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telle qu'elle se trouve dans la BIBLE, est pleine, 1o de grandeur et de magnificence, 2o de raison et de philosophie, et 3° d'évidence et de vérité. On voit, par cette analyse, que les matières contenues dans ce volume forment un tout complet, où le dogme de la création est développé dans tous ses principes et ses conséquences, dans toute sa vérité, sa grandeur, son importance, sa magnificence et sa beauté; en sorte qu'on pourra plus tard réimprimer ce volume à part sous ce simple titre : LA CRÉATION.

Ce volume-ci sera incessamment suivi d'un troisième, contenant l'exposition des dogmes de la Chute originelle, de la Confession, de l'Eucharistie, du Purgatoire, de l'Éternité des peines, de la Résurrection des morts, du Culte des saints, des Églises : tous ces sujets ayant été traités par nous dans la même méthode et prèchés en différentes occasions; et, par ce troisième volume, nous compléterons, Dieu aidant, cet ouvrage sur la raison philosophique et la raison catholique, contenant l'exposition philosophique, théologique, scripturale des principaux dogmes du christianisme, adaptée aux besoins du jour.

Des personnes qui certainement n'ont pas voulu nous flatter, nous ont rapporté que bien des àmes chrétiennes, en entendant ou en lisant ces beaux et magnifiques développements des dogmes de l'Église par les Pères et les docteurs de l'Église, se sont écriées : • Quand onentend ou qu'on lit cela, on est heureux d'ètre catholique. » Saintement fiers, dans le Seigneur, de ce résultat de nos travaux, nous le lui avons rapporté tout entier; nous lui en avons témoigné notre profonde

reconnaissance, en sachant bien que, en fait de succès du ministère, l'homme qui sème, qui arrose, n'est rien, comme l'a dit saint Paul; et que c'est le Dieu qui bénit, qui féconde, qui donne l'augmentation, qui est tout; Neque qui plantat, neque qui rigat, est aliquid; sed qui incrementum dat Deus (I Corinth., c. 3). C'est, du reste, le but que nous avons principalement voulu atteindre par ces Conférences.

En effet, tout en réduisant à sa juste valeur la science de ces tristes pédants de la philosophie, qui, dans ce siècle, l'ont professée en deçà et au delà du Rhin et de la Manche, et ont trôné dans les sanctuaires du savoir avec tant de suffisance et tant d'orgueil; tout en prouvant que la renommée philosophique dont ils ont joui, et les applaudissements et les éloges qui les ont environnés, ne sont qu'une usurpation flagrante de leur part, et une véritable prostitution de la part de ceux qui les leur ont prodigués; tout en démontrant que s'il y a du mérite dans leur style, de l'élégance dans leurs phrases, de l'attrait dans leur langage; quant à leur doctrine, on la dit profonde, et elle n'est que vide; on la dit sublime, et elle n'est qu'obscure; on la dit abstraite, et elle n'est qu'inintelligible; et elle est aussi grossière que la matière, aussi plate que l'ignorance; elle n'est rien, lorsqu'elle n'est pas de l'extragance, du blasphème ou de l'absurde. Tout en constatant que ces hommes, qu'on a appelés de grands penseurs, ne sont, en réalité, que de grands rêveurs; et que ces prétendus auteurs, propagateurs, directeurs du mouvement, du progrès intellectuel moderne, au lieu de faire progresser la raison dans les voies lumineuses du

christianisme, ne l'ont engagée que dans des sentiers tortueux, sombres, fangeux, et l'ont fait reculer jusqu'à l'ignorance et l'aveuglement des siècles païens; tout en humiliant, en un mot, la raison philosophique, en peine de son orgueil, nous avons voulu, avant tout, exalter la raison catholique, en récompense de son humilité. Nous avons voulu l'élever, l'encourager, cette raison se défiant d'elle-même, et se soumettant avec tant de docilité aux enseignements de la foi. Nous avons voulu lui fournir des armes trempées aux sources de la science chrétienne, par lesquelles elle puisse facilement se défendre des ignobles attaques de la raison philosophique. Nous avons voulu la prémunir contre les sophismes de l'incrédulité ignorante, se targuant de l'aplomb du savoir. Nous avons voulu la venger, cette raison catholique, des injures, des sarcasmes de sa méchante rivale, en démontrant que la science profonde, sérieuse et modeste a été toujours croyante; que le génie est naturellement chrétien; que l'incrédulité est le partage de la science superficielle, téméraire, insolente, le partage des petits esprits, des mauvaises natures, des médiocrités turbulentes, des hommes de passions. Nous avons voulu inspirer à la raison catholique une sainte fierté d'être ce qu'elle est, par le tableau des grandeurs de la foi, par la persuasion que c'est dans la foi et par la foi que la raison humaine est digne, est noble, est riche, est grande, est sublime, parfaite, et l'obliger à s'écrier: « Que je suis heureuse d'être catholique! »

§ 4. Série des travaux futurs de l'auteur des Conférences. Explications des mystères de la vie et de la doctrine de JÉSUS-CHRIST. LES FEMMES DE L'ÉVANGILE.

Mais la catachèse doit suivre l'apologie, les faits doivent venir à l'appui des raisonnements. Si l'état donc de notre santé, qu'une maladie mortelle vient d'ébranler, nous le permet, nous reprendrons l'année prochaine le cours de nos prédications; mais ce ne seront plus des Conférences sur la religion que nous prècherons, ce seront des Homélies sur l'Évangile. Nous ferons donc suivre notre Exposition des principaux dogmes du christianisme, que nous achèverons, s'il plaît à Dieu, dans le courant de cette année, par l'Exposition des principaux traits de la vie et de la doctrine de JÉSUS-CHRIST, son divin fondateur. Il ne sera plus question des philosophes dans ces Homélies, mais des Pères de l'Église, auxquels Dieu a donné la mission de relever, et qui ont relevé en effet, dans les beaux commentaires qu'ils nous en ont laissés, l'importance, la sublimité, les mystères, les leçons, les charmes tout divins des Évangiles. C'est dire que nous expliquerons l'Évangile non-seulement au sens moral, mais aussi au sens dogmatique, mystérieux, prophétique; que nous expliquerons l'Évangile avec le secours et d'après la méthode des Pères, qui a rendu Bossuet si grand, et que, depuis Bossuet, on a trop négligée dans la chaire chrétienne.

Au fur et à mesure que nous prononcerons ces Homélies, nous les ferons imprimer, en les faisant précéder

d'un volume sur l'Esprit et les beautés des Livres saints; et lorsque ce travail sera terminé, ce sera un cours complet de religion, que nous voudrions bien laisser à la France comme un souvenir de notre passage par ce beau et important pays, et comme un faible témoignage de notre reconnaissance pour l'hospitalité généreuse que nous y avons reçue.

Ayant foi dans la parole de l'Évangile et de ses grands interprètes, les Pères de l'Église, nous espérons que les explications évangéliques dont nous venons de parler seront bien reçues dans cette ville, et y feront du bien. Cette espérance est d'autant plus fondée, qu'un premier essai dans ce genre de prédication, Dieu l'ayant béni, nous a réussi au delà de toute attente.

L'année dernière, pendant que nous prêchions à la Madeleine nos Conférences sur la création; sur les instances d'un de nos anciens amis à qui nous ne saurions rien refuser, nous avons prêché aussi la station de tous les dimanches du carême à Saint-Louis d'Antin. On nous avait dit que nous n'y aurions, pour tout auditoire, que des femmes: la pensée nous vint donc naturellement à l'esprit de choisir, pour sujet de cette station, LES FEMMES DE L'ÉVANGILE; et nous avons prêché, en effet, le premier dimanche, sur la Chananéenne; le second, sur l'Hémorroïsse; le troisième, sur la Femme adultère; le quatrième, sur la Samaritaine; le cinquième, sur la Pécheresse; le dimanche des Rameaux, sur la sainte Vierge au pied de la croix; le jour de Pâques, sur les Saintes Femmes au tombeau; le dimanche de Quasimodo, sur Marthe et Madeleine, obtenant, par leurs prières, la résurrection

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