Dans ces deux cahiers, les Annales proprement dites renferment: 1) observations sur deux provinces de la Perse orientale, le Gardjestan et le Djouzdjan, par M. Silvestre de Sacy; 2) tableau du carnaval de Rome, par M. Goethe, traduit de l'allemand; 3) essai statistique et géographique sur la province de Salzbourg, par M. Marcel de Serres, inspecteur des arts et manufactures en Allemagne et professeur dans la faculté des sciences de Montpellier. (Suite et fin).

Le Bulletin de ces deux cahiers contient: 1) la Gaule poétique, ou l'His. toire de France considérée dans ses rapports avec la poésie, l'éloquence et les beaux-arts, par M. Marchangy. Tome I et II. Premier extrait; 2) description de l'Egypte, ou recueil d'observations et de recherches qui ont été faites en Egypte pendant l'expédition de l'armée française, publiée par les ordres de S. M. l'Empereur Napoléon-le- Grand. Première livraison. Description de Syène et des cataractes, par M. Jomard. Description de l'isle Eléphantine, par M. E Jomard; 3) Atlas complet du précis de la Géographie universelle de M. Malte-Brun, dressé conformément au texte de cet ouvrage et sous les yeux de Pauteur, par M. Lapie, capitaine-ingénieur géographie, Extrait; 4) voyage de Saint Pétersbourg au Caucase et dans la Géorgie, entrepris dans les années 1807 et 1808, d'après les instructions de

l'académie des sciences de Saint-Péters bourg, par M. Jules Klaproth, conseiller-aulique. Premier extrait.

VOYAGE S.

Voyages en Russie, en Tartarie et en Turquie, par M. E. D. Clarke. (Voyez pour le développement du titre, l'adresse et le prix, le précédent cahier de ce Journal.)

Voici le jugement qu'ont porté sur ces Voyages les savans rédacteurs de la Revue d'Edimbourg, ouvrage périodique très-justement estimé.

« Il y a plus de deux ans, disent ces « écrivains, que nous fîmès part au pua blic des craintes où nous étions que « l'ouvrage de M. Clarke ne fût pas des« tiné à paraître nous avons aujour« d'hui à féliciter nos lecteurs et nous« mêmes de son impression; mais ce qui « est encore plus satisfaisant, et ce que « nous pouvions à peine espérer, c'est « que nous trouvons dans ses Voyages « presque tout ce que nous attendions du « caractère avantureux et des talens cou«nus du docteur Clarke; nous avons «enfin l'extrême plaisir d'annoncer un « ouvrage écrit par une personne qui « réunit, selon nous, tout ce qu'on peut « désirer dans un voyageur qui publie ses « observations. Il s'est occupé de la composition de son Journal, de la disposi<«<tion de son itinéraire, avec bien plus « de soin que tous ceux qui ont, avant lui, traité le même sujet : on y trouve « le tableau détaillé de tout ce que l'au«teur a vu et entendu dans ses courses: « il y a laissé une peinture soignée des «< impressions particulières qu'il avait « éprouvées tout voyageur peut à la «< vérité les offrir quelques sotent d'ail « leurs ses talens et son instruction; « mais elles doivent être modifiées par ses « lumières et les qualités dominantes de « son caractère; et elles intéressent ou « déplaisent selon que l'observateur sera

« crédule ou habile, ignorant ou instruit. Nous devons louer M. Clarke du soin el du bon sens qu'il a mis à écarter toute affectation de son style: il ra<conte les choses familières avec simpli«cité; il évite toujours la futilité des descriptions; il expose sans déclamation tout ce qui est utile à connaître, « sans examiner si le sujet est plus ou moins propre à faire briller son talent: son discernement dans le choix des particularités les plus intéressantes, au « milieu d'un recueil de faits observés « est très - remarquable, L'instruction « qu'il développe en publiant ces faits, a les vues particulières dont il les a souvent accompagnées, lui méritent tous « nos éloges................ L'auteur à fait une lonque et pénible route dans des pays peu « visités et mal décrits par d'anciens « voyageurs ; il a eu le courage de braver « des périls et des dangers imminens, en cherchant à se procurer des connais«sances intéressantes et utiles; il raa conte avec netteté et d'une manière piquante ses observations sont soignées et toujours spirituelles. Nous trouvons « enfin dans l'ouvrage de M. Clarke beaucoup de faits qui rectifieront les a erreurs des écrivains venus avant lui; ail augmente nos connaissances sur des pays à peine civilisés et qui aspirent déjà à prendre rang parmi les nations européennes ; il nous peint des tribus « presque entièrement négligées jusqu'ici par tous les voyageurs, etc.... »

"

Ce jugement nous a paru en général bien motivé et assez impartial; cependant il est susceptible de quelques inodifications qu'offre une note du savant traducteur de l'ouvrage du docteur Clarke. « On a cru, dit-il, devoir joindre diverses remarques à cette traduc tion les unes développeront, avec < plus de détails, les faits rapportés par le voyageur anglais; d'autres pourront rectifier des assertions erronnées : il a paru surtout nécessaire de restreindre, * dans de certaines occasions, les généa ralités que se permet quelquefois M.

« Clarke, de faire ressortir l'effet de ces « préjugés communs aux Anglais de tou«tes les classes dont l'auteur, d'ailleurs « homme instruit et estimable écrivain « n'est pas toujours affranchi. On trou<<< vera, dans cette traduction les expli «<cations littéraires de plusieurs inscrip«tions grecques, éclaircissemens indis « pensables que n'offre cependant pas le « texte anglais. On espère enfin que les intérêts de la vérité et ceux de l'his<toire paraîtront avoir déterminé le « nombre et le genre des remarques cri« tiques insérées dans la traduction, »>

Après ces deux jugemens sur les Voyages de M. Clarke, il est intéressant d'entendre l'auteur lui-même sur son ouvrager: nous allons extraire de sa préface ce qu'elle nous a paru renfermer de plus piquant. Ce n'est pas sans défiance, dit-il, qu'il présente au public une partie de ses Voyages.... Le sentiment intime d'avoir suivi la puissante impulsion du devoir dans son tableau de l'état de la société en Russie ne le met pas à l'abri de toute inquiétude. Peut-être, ajoute-til, le portrait, moral des habitans de cette contrée paraîtra-t-il rembruni par le spleen, ou tracé dans d'autres dispositions que celles de la bienveillance générale ou de la charité chrétienne. Aussi croit-il devoir réclamer l'indulgence pour des défauts que l'expérience aidée par la critique peut un jour corriger, et prier le public en général de suspendre le jugement qu'une commaissance plus intime avec l'auteur peut enfin faire mitiger.

On ne sait pas aussi généralement qu'on le devrait, ajoute ingénieusement M. Clarke, que le passage d'un petit ruisseau qui sépare la Suède de la Russie, que la simple traversée d'un pont met subitement sous les yeux du voyageur tout ce qui orne et embellit l'espèce humaine, et tout ce qui le flétrit et le dégrade. Si la dernière impératrice et autocrate de toutes les Russies, poursuitil, a pu trouver des écrivains capables d'avilir leur plume vénale jusqu'à pal

lier les difformités de son règne et de son empire; si Potemkin n'a pas manqué, même dans ce pays (la Grande-Bretagne) d'un avocat et d'un apologiste qu'elle applaudisse à la franchise d'un de ses e fans qui s'est-hasardé à die, peutêtre durement, la vérité. D'ailleurs ce lan gage n'est pas en opposition avec les mémoires les plus circonspects des premiers écrivains qui ont parlé de la Russie M. Clarke cite, à Pappui de cette assertion, Tuberville d'Angleterre, Au gustin d'Allemagne, Olearius du Dane marck, et plus réceminent l'abbé Chappe de France, ainsi que divers auteurs d'ouvrages anonymes qui ont représenté le véritable caractère du peuple russe avec des couleurs que n'ont pu lout à fait effacer, dit il. ni Antidote composé par Massin Puthkin, ui les louanges de Voltaire, ni les éloges trop adulateurs de certains écrivains français.

:

M. Clarke énumère ensuite, avec une noble franchise, les secours qu'il a tirés du lord Witworth : ambassadeur en Russie pendant son séjour à Pétersbourg, et les obligat ons qu'il reconnaît avoir à di vers écrivains de son pays on lira, avec intérêt ces détails dans sa préface, et surtout l'exposé trés instructif de l'embarras que lui a causé dans la rédaction de la partie de ses Voyages qui embrasse la Russie, l'état de l'orthographe anglaise quant à l'introduction des noins russes.

Après avoir donné une idée rapide et indispensable de ces préliminaires de l'ouvrage de M. Clarke, nous renvoyons à des articles ultérieurs le compte que nous nous proposons d'en rendre. JURISPRUDENCE. INSTRUCTION. "PHILOSOPHIE. RELIGION.

A

Juri prudence sur la capacité des femmes, etc. (Voyez pour le développement du titre, l'adresse et le prix, le précédent cahier de ce Journal.)

L'objet de cet ouvrage est de faire

connaître la jurisprudence transitoire qui a eu lieu sur la capacité des femmes mariées ou ayant des bieus situés tant dans le ci-devant pays de droit écrit, que dans quelques contrées principale. ment dans la ci-devant Normandie avant et depuis la loi du 17 nivose an ii (6 janvier 1794). Une connaissance appolondie de cette jurisp udence, telle que l'offre l'ouvrage de M. Robert est d'un grand secours pour faire saisir l'esprit et faire apprécier la sagesse des dispositions du Code Napoléon concernant cette importante matière. L'auteur a judicieusement employé la forme alphabé tique pour développer cette jurispru dence versatile si heureusement fixée par le Code.

Les Pandectes françaises

оц

Commentaires raisonnés sur les Codes Napoléon, de Procédure civile, de Commerce, d'Instruction criminelle, pénal, rural, militaire et de la marine, formant un traité succinct et substantiel, mais complet de chaque matière, par M. J. B. Delaporte, ancien avocat. Seconde édition soigneusement corrigée par l'anteur qui a fait usage de la jurisprudence, en rapportant les décisions intervenues dans les cours sur les questions les plus importantes auxquelles ces Codes ont donné lieu jusqu'à préPremière partie. Code Napoléon. Tome III, in-8°. D'Hautel. 6 fr. — 8 fr.

sent.

-

Les Elémens de cosmographie, de géographie et de statistique, à l'usage des jeunes personnes et des maisons d'éducation J. par Graburg Hemse Un vol. in-12. Pillet. 2 fr. 50 c.

Cet ouvrage est enrichi d'une carte

et le prix, le précédent cahier de ce Journal.)

Dans cet ouvrage, l'auteur, sans ja mais dénaturer le texte sacré, a su donner aux événemens que renferment l'ancien et le nouveau Testament une forme historique du plus grand intérêt et la plus propre à instruire, sans fatiguer son attention, la jeunesse des deux sexes. Les réflexions ou plutôt les résultats qu'il a ajoutés avec beaucoup de sobriété un récit des faits fort remarquables par la justesse des applications. Le style a de la clarté, de la concision, sans avoir ce vain luxe qui dépare les ouvrages du P. P. Berruyer,

BEAUX-ARTS.

Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au Ive. siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe., pour servir de suite à l'Histoire de l'art chez les anciens, par M. Seroux d'Agincourt. Huitième et neuvième livraisons. On souscrit pour cet ouvrage, à Paris, chez MM. Treuttel et Würtz, et à Strasbourg, même maison de commerce. Prix de chaque livraison 30 fr. sur papier ordinaire; 60 fr. sur: papier vélin 2 fr. de plus pour le franc de port.

La huitième livraison est consacrée aux statues, bas-reliefs et autres sculptures des diverses écoles d'Italie et hors d'Italie qu'offrent les quatorzième, quinzième et seizième siècles, et à une série

de médailles et de pierres gravées qui datent de ces mêmes siècles : elle contient seize planches à partir du numéro 33 jusques et compris le numéro 48, et quatre-vingt-cinq médaillons ou pierres gravées, avec le texte explicatif de ces planches et de ces médaillons.

1) Suite des ouvrages de Nicolas de Pise et de ses élèves. Bas-reliefs de la principale façade de la cathédrale d'Orviète, xe et xiv.e siècles; 2) mausolée ou châsse de Saint-Pierre martyr, par Jean di Balduccio, dans l'église de St.Eustorge à Milan, XIV.e siècle; 3) statues, bas-reliefs et autres sculptures des diverses écoles d'Italie, xv.e siècle; 4) tabernacle du maître-autel de Saint-Jean de Latran à Rome, xiv.e siècle; 5) ciselure, bustes de Saint-Pierre et de SaintPaul dans l'église de Saint-Jean de Latran à Rome, xiv.e siècle; 6) statues, bas-reliefs et autres sculptures de diverses écoles, en Italie, et hors d'Italie, xv.e siècle; 7) mausolee du cardinal

Philippe d'Alençon, dans l'église de Sainte Marie in trastevere à Rome, xv e siècle; 8) mappemonde g avée sur cuivie espèce de damasquinerie, xv.e sècle ; 9) principale porte du Baptistère de Florence, ouvrage en bronze de Lorenzo Ghiberti: ici se montrent les progrès du renouvellement de la sculpture au milieu du quinzième siècle, et qui forment la seconde époque de l'histoire de cet art dans le moyen âge; 10) details des bas relies de la porte du baptistère de Flo ence. Miracle de SaintZin bio, autre bas relief de Lorenzo Ghiberti, xv.e siècle; 11) gravures en creux exécutées sur an coffet de cristal de roche, par Valerio Belli de Vicence, XVIe siècle; 12) divers medaillons sculptés en bois et ea bronze, xv.e et xvi.e siècles; 13) mausolée de la famille Bonsi à Saint Grégoire du mont Célio à Rome, XVIe siècle, 14) esquisse du mausolée projeté par Michel-Ange Buonarroti, pour la sépulture du pape Jules II, dans l'église de Saint-Pierre-ès Liens à Rome, XVI e siècle; 15) autres ouvrages en sculpture, par Michel Ange Buonarroti, xvi.e siècle; 16) espèce de ésume général de l'histoire de la sculpture par les médaillons et les pierres gravées.

Cette huitième livraison complète la série des planches relatives à Phistoire de la sculpture et leur explication.

La neuvième livraison complète la série des planches relatives à l'histoire de Parchitecture, depuis sa décadence jusqu'à son renouvellement elle contient vingt-une planches, à partir du numéro 53 jusques et compris le numéro 73, avec le texte explicatif de ces planches.

1) Plan, élévation et détails de l'église de Saint-François à Rimini, achevée sur les dessins de Léon-Baptiste Alberti, xv.e siècle; 2) églises de Saint-André et de Saint-Sebastien à Mantoue, élevés sur les dessins de Léon-Baptiste Alberti; 3) arc de triomphe élevé à Naples en 'honneur d'A'phonse Ler d'Arragon, xye siècle; fortifications militaires; 4)

xv.e,

divers édifices élevés à Rome et à Naples, xe, xiv.e etxv.e siècles; 5) ancien héâ tre des confères de la passion à Velletri, près de Rome, xv e siècle; 6) études d'architecture dessinées d'après l'antique, par Bramante et Antoine Sangallo xv e siècle : c'est ici l'époque du renou- ́ vellement de l'architecture à la fin du quinzième et au commencement du seizième; 7; principaux ouvrages d'architecture de Bramante Lazzari, édifices civils, commencement du xvi.e siècle'; 8) suite des ouvrages de Bramante Lazzari, édifices sacrés, commencement du seizième siècle; 9) plans, élévations et coupes des principaux édifices élevés sur les dessins de Michel-Ange Buonarroti, XVI e siècle; 10) détails et profils des principaux édifices construits sur les dessins de Michel Ange, xvi e siècle ; 11) plans, coupes et détails de l'ancienne et de la nouvelle Basilique de SaintPierre du Vatican à Rome, xiv.e, XVIe et Xvil.e siècles; 12) vue générale de la Basilique de Saint Pierre, du paJais du Vatican, et de la place qui les précède; 13) formes des principaux baptistères, espèce particulière d'édifi es due à l'établissement de la religion chrétienne; 14) tableau historique et chionologique des frontispices des temples avant et durant la décadence de l'art. Ce tableau remonte jusqu'au siècle d'Auguste et redescend jusqu'au seizième siècle, en embrassant tous les siècles intermédiaires; 15) tableau des architraves, en plate-hande, employés dans l'intérieur des édifices durant la décadence de l'art, et des arcs de différentes formes qui leur furent substitués; 16) principales formes des voûtes et plafonds employés dans les édifices sacrés durant la décadence de l'art; 17) tableau chronologiqué et historique de l'invention et de l'emploi des coupoles, ou dômes; 18) tableau des formes et des propo:tions des colounes employées avant et durant la décadence de l'art jusqu'à son renouvellement; 19) tableau chronologique des diverses espèces de bases et de chapiteaux employés depuis le commencement