Page images
PDF
EPUB

FAITS PRINCIPAUX DE LA VIE DE BOSSUET.

1667. Oraison funèbre d'Anne d'Autriche.

1668. Avent à Saint-Thomas du Louvre.

1669. Avent à la Cour.

IX

1669. Bossuet est nommé évêque de Condom. - Oraison funèbre d'Henriette de France.

2° 1670-1681.

1670. Bossuet est nommé précepteur du Dauphin. Oraison funèbre d'Henriette d'Angleterre. 1671. Exposition de la doctrine catholique sur les matières de controverse avec les protestants.

1671. Bossuet est élu membre de l'Académie française.

Bossuet, abandonnant la prédication, se consacre dès lors à ses fonctions de précepteur du Dauphin, et, à l'exemple des Jansenistes de Port-Royal, il prépare de grands ouvrages de controverse en vue de la réunion des calvinistes de France à l'Église catholique gallicane.

1670-1679. Il rédige, soit en vue, soit à propos de l'instruction du fils de Louis XIV, divers ouvrages de grammaire, d'histoire (Histoire de France jusqu'à 1661; Discours sur l'Histoire universelle depuis la création du monde jusqu'à Charlemagne, etc.), de philosophie (Traité de Logique, Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même, Traité du libre arbitre, etc.), de politique (Politique tirée des propres paroles de l'Écriture sainte), etc.

1675. Sermon pour la Profession de Mlle de la Vallière. 1678. Bossuet fait détruire l'Histoire critique de l'Ancien Testament, de l'oratorien Richard Simon.

1678. Conférence de controverse avec le ministre protestant Claude, publiée seulement en 1682.

1679. Lettre latine au pape Innocent XI, de Institutione Delphini, où Bossuet explique ce qu'il a fait pour son élève. 1680. Bossuet est nommé aumônier de la Dauphine.

1681. Il est nommé évêque de Meaux, et prononce le Sermon

sur l'Unité de l'Église à l'ouverture de l'Assemblée générale du clergé où fut rédigée, sous ses auspices, la Déclaration dite des Quatre Articles sur les libertés de l'Église gallicane. Publication du Discours sur l'Histoire universelle.

[ocr errors]

3° 1682-1704.

C'est l'époque où Bossuet, âgé déjà de cinquante-cinq ans, publie la plupart de ses ouvrages. Quoique résidant assidûment à Meaux, il fait de fréquents voyages à Paris.

1682. Traité de la Communion sous les deux espèces. 1683. Oraison funèbre de Marie-Thérèse.

1685. Oraison funèbre d'Anne de Gonzague. 1686. Oraison funèbre de Michel Le Tellier.

1687. Oraison funèbre du prince de Condé.

1688. Histoire des Variations des Églises protestantes depuis la Réforme de Luther jusqu'au xvir siècle. 1689. Explication de l'Apocalypse. 1689-1691. Avertissement aux protestants. 1691. Défense de l'Histoire des Variations.

En même temps, Bossuet s'occupe activement de l'administration de son diocèse; il fait rentrer dans l'obéissance à l'autorité épiscopale le monastère de femmes de Jouarre; il entretient avec plusieurs religieuses de son diocèse une correspondance spirituelle active (lettres à la sœur Cornuau, à Mme d'Albert de Luynes, etc.).

1691-1694. Correspondance avec Leibniz au sujet de la réunion des Églises catholique et luthérienne.

1694. Lettre au P. Caffaro sur les spectacles et publication des Maximes et réflexions sur la comédie. Commencement des débats sur le Quiétisme.

1695-1699. Écrits contre Mme Guyon, Fénelon, et les « nouveaux mystiques » Instruction sur les états d'oraison (1697), Relation sur le Quiélisme (1698), Mystici in tuto. Bossuet,

FAITS PRINCIPAUX DE LA VIE DE BOSSUET.

ΧΙ

appuyé par Louis XIV, par Mme de Maintenon et par le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, obtient du SaintSiège, après quatre années de négociations laborieuses, la condamnation de Fénelon.

1697. Bossuet est nommé conseiller d'État d'Église.

1698. Correspondance de Bossuet avec Lamoignon de Basville et les évêques du Midi sur les mesures à prendre à l'égard des « nouveaux catholiques >>.

1699-1701. Reprise de la correspondance pour la réunion à l'Église romaine des Protestants d'Allemagne.

1700. Bossuet préside l'assemblée du clergé et y combat les maximes relâchées des Casuistes sur la morale.

[ocr errors]

- Il

Il compose pour son diocèse plusieurs Catéchismes. prèche fréquemment soit à Meaux, soit dans les paroisses ou dans les couvents de son diocèse.

1700-1701. Instruction pastorale sur les promesses de J.-C. à son Ég'ise, adressée aux protestants nouvellement convertis du diocèse de Meaux.

1700-1704. Bossuet travaille à réfuter les nouveaux écrits de Richard Simon sur l'Ancien et le Nouveau Testament et sur les Saints Pères. Il revoit le Discours sur l'Histoire universelle et compose la Défense de la Tradition et des Saints Pères, qui, comme plusieurs autres ouvrages (le Traité de la concupiscence, les Méditations sur l'Évangile, les Élévations sur les Mystères, la Defensio declarationis cleri gallicani, la Politique sacrée, les Lettres d'affaires ou de direction spirituelle, les Sermons, etc.), ne devaient paraître qu'après sa mort, publiés dans le courant du XVIIe siècle, soit par son neveu, l'abbé Bossuet, soit par les Bénédictins BlancsManteaux, soit par d'autres éditeurs.

1704. Bossuet qui, depuis deux ans, souffrait de la pierre meurt à Paris.

INTRODUCTION

[ocr errors]
[blocks in formation]

BOSSUET

ET L'ORAISON FUNEBRE

L'ORAISON FUNEBRE EN FRANCE EN 1650; LA THÉORIE DU

GENRE.

DISCOURS.

ANTIPATHIE DE BOSSUET POUR CETTE ESPÈCE DE

PLACE DES Oraisons funèbres DANS SA CAR

RIÈRE D'ORATEUR.

Vers 1650, quand Bossuet commença de prêcher, le genre de l'oraison funèbre était fort à la mode. Très éprise de l'éloquence sous toutes ses formes, la société polie d'alors courait partout aux beaux discours, et ceux auxquels donnait lieu un mort illustre offraient un régal particulièrement doux aux admirateurs de Balzac et de Voiture, de Mlle de Scudéry et de Corneille. En effet, les prédicateurs catholiques, dont cet engouement du public français pour la parole peuplait les auditoires, n'hésitaient pas à complaire aux goûts affirmés de leurs contemporains pour l'élégance fleurie, la noblesse grandiose, les pompes et les finesses du bien-dire. Les Godeau, les Ogier, les Bertier, les Grullié, les Cohon, les Lingendes, les Senault1 rivalisaient, en ce sens, de prévenances pour leur temps. François Ogier ne fait pas de difficulté d'avouer, en 1652, que les panégyriques « ne sont institués et introduits que pour l'ostentation, le divertissement et la pompe ». Et de ce principe il déduit loyalement toutes les conséquences : « Les choses de ce genre doivent être en un excellent degré de bonté, de beauté et de perfection. La nécessité se contente de ce qui lui fait besoin...; le plaisir veut l'abondance, la richesse, la super

1. Voir sur ces prédicateurs : l'abbé Lezat, La prédication sous Henri IV; l'abbé Hurel, les Orateurs sacrés à la cour de Louis XIV,

t. I, et surtout P. Jacquinet, Des Prédicateurs au xvn° siècle avant Bossuet (2° édition, Eug.Belin, 1885), ouvrage très remarquable.

« PreviousContinue »