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Exposition du systême du monde, par M. le comte Laplace. ( Voyez pour le développement du titre et l'adresse, le cinquième cahier de ce Journal. )

Article quatrième.

Dans le livre second, M. Delaplace traite des mouvemens réels des corps des planètes: ce livre est divisé en six chapitres.

Chapitre premier. Du mouvement de rotation de la terre. Les astres se présentant à nous de la même manière, soit que le ciel les entraîne autour de la terre supposée immobile, soit que la terre tourne en sens contraire sur elle-même, il paraît beaucoup plus naturel d'admettre ce premier mouvement, et de regarder celui du ciel comme une apparence. La terre est un globe dont le rayon n'est que de sept millions de mètres : le soleil est incomparablement plus gros. Si son centre coïncidait avec celui de la terre, son volume embrasserait celui de la lune et s'étendrait une fois plus loin, d'où l'on peut juger de son immense grandeur; il est d'ailleurs éloigné de nous d'environ vingt-trois mille rayons terrestres. N'estil pas infiniment plus simple de supposer un mouvement de rotation sur lui-même, que d'imaginer dans une masse aussi considérable et aussi distante que le soleil le mouvement extrêmement rapide qui lui serait nécessaire pour tourner un jour autour de la terre ? Quelle force immense ne faudrait-il pas alors pour le contenir et balancer sa force centrifuge? Entraînés par un mouvement commun à tout ce qui nous environne, nous ressemblons à un navigateur que les vents emportent avec son vaisseau sur les mers. Il se croit immobile; et le rivage, les montagnes et tous les objets placés hors du vaisseau lui paraissent se mouvoir; mais en comparant l'étendue du rivage et des plaines, et la hauteur des montagnes à la petitesse de son vaisseau, il reconnaît que leur mouvement

en

n'est qu'une apparence produite par un mouvement réel. Les astres nombreux, répandus dans l'espace céleste sont à notre égard ce que le rivage et les montagnes sont par rapport au navigateur; et les mêmes raisons par lesquelles il s'assure de la réalité de son mouvement prouve celui de la terre. L'analogie vient à l'appui de ces preuves... Jupiter heaucoup plus gros que la terre se meut sur son axe en moins d'un demi-jour : un observateur, à sa surface, verrait le ciel tourner autour de lui dans cet intervalle; ce mouvement du ciel ne serait cependant qu'une apparence. N'est-il pas naturel de penser qu'il en est de même de celui que nous observons sur la terre? Ce qui confirme encore cette analógie, c'est que la terre, ainsi que Jupiter, est applatie à ses pôles. On conçoit en effet que la force centrifuge qui tend à écarter toutes les parties d'un corps de son axe de rotation a dû abaisser la terre aux pôles, et l'élever à l'équateur. Cette force doit encore diminuer la pesanteur à l'équateur terrestre, et cette diminu tion est constatée par les observations du pendule. Tout porte donc à penser que la terre a un mouvement de rotation sur elle-même..

Chapitre deuxième. Du mouvement de la terre autour du soleil. Puisque la révolution diurne n'est qu'une illusion pro-duite par la rotation de la terre, il est naturel de penser que la révolution annuelle du soleil emportant avec lui toutes les planètes n'est pareillement qu'ane illusion due au mouvement de translation de la terre autour du soleil, La considé– ration suivante ne laisse aucun doute à cet égard. Les masses du soleil et de plusieurs planètes sont considérablement plus grandes que celles de la terre; il est donc plus simple de faire mouvoir celleci autour du soleil que de mettre en mouvement autour d'elle tout le systême solaire. Quelle complication dans les mouvemens célestes entraînerait l'immobilité de la terre! quel mouvement rapide ik faudrait supposer alors à Jupiter, sur

tout à Saturne dix fois plus éloigné que le soleil, à la planète Uranus plus distante encore, pour les faire mouvoir, chaque année, autour de nous, tandis qu'ils se meuvent autour du soleil! Cette complication, cette rapidité disparaissent par le mouvement de la translation de la terre, mouvement conforme à la loi générale suivant laquelle les petits cops célestes ciculent autour des grands corps dont ils sont voisins. L'analogie de la terre avec les planètes confirme ce mouvement. Ainsi que Jupiter elle tourne sur elle-même et elle est accompagnée d'un satellite (la lune ). Un observateur placé à la surface de Jupiter jugerait le systême solaire en mouvement autour de lui, et la grosseur de la planète rendrait cette illusion moins invraisemblable que pour la terre. N'est-il pas naturel de penser que le mouvement de ce systême autour de nous n'est semblablement qu'une apparence? Qu'on se transporte par la pensée à la surface du soleil, et que de là on comtemple la terre et les planètes tous ces corps paraîtront se mouvoir d'occident en orient, et déjà cette identité de direction est un indice du mouvement de la terre; mais ce qui le démontre avec évidence, c'est la loi qui existe entre les temps des révolutions des planètes et leurs distances au soleil: elles circulent autour de cet astre avec d'autant plus de lenteur qu'elles en sont plus éloignées, de manière que les carrés des temps de leurs révolutions sont comme les cubes de leurs moyennes distances à cet astre. Suivant cette loi remarquable, la durée de la révolution de la terre supposée en mouvement autour du soleil doit être exactement celle de l'année sidérale. N'est-ce pas une preuve incontestable que la terre se meut comme toutes les planètes et est assujétie aux mêmes lois? D'ailleurs ne serait-il pas bizarre de supposer le globe terrestre à peine sensible vu du soleil immobile au milieu des planètes en mouvement autour de cet astre qui lui-même serait emporté avec elles autour de la terre? La force qui, pour retenir les planètes dans

leurs orbes respectifs autour du soleil balance leur force centrifuge, ne doitelle pas agir également sur la terre, et ne faut-il pas que la terre oppose à cette action la même force centrifuge? Ainsi la considération des mouvemens plané taires observés du soleil ne laisse aucun doute sur le mouvement réel de la terre ; mais l'observateur, placé sur elle a de plus une preuve sensible de ce mouvement dans le phénomène de l'aberration qui en est une suite nécessaire : c'est sur quoi M. Delaplace donne des développemens qui ne pourraient être bien compris qu'en les transcrivant entièrement,ce qui excédérait visiblement les bornes de ce Journal. Il en est ainsi des quatre chapitres suivans qui se refusent absolument à l'analyse nous nous bornerons' donc à en faire connaître l'objet.

Chapitre troisième. Des apparences dues au mouvement de la terre.

Chapitre quatrième. Des lois des mou- . vemens des planètes autour du soleil, et de la figure de leurs orbites.

Chapitre cinquième. De la figure des orbes des comètes, et des lois de leurs mouvemens autour du soleil.

Chapitre sixième. Des lois du mouvement des satellites autour de leurs planètes.

Traité complet et élémentaire de physique, etc., par A. Libes, etc. (Voyez pour le développement du titre et l'adresse, le cinquième cahier de ce Journal. )

Article quatrième.

L'objet du livre quatrième est le calorique : il est divisé en deux chapitres.' Dans le premier, l'auteur traite de la nature du calorique et de sa faculté dilatante, de sa faculté conductrice, des divers instrumens qui servent à mesurer les divers degrés de chaleur, tels que le thermomètre, le thermoscope, le ругоmètre; de la capacité des corps pour

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admettre le calorique entre leurs molécules et de la manière de la déterminer, du calorique rayonnant; des rapports qui existent entre le calorique et le fluide lumineux ; de la manière de ramener à la théorie du calorique les phénomènes qui d'abord paraissent la contrarier; de l'influence du calorique sur la formation des corps solides, liquides et aériformes.

Le cinquième livre est consacré à expliquer les phénomènes de la porosité, de la compressibilité, de l'élasticité.

Dans le sixième livre, l'auteur considère l'air atmosphérique : ce livre est partagé en deux parties: la première roule sur les propriétés de l'air atmosphérique et est divisée en trois chapitres. Dans le premier, l'auteur traite de la pesanteur de l'air atmosphérique, du baromètre, de la mesure des hauteurs par le baromètre, des pompes, des syphons dans le second, de l'électricité de l'air dans le troisième, du son, des cordes vibrantes. La seconde partie concerne les propriétés chimiques de l'air atmosphérique et est divisée en trois chapitres dans le premier, l'auteur s'occupe de la nature de l'air atmosphérique; dans le second, du gaz oxigéne; dans le troisième, du gaz nitrogène ou azote, du gaz nitrogène phosphoré, du gaz nitrogène sulfuré.

La matière du livre septième est l'eau. Comme le précédent, ce livre est partagé en deux parties. Dans la première, qui est divisée en trois chapitres, l'eau est considérée dans ses différens états d'aggrégation dans le premier, l'auteur traite de l'eau à l'état solide, ou de la glace; dans le second, de l'eau à l'état de liquide, de l'hygromètre, de l'évaporation; dans le troisième, de l'eau à l'état de vapeur. La seconde partie est divisée en deux chapitres : dans le premier, ik est traité de la nature de l'eau, de sa décomposition, de sa récomposition; dans le second, du gaz hydrogène, ou gaz inflammable pur, du gaz hydrogène f phosphoré, du gaz hydrogène sulfuré,

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du gaz hydrogène carboné, du gaz hydrogène oxi-carboné.

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Le livre huitième qui embrasse tous les acides est divisé en neuf chapitres : le premier traite des acides en général; le second, de l'acide carbonique; le troisième, de l'acide sulfurique; le quatriè du gaz oxide sulfureux; le cinquiè me, de l'acide nitrique, de l'acide nitreux, du gaz nitreux, et du gaz oxide nitreux; le sixième, du gaz acide muriatique; le septième, du gaz muriatique oxigène, ou oxi-muriatique; le huitième, du gaz muriatique sur-oxigéné; le neuvième, du gaz acide fluorique,

Le livre neuvième est divisé en cinq

chapitres le premier a pour objet la combustion; le second, la respiration; le troisième, la chaleur animale; le qua trième, la végétation; le cinquième”, la

fermentation.

Le livre dixième concerne les alcalis et les terres : il est divisé en deux chapitres. Dans le premier, relatif aux alcalis, l'auteur examine la nature et les propriétés générales des alcalis, la potasse, la soude, l'ammoniaque, la nature de l'ammoniaque; dans le second, relatif aux terres, l'auteur considère d'abord les propriétés générales des terres leur nombre et leur nature: puis il traite en particulier des terres alcalines, telles baryte, la strontiane, la magnésie, la chaux; et des terres proprement dites comme la silice, l'alumine, la zircone, la glacine et l'yttria.

que

la

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Démonstration des causes des phénomènes électriques, ou théorie de l'électricité prouvée par l'expérience, par Z. Léonelli. Broch. in-8°. Stras bourg, Levrault. 2 fr. 50 c.

MÉDECINE. CHIRURGIE.

Traité de médecine légale et d'hygiè ne publique ou de police de santé, etc., par R. E. F. Foderé, etc.

(Voyez pour le développement du titre, l'adresse et le prix, le précédent cahier de ce Journal.)

cette

Le mérite de cet ouvrage a été, comme on l'a vu dans ce même cahier, dignement apprécié par un juge très-compétant, M. Ballard, médecin ordinaire de la grande armée, dans l'introduction qu'il a placée à la tête de sa traduction de l'ouvrage allemand, intitulé Principes de la médecine legale. L'éloge qu'il fait de cet ouvrage, en ce qui touche la médecine légale proprement dite, s'applique encore davantage à la nouvelle édition du Traité de M. Foderé, par les augmentations considérables qu'il a faites partie de son Traité; mais par la même raison les deux fautes qu'il lui reproche, si elles sont bien réelles, auraient aussi dans cette édition un caractère plus grave. La première de ces fautes est d'avoir traité en même temps et conjointement avec la médecine légale, de la police de santé et de l'hygiène publique, parce que, dit M. Ballard, un contact aussi grand ne pouvait qu'être préjudiciable à chacun de ces objets séparément. Il nous semble que par la grande étendue que leur a donné M. Foderé, dans la nouvelle édition de son ouvrage, ce premier reproche ne peut plus avoir d'application. Le second résulte des décisions fréquentes que s'est permises M. Foderé dans les cas où la médecine ayant parlé, tout le reste devient exclusivement le domaine de la magistrature: peut-être trouvera-t-on que dans la nouvelle édition M. Foderé n'est pas toujours à l'abri de ce dernier reproche. Voici le plan de son Traité.

Cet ouvrage est partagé en trois parties. La première embrasse la médecine légale mixte ou applicable au civil, au criminel et à la police de santé : elle est divisée en onze chapitres. Le premier traite des différens âges de la vie humaine et des moyens de les prouver à défaut de titres. De l'âge de la puberté. Du développement graduel de

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la raison, et autres questions à la minorité et à la majorité., Le second traite des questions d'identité, telles que de déterminer, par exemple, si la ressemblance entre une personne et une autre dont on ignore le sort peut attester ou non que cette personne est la même que celle qui a été perdue ou que l'on cherche, quoiqu'elle n'ait aucun titre à son appui. Le troisième traite de la durée absolue et relative de la vie. — Des époques les plus favorables à la mortalité.— De quelques autres questions qui peuvent concerner les contrats viagers, l'absence et l'amortissement. Le quatriè

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me traite des motifs d'interdiction et de De la folie habipresque interdiction. tuelle et périodique. Du suicide. poraire. Des sourds et muets. Des somnambules. De l'iDes qualités des testateurs et des témoins. Le cinquième traite du mariage. Du consentement. - Des nullités du mariage. Des second mariages.

vresse. --

Du divorce. Le sixième traite de la

-

grossesse et de ses signes. — De la fausse grossesse et de quelques questions relatives à la grossesse. Le septième traite de l'accouchement. Des diverses questions médico-légales qui y ont rapport.De la préférence à donner, dans un cas malheureux, à la vie de la mère plutôt qu'à celle de l'enfant, et réciproquement.

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- Des signes de la mort du foetus dans le sein maternel. Le huitième traite des questions relatives à la paternité et à la filiation. De la viabilité et maturité du foetus. - Des naissances précoces et des paissances tardives. - Des questions sur les enfans nés en secondes noces célébrées avant le terme voulu par la loi. Des foetus monstrueux. - Des foetus à sexe incertain. Le neuvième traite des présomptions sur la vie. Déterminer d'après les lois de physique animale laquelle de plusieurs personnes qui ont péri dans un accident commun a dû mourir la première ou la dernière. Le dixième traite des actes de décès. → Des signes de certitude de la mort. Des morts apparentes.

Des secours à

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elle est divisée en cinq chapitres. Le premier traite de la conservation des hommes en général. Dégénération physique. Grands moyens d'y remédier, dans l'éducation, l'amélioration des lieux et l'éloignement des maladies endémiques, épidémiques et contagieuVues générales sur ces objets. Le second traite de la contagion et des maladies contagieuses et héréditaires. —De l'épidémie et des maladies épidémi- Providence contre la contagion, ques. l'épidémie et l'épilepsie. Le troisième traite des soins à donner à l'espèce humaine réunie dans les villes, bourgs et Police des alimens et boisvillages. sons, des arts et manufactures. Egards et surveillance dûs à l'homme malade.

Le quatrième traite de la police de santé des camps et des vaisseaux, ou de l'hygiène militaire et de l'hygiène navale. Le cinquième et dernier traite de la police de santé des prisons et des hôpitaux.

Théorie et pratique de l'art du dentiste, avec vingt planches. Deuxième édition revue, corrigée et considérablement augmentée. 2 vol. in-8°. Chez l'auteur, rue des Fossès-Saint-Germain-des-Prés, et Lenormant. 18 fr.

21 fr.

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