Page images
PDF
EPUB

plus ou moins d'intérêt et d'agrément; mais les deux qui concernent Milton et ses ouvrages sont un des meilleurs mordans ceaux de critique qui aient paru notre langue.

L'ouvrage est terminé par une analyse très-bien faite d'un opéra de Milton, et par trois dialogues où l'on trouve des traits dignes de Lucien.

ÉTUDE DES LANGUES.

Grammaire des Grammaires, ou Analyse raisonnée des meilleurs traités sur la langue française, à l'usage des élèves de l'institut des maisons impériales Napoléon, établies à Ecouen et à Saint-Denis, pour l'éducation des filles des membres de la Légion d'honneur, par Ch. P. Giraud de Vivier. 2 vol. in-8°. Chez l'auteur, rue SaintHonoré, no. 345, et Portmann.

Nous revenous sur cet ouvrage annoncé simplement dans le cahier de ce Journal 1812, non pour en faire l'analyse à laquelle un ouvrage de cette nature se refuse, mais pour en donner une idée rapide nous la puisons dans la préface

même de l'auteur, parce que nous avons vérifié qu'elle était de la plus grande justesse.

[ocr errors]

« Nous croyons, dit-il, que si chacun << des grammairiens français a toujours « été regardé comme une autorité du plus grand poids, cette autorité néan« moins n'avait pas pu faire de leurs pré« ceptes une législation irrévocable, par « cela seul qu'elle était prise isolémeut. Plusieurs de ces autorités différaient « même entre elles, toutes s'appuyaient << sur des raisonnemens plus ou moins « fondés, plus ou moins solides ; et l'é<< rudit comme l'homme du monde, n'ayant pas sous les yeux les opinions des différens grammairiens réunies en

l'in

<< un seul ouvrage, ne pouvait faire un «< choix. Ces motifs, ces réflexions nous «< ont suggéré l'idée de nous emparer de « tout ce qui a éte dit, scit pour « telligence et les progrès du langage, « soit pour en faciliter létude et l'ensei<< guement: afin d'arriver à ce but, nous. « avons recueilli les décisions de l'aca« démie et des grammairiens accrédités « éparses dans plus de soixanté volumes; << nous avons présenté, sous un seul point << de vue, leurs sentimens divers sur les « difficultés les plus délicates de la langue, Et pour que notre travail fut clair « et instructif, qu'il pût déterminer les <«< incertitudes, et qu'il inspirât une en<< tière confiance, nous nous sommes fait <«< un devoir de ne donner que les défi<< nitions le plus généralement adoptées, « d'employer presque toujours les, pro« pres expressions des auteurs que nous << avons consultés, afin de citer leurs « noms à chaque article. »

Lexique grec-français de tous les mots contenus dans les opuscules publiés par M. Gail, avec leurs formes difficiles, etc., par M. Demourcin, licentié en droit et pour le grec, élève de M. Gail Un vol. in-12. Delalain, et Treuttel et Würtz. 4 fr. 80 c. broché; 5 fr. relié en parchemin.

JOURNAUX.

Mercure étranger, ou Annales de la litterature étrangère, par MM. Langlès, Ginguenė, Amau. ry-Duval, membres de l'Institut, Vanderbourg, Sevelinges, Dur. dent, Catteau Calleville, et autres hommes de lettres, tant français qu'étrangers. No. 1 et 2. in-8°. On souscrit chez Arthus Bertrand et Colas moyennant 20 fr. pour douze livraisons,

DE LA

LITTÉRATURE DE FRANCE.

TROISIÈME CAHIER, 1813.

[ocr errors]

cottés aux articles

Les doubles prix, séparés par un tiret annonces dans ce journal, désignent le prix pour Paris, et celui franc de port par la poste, jusqu'aux frontières de la France. Ces prix doivent nécessairement augmenter dans l'étranger, vu les frais alterieurs, en raison de la distance des lieux.

PREMIÈRE CLASSE.

ZOOLOGIE.

Recherches sur les ossemens fossiles des quadrupedes, etc., par M. Cuvier, etc. ( Voyez pour le développement du titre, l'adresse et le prix, le premier cahier de ce Journal 1813).

Article premier.

Cet article a pour objet de donner une idée rapide du premier volume de l'ouvrage qui renferme, comme nous l'avons annoncé, un discours préliminaire, un mémoire sur l'ibis, une description minéralogique des environs de Paris, avec une carte géognostique de ces environs, et des additions aux tomes II, III et IV. Dans son discours préliminaire, l'auJournal général, 1813, No. 3.

:

teur retrace l'ensemble des résultats auxterre est arrivée jusqu'à présent il y quels il lui paraît que la théorie de la montre quels rapports lient à ces résultate l'histoire des os fossiles d'animaux terrestres, et quels motifs donnent à lière. Il développe les principes sur lescette histoire une importance particuquels repose l'art de déterminer ces os, ou, en d'autres termes, de reconnaître un genre, et de distinguer une espèce par un seul fragment d'os, art de la certitude duquel dépend celle de tout l'ouvrage. Il expose d'une manière rapide les résultats des recherches qui composent cet ouvrage, les espèces nouvelles, les genres auparavant inconnus que ces recherches lui ont fait découvrir, les diverses sortes de terrains qui les recèlent; et celles d'aujourd'hui ne va pas auet comme la différence entre ces espèces G

dela de certaines limites, il montre que ces limites dépassent de beaucoup celles qui distinguent aujourd'hui les variétés d'une même espèce: il fait connaître jusqu'où ces variétés peuvent aller, soit par l'influence du temps, soit par celle du climat, soit enfin par celle de la civilisation. Il se met par là en état de conclure qu'il a fallu de grands événemens pour amener ces différences majeures qu'il a reconnues: il développe donc les modifications particulières que son ouvrage doit introduire dans les opinions reçues jusqu'à ce jour touchant l'histoire primitive du globe enfin il examine jusqu'à quel point l'histoire civile et religieuse des peuples s'accorde avec les résultats de l'observation sur l'histoire physique de la terre, et avec les probabilités que ces observations donnent touchant l'époque où les sociétés humaines ont pu trouver des demeures fixes et des champs susceptibles de culture, et où par conséquent elles ont pu prendre une forme durable.

Dans les développemens qu'il donne de cette belle théorie, l'auteur expose la première apparence de la terre, les prémières preuves des révolutions: il prouve que ces révolutions ont été nombreuses, qu'il y en a eu d'antérieures à l'existence des êtres vivans: il examine les causes qui agissent encore aujourd'hui à la surface du globe, telles que les éboulemens, les alluvions, les dunes, les falaises les dépôts sous les eaux, les stalactiques, les lithophytes, les incrustations, les volcans; il en recherche les causes astronomiques i analyse les anciens, systèmes des géographes: il fait voir les divergences de systèmes des géologistes, assigne les causes de ces divergences, détermine la nature et les conditions du problême, indique la raison pour la quelle les conditions nécessaires pour sa solution ont été négligées. 11 trace les progrès de la géologie minérale, démon tre l'importance des fossiles en géologie, particulièrement celle des os fóssiles des. quadrupedes. Il établit, par de savantes recherches, qu'il y a peu d'espérance de

:

découvrir de nouvelles espèces de grands quadrupèdes. Il démontre que les os fossiles des quadrupèdes sont difficiles à déterminer : il pose le principe de cette détermination. Il trace ensuite à grands traits les tableaux des résultats de son ouvrage. Il montre quels sont les rapports des espèces avec les couches. Il prouve que les espèces perdues ne sont pas des variétés des espèces vivantes; qu'il n'y a point d'os humains fossiles; enfin que toutes les traditions connues fout remonter à une grande catastrophe le renouvellement de la société.

Dans son mémoire concernant l'ibis des anciens Egyptiens, cet oiseau auquel ils rendirent si long-temps un culte religieux et sur lequel tant de savans se sout exercés, M. Cuvier dissipe les erreurs où sont tombés relativement à cet oiseau les naturalistes les plus distingués: voici l'exposé des résultats de ce mémoire : 1) le tantalus ibis de Linné doit rester comme genre séparé avec le tantalus loculator. Leur caractère sera. rostrum vulidum armatum, opice utrinque emarginatum; 2) les autres tantalus des dernières éditions du Systema naturæ de Linné, doivent former un genre avec les courlis ordinaires : on peut leur donner le nom de nunienius : leur caractère sera rostrum teres gracile, arcuatum, apice mutico; 3) libis des anciens n'est point l'ibis de Perrault et de Buffon qui est un tantalus, ni l'ibis d'Halsequits qui est un ardea, ni l'ibis de Maillet qui est un vautour; mais c'est un numenius ou courlis qui n'a été décrit et figuré au plus que par Bruce sous le nom d'abour-hannès. M. Cuvier le nomme numenius ibis, atbus, capite et collo nudis, remigum apicibus, rostro et pedibus nigris, remigibus secundarius elongatis nigro violaceis ; 4) le tantulus ibis de Linné, dans l'état actuel de la synonymie, comprend quatre espèces de trois genres différens. . Un tantalus, l'ib de Perrault et de Buffon. Un ardea, l'ibis d'Halsequits. Deux numenius, libis de Belon et l'oxbird'de Saw.

[ocr errors]

1

[ocr errors]

L'Essai sur la géographie minéralogique des environs de Paris, appartient en commun à M. Cuvier et à M. Alexandre Brongniart.

On trouve à la tête une observation préliminaire qui fait sentir toute l'importance et l'intérêt de cet ouvrage. « La contrée, dans laquelle la capitale de l'empire est située est peut-être l'une « des plus remarquables qui aient encore été observées, par la succession des divers terrains qui la composent, et par les restes extraordinaires d'organi*sations anciennes qu'elle révèle. Des milliers de coquillages marins avec les « quels alternent régulièrement des coquillages d'eau douce, en fout la masse principale des ossemens d'animaux a terrestres entièrement inconnus, même « par leurs genres, en remplissent cera taines parties; d'autres ossemens des plus considérables

D

[ocr errors]

Seine dans l'Encyclopédie méthodique
l'Essai minéralogique sur le département
de Paris par M. Gillet de Laumont, les
Recherches sur les coquilles fossiles de
ses environs par M. de Lamarck, la Des-
cription géologique de la même contrée
par M. Coupe. Ils ajoutent même que
fois dirigés dans leurs voyages.
ces différens ouvrages les ont plusieurs

L'Essai minéralogique est divisé en trois chapitres. Le premier chapitre est subdivisé en onze articles. Ce chapitre renferme d'abord une introduction qui offre l'énumération et les caractères des diverses sortes de terrains qui constituept le sol des environs de Paris. Il y est cùsuite traité: De la craie. — De l'argile plastique. Du calcaire grossier et de son grès coquillier marin. Du calcaire siliceux. Du gypse, de la première formation d'eau douce et des marnes marines. leur grandeur, Du sable et des grès sans coa et dont nous ne trouvons quelques con- quilles. Des sables et des grès marins * genères que dans des pays fort éloi supérieurs. De la formation des meugnés sont épars daus les couches les lières sans coquilles. De la seconde forplus superficielles : un caractère très- mation des terrains d'eau douce. — Du « marqué d'une grande irruption venue <du sud-est est empreint dans les formes

D

[ocr errors]

« des

par

caps et les directions des collines principales: en un mot, il n'est point de cantons plus capables de nous ins<truire sur les dernières révolutions qui ❝ont terminé la formation de notre con

tineut. Cependant ce pays a été fort peu étudié; et quoique depuis si long temps il soit habité par tant d'hommes instruits, ce qu'on en a écrit se réduit à quelques essais fragmentaires, et *presque tous purement minéralogiques, égard aux fossiles organisés, on purement zoologiques, sans égard à « la position de ces fossiles. Un mémoire & de Lamianon sur les gypses et leurs ossemens fait peut-être seul exception à

sans aucuu

[ocr errors]

limon d'atterrissement.

Le second chapitre présente les preu quoi on y donne la description des dives et les développemens, à l'effet de le sol des environs de Paris. Les auteurs verses sortes de terrains qui constituent

distinguent onze espèces de formations.

y et argile plastiques. - Troisième formaPremière et seconde formations, craie tion, calcaire marin qui se trouve dans les plateaux de la Ferté-sous-Jouarre, de Meaux, de Crépy, de Seulis, d'entre Seine et Oise, de Marine, d'est et ouest de Paris, de Maisous, du sud de Paris, du Mont-Valérien, de Saint-Germain de Villepreux. Quatrième formation, calcaire siliceux - Cinquième et sixième formations, gypse, première formation d'eau douce et marne marine, sur la rive Les deux auteurs n'en reconnaissent droite de la Seine, daus le terrain entre pas moins qu'ils ont consulté avec fruit Seine et Marne, sur la rive gauche de la la Description de Montmartre par M. Seine. Desmarets, les renseignemens donnés sable sans coquilles. Septième formation, grès et Huitième formapar ce même savant sur le bassin de la tion, sable, grès et calcaire marin supé

cette classification. »

[ocr errors]
[ocr errors]

rieurs. Neuvième formation, meulières.sans coquilles. -Dixième formation, terrain d'eau douce supérieur. — Onzième formation, le limon d'atterris sement.

Le

Le troisième chapitre renferme : nivellement et les coupes. Les rapports 'des diverses terrains entre eux, avec des considérations générales. Le tableau des bauteurs mesurées aux environs de Paris, et qui ont servi à dresser les diverses coupés et profils de ce canton. →→ L'explication des coupes et des figures.

Les planches qui offrent ces coupes et ces figures, ainsi que la carte géognostique dessinées et gravées avec une exactitude et une netteté remarquables jet tent le plus grand jour sur les matières traitées par les deux auteurs.

BOTANIQUE.

Histoire des arbres forestiers de l'Amérique septentrionale, par F. André Michaux, 23. et 24. livraisons. Chez l'auteur, place Saint-Michel, no. 8, et Treuttel et Würtz. Prix de ces deux livraisons 27 fr. 50 c.

Ces deux livraisons renferment : 1) tilia Americana, tilleul du Canada; 2) tilia alba, tilleul de Virginie; 3) tilia pubescens, tilleul de la Louisiane; 4) introduction à l'histoire des aulnes; 5) alnus serrulata, aulne commun d'Ainérique ; 6) alnus glauca, aulne bleu; 7 salix nigra, saule noir; 8) salix ligustrina, saule du lac Champlain ; 9) salix lucida, saule à feuilles luisantes.

Ces livraisons sont les dernières de Timportant ouvrage de M. Michaux.

A la suite est un résumé des usages auxquels on emploie, dans l'Amérique septentrionale les bois provenant des atbres qui y sont indigènes. Voici de quelle manière s'exprime l'auteur à la tête de ce résumé:

« Dans la description que j'ai donnée,

« dit-il, des grands arbres forestiers de «<l'Amérique septentrionale, et notam« ment des Etats-Unis, j'ai eu principa«lement en vue de faire connaître, aussi << exactement qu'il m'a été possible, cha« que espèce en particulier, soit en faia sant ressortir les caractères distinctifs « de chacune d'elles, pris surtout dans « la forme des feuilles, des fleurs et des « fruits, soit en décrivant toutes les parti«cularités qui les concernent, ce qui à « completé leur histoire. Mon but, dans « ce résumé, est seulement d'indiquer « ceux de ces mêmes arbres dont on fait « usage dans les principaux arts mécani— «ques qui ont pour base le travail des

bois par ce moyen on saura sur-le« champ quelles sont, dans les diverses << parties des Etats-Unis, dont l'étendue << est de plus de 700 lieues (2000 milles ) <«< du nord-est au sud-ouest, quelles sont,

sur

cette

dis-je, les différentes sortes de bois << qu'on emploie, soit dans les construc«tions maritimes, soit dans les construc« tions civiles, soit dans tous les genres « d'industrie qui s'exercent << substance. Il serait utile, peut-être « même nécessaire, de joindre à chacun « des articles que je vais détailler des re« marques critiques dans lesquelles au«raient été discutés avec discernement « les motifs divers qui ont déterminé a l'emploi ou l'exclusion de telle ou telle « sorte de bois, dans tel ou tel genre de « travaux dans les arts, motifs qui peu« vent dépendre de plusieurs causes « comme les localités, la coutume, l'ex«périence personnelle et acquise de ceux « qui les mettent en oeuvre mais, « Pavoue, un travail aussi complet aurait « été hors de ma portée; car, pour le « bien faire, il aurait fallu connaître à « fond chacun des arts et métiers dont je

je

vais parler or j'y suis entièrement « étranger : ce n'est donc que sur de <«< nombreux renseignemens que je me « suis procurés, et que je regarde néan« moins comme assez exacts que repose « ce court résumé dans lequel on trou«<< vera, j'ose le croire, plus de lacunes « que d'erreurs. »

« PreviousContinue »