Page images
PDF
EPUB

transposés, les unités de la 5° figure prenant dans la 8° la place des dizaines, et réciproquement. A coup sûr, ce n'est pas, à propos des trois corps ronds, qu'on pouvait attendre de semblables rapprochements! Quels aliments pour la cabale! (1)

En somme, pour conclure, les bases de la numération duodécimale et de la numération décimale ne nous paraissent pas établies sur la conformation de la main ou du pied, conformation tout à fait insignifiante, il semble, en pareille matière, pour les gens éclairés qu'ont dû être les inventeurs des systèmes adoptés jadis, mais plutôt sur des considérations d'un ordre plus élevé, sur des données surtout géométriques qui consacraient, d'ailleurs, le prestige reconnu de tout temps par la cabale à la numération décimale. Car, il faut le répéter, si la numération duodécimale facilite et abrège, sans conteste, les opérations arithmétiques, la numération décimale se distingue par les nombreuses et singulières propriétés de ses nombres, propriétés, il est vrai, aussi inutiles en pratique qu'elles sont intéressantes et curieuses en théorie, comme le prouvent les bizarres rapprochements de chiffres que nous venons de faire sur les 5 et 8° figures. Mais l'antiquité, qui ignorait l'algèbre, attachait, par suite, la plus grande importance à la connaissance de ces propriétés dont la cabale forma ses étranges symboles et qu'elle plaça au seuil de tout savoir. Ce fut là, du reste, le premier pas fait sur le chemin des découvertes arithmétiques qui conduisit, plus tard, à l'algèbre et aux logarithmes.

Saint-Etienne, le 3 décembre 1893.

(1) De plus (mais ceci est commun à tous les systèmes de numération), les volumes de ces corps se décomposent en cinq nombres carrés successifs, dont la somme égale, en jours, deux fois la durée de la révolution de la Terre autour du Soleil, tandis que la somme des racines donne deux fois la révolution de la Lune autour de la Terre, et les différences des volumes des mêmes corps pris dans chaque figure égalent les trois premiers multiples du carré de 3.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small]

(Voilà des « observations puériles» qui, mùries par quelque génie, serviront de base à de grandes découvertes scientifiques, parce que, dans les sciences, comme dans la nature, il n'y a jamais d'effet sans cause, et que tout y commence par des puérilités sur lesquelles il faut savoir s'arrêter SÉRIEUSEMENT.)

Carnet d'un vieux jardinier

(EXTRAITS)

TAILLE ET FRUCTIFICATION DES ARBRES

Pas de soleil, pas de fructification. Planter au soleil. Ecarter les arbres entre eux, les branches charpentières et les branches fruitières entre elles, voilà les premiers principes. Maintenir les branches charpentieres longues et les branches fruitières courtes, voici les seconds.

L'enseignement de la taille du poirier en cordon vertical est une duperie; autant vaudrait dire que, pour les mettre à fruit, il faut supprimer la tête de tous les arbres d'un verger et élever leur tronc indéfiniment.

Ce n'est ni au printemps, ni même en décembre, qu'il faut planter dans un terrain sain: c'est du 25 octobre au 15 novembre, alors seulement les arbres mis en terre produisent immédiatement des racines nouvelles qui les rétablissent à peu près tels que s'ils n'avaient point été arrachés du tout.

Le meilleur traité de la culture des arbres fruitiers serait celui que publierait un jardinier ayant fait de l'arboriculture dans les quatre-vingt-six départements de France. On ne l'écrira jamais, et les praticiens devront y suppléer par leur propre observation.

Ce qu'il y a de fâcheux, c'est que des amateurs, d'anciens commerçants, ayant taillé des arbres deux printemps de suite, se croient sacrés auteurs et écrivent, résolvent, tranchent des questions d'arboriculture comme s'ils étaient de vieux jardiniers. Il y a pourtant cette différence entre eux les jardiniers savent leur métier et ignorent l'art d'en parler, tandis que ces amateurs-là cachent leur ignorance du métier

sous des habiletés de plume et des adresses de langage qui me déconcertent absolument.

Que n'a-t-on point dit sur la transformation de l'oeil du poirier en bouton à fruit? Avec X. elle a lieu en trois ans ; M. Z. lui assigne deux ans pour venir à bien, et l'abbé L. prétend l'obtenir en dix-huit mois. La vérité est que le bouton se forme dans tous ces laps de temps, tantôt plus vite, tantôt plus lentement, selon la nature de l'arbre ou son état de santé. N'a-t-on pas vu des boutons naître de toutes pièces, en six mois, sur des poiriers Duchesse, Beurré Clairgeau, Madeleine, etc. Ils n'en étaient pas meilleurs pour cela, au contraire.

Les boutons à fruit qui fructifient le mieux et le plus sûrement sont ceux de dix-huit mois, comptés à partir de la formation de l'œil dont ils sont sortis; ils naissent sur les branches fruitières jeunes des arbres adultes et, par demi-douzaine, sur les prolongements des branches charpentières horizontales taillés longs exprès pour cela.

On a imaginé toute une collection de termes pour désigner des organes, des rameaux qui se ressemblent souvent au point de se confondre la lambourde, la rosette, le dard couronné, etc.

Qu'est-ce que c'est qu'une lambourde? Est-ce un dard? Que ne l'appelez-vous dard alors; est-ce un bouton à fruits? en ce cas dites un bouton à fruit.

En réalité, il n'y a que l'œil qui donne le dard, qui donne le bouton à fruit, qui donne la bourse, et cela recommence.

Le dard est donc un état transitoire entre l'œil et le bouton à fruit; il était œil, il deviendra bouton, à moins qu'un traitement maladroit ou une force exceptionnelle ne le fasse pousser à bois.

Lelieur a pourtant motivé l'adoption du mot lambourde : pour lui, ce mot désigne toute ramification née sur une bourse.

La lambourde, dit-il, naît sur une bourse ou sur une autre lambourde, jamais ailleurs, et il ajoute : c'est une production essentiellement fertile, presque toujours terminée par un bouton à fruit.

Les arbres à fruits à pépins sont naturellement fertiles, et alors toutes formes leur sont bonnes, mais surtout les moyennes, à branches verticales; ou bien ils sont d'une fertilité médiocre et alors il faut leur appliquer les formes grandes à branches charpentières horizontales, à prolongements taillés longs, à branches fruitières tenues courtes.

En soi, l'œil à bois n'est rien, mais il est la source de tout. Devant un arbre vigoureux qui en a beaucoup, on a tort de se plaindre et d'en supprimer sans compter, il y a dans chaque œil l'étoffe d'un bouton.

Après la récolte des poires, il reste à l'extrémité du rameau où elles étaient attachées un corps gonflé, charnu, tubéreux, qu'on appelle une bourse. Ce mot est une trouvaille! Qu'est-ce que la bourse au sens ordinaire du mot? C'est le petit sac contenant l'argent de poche. La bourse du poirier est le petit sac qui contient les fruits futurs, cet argent de poche des arbres que nous leur empruntons, mais ne leur rendons pas toujours assez en attentions et en soins.

Connaître la longueur minimum assignée aux branches fruitières; savoir qu'un œil à bois devient un excellent bouton à fruit, surtout quand il est basilaire avec, au moins, deux autres yeux à bois au-dessus de lui; distinguer à première vue le dard, le bouton à fruit et la bourse; il n'est pas besoin d'autre chose pour tailler comme il faut les branches fruitières du poirier et du pommier.

(Revue Horticole du 1er janvier 1895).

CATALOGUE DES PUBLICATIONS

REQUES PAR LA

BIBLIOTHÈQUE DE LA SOCIÉTÉ

Pendant l'année 1894.

Publications adressées par l'Etat.

MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE

Bulletin. Documents officiels, Statistique, Rapports, Comptes-rendus de missions en France et à l'étranger. 13° année, 1894, n° 1 à 8.

Statistique agricole annuelle, 1892.

Rapport sur les cartes agronomiques, par M. Adolphe Carnot.

Informations et renseignements, année 1894.

Rapport sur les primes d'honneur, année 1890.

MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ET DES BEAUX-ARTS

Comité des travaux historiques et scientifiques.

Revue des travaux scientifiques, tome XIII,.1893, no 10 à 12, tome XIV, no 1 à 8.

Bulletin historique et philologique, année 1893, no 3 et 4. Bulletin du Comité des travaux historiques et scientifiques, année 1893, nos 2 et 3, année 1894, no 1.

Journal des Savants; année 1893.

Bibliographie des travaux historiques et archéologiques, tome II, 4 livraison.

Extraits des procès-verbaux des séances du Comité historique des monuments écrits, depuis son origine jusqu'à sa réorganisation du 5 septembre 1848.

Enquête sur les conditions de l'habitation en France, les maisons-types.

« PreviousContinue »