint-Thomas du Louvre.

1665. Avent à la Cour.

1666. Carême à la Cour.

1. Pour l'histoire spéciale de la duction en tête des Sermons choisis prédication de Bossuet, voir l'Intro- | de Bossuet, éd. classique Hachette.

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